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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
  COLLARD Marie Emile Raymond     

est né le 23 mai 1909 au domicile de ses parents au N° 67, avenue de Rosny au Perreux-sur-Marne (94). Son père Fernand est pharmacien  et sa mère Elisabeth née PETIT est sans profession.

Il est admis à l’Ecole Polytechnique le 30 août 1930. Nommé sous-lieutenant le 1er octobre 1932, il passe à l’Ecole d’Application du Génie. Le 22 août 1934 il est affecté au 45ème Bataillon du Génie à Hussein-Dey (Algérie). Il est promu lieutenant le 23 septembre 1934.

Source du document ci-contre: Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P  729 574.


Le 15 octobre 1935 il est désigné pour suivre les cours de l’Ecole Supérieure d’Electricité (section radioélectrique) à Paris. Il est affecté à l’établissement central du Matériel de Transmissions à Paris le 6 août 1938. Il est promu capitaine le 22 décembre 1938. Il est nommé commandant des Transmissions de la 10ème D.I. le 6 septembre 1939.

Il est cité à l’Ordre de la Brigade le 30 juin 1940 : «  Commandant les Transmissions de la Division depuis le début de la campagne, a fait constamment preuve de qualités remarquables d’organisateur et de chef, ainsi que d’un mépris absolu du danger au cours des séjours en secteur. Grâce à son impulsion personnelle à l’échelon de combat, a réussi à assurer sous les bombardements d’artillerie et d’aviation ennemies le rétablissement dans les délais les plus réduits des réseaux détruits par l’ennemi pendant les rudes combats soutenus les 9 et 10 juin sur l’Aisne et la Retourne ».

Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre avec étoile de bronze.


Il commande ensuite  les Compagnies de Transmissions repliées à Mèze (34), puis le Centre de Démobilisation de Sète (34)

Il est intégré dans les cadres de l’Armée d’Armistice le 10 avril 1941.

Il est ingénieur à la direction du Génie de Montpellier quand le 23 avril 1941 il épouse Andrée PAVALIER à Roanne (42) et ils n’ont pas d’enfant.  Ils sont domiciliés 7, rue de Bordeaux à Vichy (03).

Le 16 décembre 1942 il est affecté à l’Etat-major de liaison à Vichy (03)

Il est « admis dans le cadre spécial temporaire des transmissions d’Etat et affecté au Groupement des Contrôles Radioélectriques à Vichy (03) ». Il est l'adjoint du Commandant ROMON au G.C.R.

 

 

Le G.C.R. (Groupement de Contrôles Radioélectriques) est basé au Château des Cours à Hauterive (03).
Sous la direction du commandant LABAT et du commandant ROMON et sous le couvert d'écoutes de presse et d'écoutes commerciales pour le Gouvernement de Pétain, le GCR travaille en fait pour le 2ème Bureau français.
Quelques exemples:
- établissement des schémas radio de la Gestapo et de la Wehrmacht
- analyse de l'ordre de bataille des forces allemandes
- interception des émissions allemandes et transmission à Londres
- transmission à Cadix des messages allemands pour décryptage "Enigma".

Source: Romon François Les résistants du G.C.R. 13 janvier 2008.

Source de la photo ci-contre: Itinéraire d'un Morvandiau Louis-André Moulin Imprimerie Némont 1994.




Le 14 décembre 1943 il fait partie des membres du G.C.R. arrêtés par la Gestapo à Hauterive   pour " dépôt clandestin de matériel radio, émissions clandestines, fourniture de matériel radio à des opérateurs travaillant pour le compte de la résistance et appartenance au réseau du Commandant ROMON" selon une note des Renseignements Généraux en date du 24 août 1951.

Sont également arrêtés

- le Commandant ROMON

- Jean GAILHAC

- Paul QUESNEL

- Robert ROCHART

- Jacques LEYSER.

Ces personnes ont été arrêtées sur dénonciation d'un ex-agent du G.C.R passé à la Milice, Max Guarrigues-Perrières qui sera condamné le 28 novembre 1945 à 20 ans de travaux forcés et à la dégradation nationale à vie  par la Cour de Justice de l'Allier.


Le 17 janvier 1944 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 19 dans le convoi N° I.171. Il y reçoit le matricule N° 40838.



 

Source du document c-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen  5694328.

Après la quarantaine il reste au camp central avant d'être transféré le 13 décembre 1944 au Kommando de Reichenau près de Gablonz an der Neisse (Jablonec nad Nissou en République Tchèque), Kommando qui dépend du camp central de Gross Rosen.

Source du document c-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 5694332.

Reichenau: Kommando de Gross Rosen. Première mention le 3 décembre 1944, dernière le 29 mars 1945. Kommando situé dans l'ancienne Tchécoslovaquie, près de l'usine Getewent.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.


Il y reçoit un nouveau matricule, le N° 88922.

Il y est libéré le 8 mai 1945 par les partisans tchèques.
Il est promu Chef de Bataillon par décret du 30 mai 1946.


Il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur par décret du 16 janvier 1947. « Officier d’un rare mérite ayant toujours fait preuve d’un  mépris absolu  du danger, aussi bien pendant la campagne 1939-1940, où son action personnelle à l’échelon de combat lui a valu d’être cité, qu’après l’armistice où sa résistance à l’ennemi s’est manifestée dès la première heure. Après avoir, dès 1941, pris une part importante aux expérimentations clandestines sur le matériel d’armement, est entré avec enthousiasme dans l’organisation de résistance du groupement de contrôles radioélectriques où, malgré les risques accrus, il a continué à approvisionner, camoufler et entretenir du matériel radioélectrique indispensable à la mise en œuvre des réseaux clandestins de renseignement. Arrêté le 14 décembre 1943 par la Gestapo, a été déporté en Allemagne. »

Cette nomination comporte l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 avec palme.


Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 137156), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

La carte de Déporté Résistant N° 1.099.03147 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 3 mars 1951.


Source du document ci-dessus: Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 729 574.


Il est promu

- Lieutenant-colonel par décret du 4 janvier 1949

- Colonel par décret du 30 mars 1953

- Général de Brigade par décret du 2 août 1960.


Il décède le 29 août 1990 à Paris (5ème).


Sources :


- Archives Départementales de l’Allier 1289 W 91, 778 W 1580 W 1, 1756 W 2 N° 971,


- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 729 574


- Etat civil du Perreux (94) et de Roanne (42)

-
 Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004


- Etat des services transmis par François Romon

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos  Association Française Buchenwald Dora et Kommandos


- ROMON François Les écoutes radio dans la Résistance française 1940-1945 Nouveau monde Editions 2017


- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 137156)


- Service International de Recherches d'Arolsen  5694328, 5694332,


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