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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier

Les déportés d’Arfeuilles


 

     Merci à Monsieur le Maire et à son Conseil Municipal d’avoir permis qu’un hommage solennel soit rendu aux déportés d’Arfeuilles le 24 avril 2010.

 

Photo : Claude Chaix


Liste des 12 déportés d’Arfeuilles

 

BRUN Marcel  déporté 

CERF  Françoise  déportée

CERF Jeanne  Morte en déportation

DAVID Charles  Mort en déportation

DAVID Louise  déportée

LEHMANN Gustave  Mort en déportation

LEHMANN Marcelle  déportée

MATICHARD Louis  Mort en déportation

PICARD André  Mort en déportation

ROUCHON Joseph   Mort en déportation

ROUCHON Lucien  déporté

ROUCHON Pierre  Mort en déportation

 

Discours de Monsieur Jacques TERRACOL, maire d'Arfeuilles

Monsieur le Député,

Messieurs les Conseillers Généraux,

Mesdames et Messieurs des familles des déportés et Morts en Déportation,

Mesdames, Messieurs, Chers amis,

Nous sommes ici pour rendre un hommage à la mémoire des victimes de la déportation dans notre commune, mais aussi pour nous souvenir et, devrais-je dire, prévenir.

Je souhaite auparavant rappeler à notre mémoire le souvenir de François BERCHON, jeune prisonnier, enfant unique, décédé à Paris en juillet 1945 des suites de sa longue incarcération, à l'âge de 29 ans, dont le nom ne figure pas sur la plaque que nous venons de dévoiler, mais figurera désormais sur ce monument.

Je suis chargé de transmettre en cette veille du 25 avril, soixante-cinquième anniversaire de la libération des derniers camps, le message des associations pour la mémoire de la déportation, que je ponctuerai de quelques mots déjà exprimés à la stèle du Précontent, érigée en souvenir des résistants et déportés du réseau d'Alice ARTEIL, que nous associons à notre souvenir.

S'il fût des hommes et des femmes pour s'engager très tôt par une sorte de préscience de la barbarie qui allait s'abattre sur notre monde et pour freiner au péril de leur vie par des faits de résistance souvent héroïques l'avancée de cette barbarie (elle-même sans doute facilitée par des instigateurs discrets qui voyaient d'un œil bienveillant se dessiner leur projet de redéploiement économique), d'autres, parce qu'ils défiaient en toute innocence les lois établies par la machine nazie (où tout était pensé, administré, planifié) payèrent d'une inexorable agonie le fait d'être juif ( et il n'est pas inutile de rappeler que 75000 juifs français furent envoyés à la mort par d'autres français pour la plupart), le fait d'être tzigane, opposant politique, soldat russe, handicapé physique ou mental ou simplement différent.

Il n'est pas facile de nommer maintenant l'indicible, bien malaisé de prétendre décrire longtemps après l'enfer concentrationnaire que toi et les tiens avez vécu, mon cher Lucien, ainsi que les vôtres, Roger, Jean, Dédé, Michèle, Claude, Jeanne, toutes ces personnes dont nous honorons aujourd'hui la mémoire longtemps occultée.

Souvenons-nous, à la veille de ce jour anniversaire, qu'alors que le bonheur de la libération emplissait déjà les cœurs des survivants, beaucoup d'autres de leurs camarades disparaissaient, emmenés par les SS, ou agonisaient sur les routes d'Allemagne dans des évacuations forcées et des marches de la mort qui n'avaient pour but que de supprimer les témoins de la barbarie (dont certains figurent sur cette plaque), que de supprimer la mémoire vivante.

 

La mémoire, parlons-en un instant, et souvenons-nous pour toujours de l'avertissement de l'écrivain Primo LEVI, autre martyr, que le souvenir de l'horreur des camps déposséda finalement du désir de vivre et qui disait en substance que quiconque ignorerait les leçons de l'histoire s'engagerait à la revivre. En effet, souvenons-nous des divers génocides du 20e siècle, du massacre des Boers à celui des Arméniens, puis, plus près de nous, de ceux du Cambodge ou du Rwanda, dont on peut dire qu'ils ont été suivis par les yeux des Occidentaux avec un brin de complaisance. Et si André MALRAUX a pu écrire que, au printemps 1945, la vraie civilisation, la part de l'homme que les camps ont voulu détruire, a triomphé de la vraie barbarie;il est bon de rappeler que cette barbarie s'épanouit encore, impunément, aux portes de l'Europe, ce continent que pourtant l'on dit «vieux», alors même que tarde à se mettre en place une justice pénale internationale sans état d'âme et sans complaisance (….et que les nazillons peuplent certains stades).

Ce qui choque dans la machine nazie, c'est justement qu'elle s'est épanouie dans un des pays les plus civilisés, les plus cultivés, les plus raffinés du monde de l'époque. Pour ne prendre qu'un exemple, déjà souvent cité, comment des humains qui vers midi écoutaient un quatuor de Schubert imprégné d'humanité, pouvaient-ils quelques heures plus tard infliger les pires atrocités à d'autres êtres? Ce détail doit nous alerter sur la fragilité de la conscience humaine et sur la très grande facilité du basculement vers l'abject.

Et c'est pourquoi, alors que dans notre monde contemporain sont trop souvent raillés ou détournés de leur sens les enseignements de la philosophie des Lumières qui ont conduit à l'avènement de notre chère République et à la Déclaration des Droits de l'Homme, il importe de protéger nos enfants contre l'antisémitisme, le racisme, la xénophobie, en d'autres termes contre la haine de la différence. Il importe de parler, de transmettre, de ne pas céder à la résignation et surtout, surtout, de prémunir les jeunes générations; afin que les martyrs que nous honorons aujourd'hui ne soient pas, par le refus de notre devoir de mémoire ou par notre simple silence, exterminés une seconde fois.

Je termine par la conclusion du message transmis par les associations:«Oui, nous croyons que, comme le dit le chant que nous entonnerons ensemble dans un instant, le printemps refleurira, que l'humanité saura surmonter ses vieux démons, faire face à ses zones d'ombre, pour autant qu'elle sache tirer les leçons de ses erreurs passées».




André PICARD

Nous sommes à la recherche d'une photo.

est né le 5 octobre 1922 à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle). Son père Georges est marchand de bestiaux et sa mère Léa née BLUM est sans profession. 

Recensement de juin 1941.Source : Archives Départementales de l’Allier 756 W 1


André PICARD -ainsi que sa famille - est fiché en tant que Juif français par l'Etat Français en 1943. Il exerce alors le métier d'ouvrier agricole.

Source du document ci-contre: Archives Départementales de l'Allier 996 W 778 W 112.

Cette famille juive qui est domiciliée  au N° 32, Place Duroc à Pont-à-Mousson (54), se réfugie le 25 juin 1940 à Arfeuilles (03) d’abord au hameau de La Croix des Chapelles où sa sœur Denise est institutrice et a un logement de fonction. André défriche un bout de terrain pour cultiver des légumes. Puis la famille emménage au  lieudit Chez Pillot.

         Né en 1922 André fait donc partie des classes 1920-21-22 susceptibles de partir au S.T.O. (Service du Travail Obligatoire) instauré le 16 février 1943 par Pierre LAVAL.


Source : Recensement de la classe 1942. Archives Départementales de l’Allier 778 W 17.


Selon l'attestation du maire d'Arfeuilles, André est convoqué pour le S.T.O. le 25 août 1943 à Clermont-Ferrand (63)  afin d' aller travailler dans le cadre de l'Organisation Todt au Südwall ou Mur de la Méditerranée. Après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord en novembre 1942 les Allemands envahissent la Zone Libre et décident de construire en Méditerranée l’équivalent du Mur de l’Atlantique.

Il est arrêté à Marseille en 1944 suite à la note de KNOCKEN, responsable de la Sipo-SD, police de sûreté en France. Cette note prescrit les mesures à prendre pour augmenter les arrestations de Juifs, entre autres ceux qui ont été réquisitionnés par l'Organisation Todt.


Note de Knocken:

«IV B  4                                                                                                                             Paris le 14.4.1944

Notice

Au sujet de l'augmentation d'arrestations de Juifs dans la zone du commandement de la sûreté en France

1° (…….)

2° Des Juifs dans des camps de travail, prisons et pénitenciers français.

a) (…….)

b)Tous les Juifs doivent aussi être sortis des camps de travail de l'organisation Todt.»

Source: Le calendrier de la persécution des Juifs de France septembre 1942-août 1944

Serge Klarsfeld Fayard 2001

Il est arrêté à une date non connue -sans doute en mai 1944-  et transféré le 19 mai 1944 de Marseille à Drancy dans un groupe d’au moins 319 personnes.  A Drancy  il reçoit le matricule N° 22207.

Source du document ci-dessus: Mémorial de la Shoah.

Il est déporté le 20 mai à Auschwitz dans le convoi N° 74.


Document ci-dessus extrait de la liste du convoi N° 74. Source: Mémorial de la Shoah C 74_35.

Dans Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Serge Klarsfeld écrit à propos du convoi N° 74: "565 hommes, 632 femmes et 3 indéterminés constituent ce convoi de 1200 personnes dont 191 enfants de moins de 19 ans.  De nombreuses familles avec enfants en bas-âge.
A l'arrivée à Auschwitz, 188 hommes furent sélectionnés et reçurent les matricules A 5529-A 5716. Le "Calendrier" indique à tort qu'aucune femme n'a été sélectionnée, car nous avons compté 108 survivantes en 1945. Un nombre au moins égal de femmes a dû être sélectionné. Il y avait en 1945 en plus 39 survivants hommes".

Source du document ci-contre: Service International de Recherche d'Arolsen  1.1.9.1 / 11184246.
A Auschwitz André, alors âgé de 22 ans, est sélectionné pour le travail.  En janvier 1945 face à l’avance des troupes soviétiques les déportés sont évacués d’Auschwitz d’abord à pied, puis en train. André est transféré en janvier  à Dachau où il arrive le 28 et  est immatriculé N° 139187 selon le Mémorial annuaire des Français de Dachau.

Source: Mémorial annuaire des Français de Dachau  Amicale des Anciens de Dachau 1987.


Source du document ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.6.1 / 9896124.
 
Source du document ci-contre: Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.6.7 / 10725502.

Selon un témoignage familial recueilli auprès d'un rapatrié, André PICARD surnommé Dédé par la famille "aurait fait 90km à pied en 2 jours, toujours en bonne santé ; ensuite les boches les ont entassés dans des wagons en direction de Dachau pendant quelques jours sans nourriture ; en descendant du train, ils ont tous consommé une grande quantité de neige, et Dédé serait mort quelques jours après d'une congestion".

Il  décède le 1er février 1945 à  Dachau selon l’état-civil de Pont-à-Mousson.

La carte de Déporté Politique N° 1.154.0070 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de la Guerre en date du 9 juin 1953.

"Mort pour la France"

"Mort en déportation" selon l'arrêté du Secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants en date du 31 juillet 1997 paru au Journal Officiel de la République Française du 14 décembre 1997.

Le nom d’André PICARD figure sur la plaque du Lycée Jacques Marquette à Pont-à-Mousson.

Photo : Lycée Jacques Marquette de Pont-à-Mousson (54). Remerciements.


Source : Mur des Noms à la Grande Synagogue de Marseille 117, rue de Breteuil.

Photo : Renée Dray Bensousan. Remerciements.

Sources :

-  Archives Départementales de l’Allier 996 W 778 W 15.04,  996 W 123.02, 122.01,  778 W 17, 756 W 1
- Archives de la famille
- Calendrier de la persécution des Juifs de France septembre 1942-août 1944 Serge Klarsfeld  Fayard 2001
- Centre de Documentation Juive Contemporaine
- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 525 314
- Etat civil de Pont-à-Mousson (54) 
- Lycée Jacques Marquette à Pont-à-Mousson (54)
- Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau
- Mémorial de la Déportation des Juifs de France Serge Klarsfeld 1979
- Témoignage de M. Emile Taillardat

 

Louis MATICHARD

 

est né le 29 juillet 1916 à Arfeuilles (Allier). Fait rare, il fait partie de triplés : deux garçons, Augustin et Louis, et une fille, Marthe.


Source : Archives de la famille

Il va faire son apprentissage de boucher, faire son service militaire, puis il revient  loger chez sa sœur Marthe boulevard Denière à Vichy.  C’est sans doute à Vichy qu’il va faire la connaissance de Pierre COSTE qui est cuisinier à l’Hôtel Beauséjour.


Source :Archives des familles Matichard et Coste. De g à d : Louis Matichard, non connu, Pierre Coste.

 

Selon la famille il fait partie d’un groupe de résistants dénoncés par un des membres. Il part alors fin 1941 dans le Jura où il a une amie. Il fait partie de la première « sixaine » de Combat formée en 1942. Il participe au premier parachutage anglais sur le plateau de Bellecin. 


En 1943 pour éviter le S.T.O.  Pierre COSTE et Louis MATICHARD sont placés dans une exploitation forestière.
Il est arrêté par la Gestapo  dans la rafle du 22  février 1944 à Orgelet (Jura).


Source : Archives Départementales du Jura 304 W 131


          Selon les recherches de Monsieur André JEANNIN, président du Souvenir Français à Orgelet, la rafle a lieu en trois temps : «  Le 22 février 1944 à minuit et demi un convoi emmène Monsieur PIQUE accusé en tant que maire de fabriquer de fausses cartes d’identité. A 2 heures du matin nouveau convoi qui se saisit de Pierre COSTE, René BLAISE, André MOURET et Louis MATICHARD.  A 6 heures du matin troisième convoi. Sont emmenés Roger MARÉCHAL et André VERGUET, un minotier et un boucher, qui ravitaillaient le maquis. »

       Louis MATICHARD  et Pierre COSTE sont transférés à la caserne Bouffez de Lons-le-Saunier où ils sont torturés, puis au Fort Montluc à Lyon.


Ci-contre le Fort Montluc à Lyon.

 

Après avoir envahi la Zone Libre le 11 novembre 1942 les Allemands vont réquisitionner cette  ancienne prison militaire. Ils vont y entasser  les détenus,qu’ils aient été arrêtés par mesure de répression ou de  persécution. Selon une estimation entre 1942 et 1944 environ 10 000 prisonniers dont Jean MOULIN sont passés par Montluc où sévissait le tortionnaire Klaus BARBIE.

           Louis MATICHARD et Pierre COSTE font partie des 1489 hommes qui sont  déportés  le 6 avril 1944 de Compiègne à Mauthausen où ils arrivent le 8 par le convoi N° I.199. Selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation suite à 5  évasions « en pleine nuit du 6 au 7 à Novéant tous les déportés sont éjectés de leurs wagons et doivent se mettre nus, leurs vêtements étant entassés dans deux wagons vidés de leurs occupants. Ils continuent donc à 120 par wagon et dans l’odeur pestilentielle qui règne. »

A Mauthausen il reçoit le matricule N° 62785 et est transféré sans doute le 21 avril au kommando de Melk. Selon le livre mémorial ils sont « 10000 détenus qui travaillent  au projet Quartz, c’est-à-dire la construction d’une usine souterraine de roulements à billes pour la firme Steyr, Daimler et Puch. Si l’usine est achevée elle ne produit jamais un seul roulement à billes ».

       Son copain, Pierre COSTE, matricule N° 62197 fait partie des 20 déportés transférés à Auschwitz. Il en sera libéré le 27 janvier 1945 par l’armée soviétique.

       Quant à Louis MATICHARD selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation  il est décédé le 2 septembre 1944 à Melk, ce qui est confirmé par la notification de décès ci-dessous qui précise même l'heure de ce décès: 8 heures.


 

Source du document ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.26.3 / 1619435.

Le décès n’est transcrit ni à l’état civil d’Arfeuilles ni à celui de Vichy.

 

Sources :

- Archives de la famille
- Archives Départementales du Jura 304 W 131, 331 W 218
- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 168
- Archives du camp de Mauthausen sur Ancestry.com et JewishGen.org
- Etat civil d'Arfeuilles (03)
- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004 Tome II
- Office Départemental des Anciens Combattants du Jura
- Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.26.3 / 1619435
- Témoignage d’André Jeannin, président du Souvenir Français d’Orgelet (39)


 


Les DAVID

 

 

Deux familles DAVID exploitent le domaine à Vécloitre commune d’Arfeuilles.

 

Georges Joseph DAVID né le 22 novembre 1899 à Arfeuilles (03) et son épouse Louise née TAMIN le 6 février 1904 à Arfeuilles également. Ils ont  2 enfants, André et Jean Marie.

Habitent avec eux

- Maria DAVID née SAINT-GÉRAND, mère de Georges

- Charles Lucien DAVID (cousin de Georges Joseph DAVID) né le 21 janvier 1915 à Arfeuilles (03) et son épouse Marie née REIGNIER. Ils se sont mariés le 12 février 1944 à Châtelmontagne (03). Marie attend un enfant qui s’appellera Roger.

 

La Résistance

David Georges

Georges (photo ci-contre) et Louise appartiennent tous les deux au sous-réseau Marceau dépendant du  réseau Marco Polo : Georges  depuis le 5 novembre 1942 jusqu’au 30 septembre 1944 comme agent P1 et Louise depuis le 14-06-1943 comme agent P2 en qualité de chargé de mission de 3e classe. Ils travaillent sous les ordres du Capitaine RAPHANAUD et du Colonel COLLIOU. Ils assurent régulièrement le ravitaillement du réseau et logent du matériel. Ils participent au coup de main qui permet de subtiliser un camion de gas-oil aux Allemands.


Archives de la famille.

Georges et Louise faisaient partie du réseau de résistance Marco Polo fondé en décembre 1942 à Lyon. L’agent P1 (Georges) a une fonction régulière dans le réseau, mais garde une activité officielle (agriculteur). L’agent P2 (Louise) se consacre totalement au réseau.

L’arrestation

Le 16 avril 1944 vers 20 heures la Milice avec à sa tête KARCHER  et les Allemands  font irruption dans la ferme à Vécloitre.  Sont présents Georges, son épouse Louise et  la mère de Georges. Ils perquisitionnent, mais ne trouvent rien. Ils torturent Georges et s’acharnent sur lui sous les yeux de son épouse. A son tour Louise est battue. Mais ni l’un ni l’autre ne parlent. Charles arrive avec son épouse vers 21 heures.

Les Nazis réquisitionnent le camion d’Alfred CHAMBONNIÈRE, transporteur à Arfeuilles, et emmènent à Roanne Louise, son cousin Charles ainsi qu’Albert CHAMBONNIÈRE, un voisin cultivateur à Vécloitre qui sera relâché.

Selon la fiche de renseignements de la police le motif officiel de leur arrestation est « hébergement de terroristes ».

Quant à Georges il est considéré comme intransportable et laissé pour mort avec une  double fracture à la jambe gauche et deux côtes cassées. Selon son fils André qui est arrivé plus tard Georges ne reçoit de soins que le lendemain vers 17 heures.

Pour mémoire

Sont également arrêtés à Arfeuilles dans la nuit du 16 au 17 avril 1944:

CHAMBONNIÈRE Albert au lieu-dit Vécloitre qui est relâché,

GOUTAUDIER Alphonse  au lieu-dit Bontemps qui est relâché,

ROUCHON Pierre et ses deux fils Joseph et Lucien au lieu-dit Cardoux qui sont déportés.

 

L’internement

Le 17 avril Louise et Charles sont transférés en camion à Roanne (42) à la Caserne Combe et leurs routes se séparent.

 

Louise  DAVID

 

Le 27 avril Louise est transférée à Saint-Etienne (42), puis le 5 mai au Fort de Romainville.


Le Fort de Romainville  

Ce fort militaire est situé sur la commune des Lilas en Seine-Saint-Denis au nord-est de Paris. Il accueille d’abord des prisonniers de guerre et des otages, dont certains seront fusillés au Mont-Valérien. Puis  à partir de 1943 il devient l’antichambre de la déportation avant de servir de prison pour femmes en 1944.

Photographie, prise à la Libération, des casemates où étaient enfermés des détenus. Source : Les oubliés de Romainville un camp allemand en France (1940-1944) par Thomas Fontaine Editions Taillandier mai 2005


La déportation


Louise en tenue rayée. Photo prise 3 mois après   son retour. Archives de la famille.       

Le 13 mai 1944  567 femmes dont Louise -  en majorité des résistantes-  sont transférées de Romainville à Paris gare de l’Est où elles sont entassées dans des wagons à bestiaux. Selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation « après cinq jours de voyage, le transport N° I.212 arrive en gare de Furstenberg près du KL Ravensbrück dans la nuit du 18 mai, semble-t-il, ou peut-être dans la soirée du 17. »

Hélène LE CADRE de Cusset (03) matricule N° 39076 était dans ce convoi. Elle a relaté dans Villégiatures spéciales la réception avec les phares braqués sur elles, les chiens, les cris, bousculades. Elles passeront une trentaine d’heures debout sous la pluie.

             Puis elles sont affectées au Block 15 où elles passent la quarantaine. Hélène LECADRE écrit que de la fenêtre du block « Nous voyons soudain passer un important cortège de femmes alignées cinq par cinq, dont la plupart ont la tête tondue. Vêtues de la fameuse tenue rayée, elles vont nu-pieds, chaussées d’une simple planchette de bois retenue par une courroie : des claquettes. Elles défilent ainsi par centaines, portant sur l’épaule une bêche, une pioche, une pelle ».

Louise reçoit un premier matricule à Ravensbrück, le N° 38826, avant d’être transférée  le 17 juin 1944 avec plus de 150 autres femmes de ce  convoi  au kommando de Zwodau où elle reçoit un nouveau matricule,  le   N° 51482.  Louise   y fait  du terrassement, puis est affectée au lavage du linge des Nazis.

La libération

           Louise et ses camarades de misère sont libérées le 7 mai 1945 par les troupes américaines. Elle est rapatriée le 20 mai 1945 et retrouvera Georges.

Citation à l'ordre de la division par le Général de Gaulle. Décision N° 30: " Agent de S.R. et centre d'accueil en territoire occupé. Appartenant au réseau depuis le 16/6/43. Le 1/3/44 donne son aide à la subtilisation d'un camion de gasoil. Dénoncée pour son activité. Arrêtée par la Milice et la Gestapo dans la nuit du 16 au 17 avril 1944. Doit assister à la torture et à l'agonie de son mari. Refusant de parler, elle est elle-même torturée et outragée, supporte toutes ces souffrances avec héroïsme et reste muette sauvant les dépôts d'armes du secteur et le lieutenant-colonel responsable régional caché ainsi que l'organisation locale. Déportée à Ravensbrück et Zwodau le 13/5/44. Rapatriée le 7/5/45. Nature d'élite, beau fleuron de la Résistance".

Elle reçoit la Médaille de la Résistance Française, la Croix de Guerre avec Etoile de Vermeil le 13 février 1946 et devient Chevalier de la Légion d’Honneur par décision en date du 16 novembre 1964.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 561095), elle est homologuée comme Résistante au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

 

La carte de Déporté Résistant N° 2.011.09568 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 2 avril 1952.

Source du document ci-dessus: Office Départemental ds Anciens Combattants du Puy-de-Dôme.

Quant à Georges  il est décoré de la Médaille de la Résistance française,de la Croix de Guerre 1939 avec Etoile de Vermeil et de la Médaille commémorative française de la guerre 1939-45 avec barrette France-Libération. Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 16353), il est homologué comme Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes). Pensionné pour ses blessures, il décédera le 28 mai 1953.

Charles DAVID


Charles DAVID est né  le  21 janvier 1915  à  Arfeuilles (03). Cultivateur au domaine de Vécloitre il est arrêté le 16 avril 1944 à Arfeuilles pour « hébergement de terroristes ». Il est interné  à Roanne jusqu’au 24 avril, puis à  Saint-Etienne. De là il est transféré le 5 mai 1944 à Compiègne avec les ROUCHON.

Le 21 mai 1944 il est déporté  de Compiègne à Neuengamme où il arrive le 24 dans le convoi N° I.214. Il reçoit le matricule N° 30596. 

Il reste inséparable de son ami Lucien ROUCHON N°30595 avec qui il est affecté au kommando de  Fallersleben-Laagberg.  Les déportés y travaillent pour les usines Volkswagen ou sont utilisés à des travaux de construction ou à déterrer des bombes.

L’évacuation

Selon Lucien ROUCHON, le camp de Fallersleben est évacué un samedi d’avril 1945 à 10 heures du matin. Les déportés sont entassés sans vivres ni eau dans des wagonsà bestiaux à 125 par wagon. Le train se dirige vers le nord pour tenter d’échapper à l’étau des armées alliées à l’ouest et soviétique à l’est. Il met une semaine pour arriver à Wöbbelin qui n’est distant que de 150 Km, mais les arrêts sont fréquents, car les voies sont endommagées par des bombardements qui frappent aussi les déportés.


 

Quant à Charles il est, selon le témoignage de Lucien ROUCHON, le seul Français dans un wagon de Hollandais qui le maltraitent. Charles arrive à Wöbbelin maculé de sang. Dans les jours qui suivent, les SS leur font abattre des arbres sur les routes avec des passe-partout pour retarder l’avance des troupes américaines. Lucien est blessé d’une balle dans la tempe le 1er mai, veille de la libération de Wöbbelin par la 82ème Division Aéroportée. Il est paralysé et est emmené en ambulance. Il ne reverra pas Charles vivant.

         Transféré à l’hôpital du Casino de  Schwerin  Charles y décède le 30 juin 1945. Marié deux mois avant son arrestation  il ne connaîtra pas son fils Roger né le 24 novembre 1944.

        Selon Lucien c’est un prêtre français qui s’occupe de l’enterrement de Charles.

Mort pour la France selon le jugement du Tribunal Civil de Cusset du 21 août 1946.

Le corps est rapatrié le 3 février 1949 et inhumé au cimetière d’Arfeuilles.


Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 160282), il est homologué comme Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

La carte de Déporté Résistant N°1.011.12709 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du  24 septembre 1952.

Source du document ci-dessus: Office Départemental des Anciens Combattants du Puy-de-Dôme.

Sources :

 

- Archives de l’AFMD de l’Allier

- Archives Départementales de la Loire (112 W 84, 112 W 85)

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 110

- Archives de la famille DAVID

- Etat civil d’Arfeuilles (03)

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Les oubliés de Romainville un camp allemand en France (1940-1944) par Thomas Fontaine Editions Taillandier mai 2005

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation  Editions Tirésias 2004

- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier

- Témoignage écrit d’Hélène LE CADRE dans Villégiatures spéciales le  5 juin 1987

- Témoignage d’André DAVID, fils de Georges et Louise

- Témoignage de Lucien ROUCHON, ami de Charles DAVID


 

Les ROUCHON


       Pierre  ROUCHON

 
est né le 17 novembre 1895 à Lachaux (63) et est un ancien combattant de la guerre 1914-1918 qu’il fait à Salonique en Grèce. Au moment où éclate la Deuxième Guerre Mondiale, il tient une ferme au lieudit Cardoux à Arfeuilles en compagnie de ses deux fils, Joseph, né le 6 avril 1925 au Breuil (03), et Lucien, né le 7 février 1927 au Breuil également. Son épouse, Françoise, née MOUSSIÈRE, adhère au groupe de résistance « Combat » et travaille avec le groupement Roussel pour l’hébergement et le ravitaillement des maquis et des chefs de la Résistance. 

       Leurs fils sont agents de liaison avec le maquis. Ils mettent à la disposition des résistants leur moulin, le Moulin Mailland, qui sera incendié par la Gestapo.

       En effet,  le 17 avril 1944 sur dénonciation- le réseau est infiltré par un repris de justice qui travaille pour la Milice de Roanne - ils sont arrêtés tous les trois par la Feldgendarmerie de Roanne (42) qui les interroge de manière brutale. A Saint-Etienne (42) où ils sont ensuite internés pour huit jours, ils sont torturés. Le 4 mai ils sont transférés à Compiègne, l'antichambre de la déportation.
      Le 21 mai 1944 le convoi N°I.214 composé de 2004 hommes part de Compiègne pour Buchenwald. Mais le camp est complet et ils repartent pour Neuengamme à 25 km de Hambourg où ils arrivent le 24 mai. Là, ils sont enfermés dans une cave pendant une journée entière. Au total cinq jours sans boire ni manger.

A leur arrivée à Neuengamme le 24 mai 1944, ils sont tondus  et  habillés de rayé et vont être rapidement séparés.

Pierre reçoit le matricule N° 30 599. Comme un certain nombre de personnes plus âgées, il reste à Neuengamme pour effectuer des petites corvées aux cuisines, épluchage des pommes de terre, rutabagas, etc.

Il décède le 28 octobre1944  à Neuengamme selon le JO N° 22 du 27 janvier 1999.


Selon le Service Historique de la Défense Dossier GR 16 P 522025, il est homologué comme Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur).

La carte de Déporté Résistant N° 1.011.17993 lui est attribuée à titre posthume  sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 24 juin 1953.

Source du document ci-dessus: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.



Joseph Célestin ROUCHON


     Après son  arrivée à  Neuengamme le 24  mai 1944 - matricule non connu- il  est envoyé dans le kommando de Watenstedt – à côté de Brunswick -  où se trouvent les usines Hermann Goering. Il fabrique des bombes et déculotte des obus. Il est brûlé par la chaleur en travaillant devant les fours à très haute température.
    En février 1945, il est de retour à Neuengamme  au block de repos, car il est très affaibli par la dysenterie. Puis il est transporté en voiture de la Croix-Rouge suédoise à Brunswick et de Brunswick à Ravensbrück en wagon. Là, il se retrouve au Block 2, celui des paralytiques, puis au Block 3, car atteint de dysenterie.
Le 30 avril 1945 Joseph connaît les joies de la libération du camp de Ravensbrück par les troupes russes, mais est très affaibli.  Il décède le 3 mai 1945 selon l'état civil d'Arfeuilles et  le JO N° 22 du 27 janvier 1999.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 522011), il est homologué comme Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).
 
"Mort pour la France"



La carte de Déporté Résistant N° 1.011.20551 lui est attribuée à titre posthume   sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 2 décembre 1953.
 
Source du document ci-dessus: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

Lucien ROUCHON


A son arrivée à Neuengamme le 24 mai 1944 il reçoit le  matricule  N° 30595. Le convoi N° I.214 est le premier convoi de Français et selon Lucien les S.S. leur font passer une nuit entière tout nus au garde à vous sur les pavés. Il est envoyé le 29 mai avec un kommando de 750 hommes à Fallersleben pour construire un camp destiné aux travailleurs étrangers de l’usine Volkswagen. Il y roule des wagonnets, déterre des bombes par des températures qui, selon Lucien ROUCHON, descendent à moins 25 . Fin mars, les troupes alliées approchent. Les nazis évacuent les quelque 2000 déportés que compte le camp. Ils voyagent pendant 8 jours sans eau ni nourriture dans des wagons fermés à 125 par wagon : ne pas parler, ne pas bouger pour s’économiser. Ceux qui arrivent vivants à Wöbbelin  sont menacés par une épidémie de typhus qui fait  des ravages.




      Il est sauvé d’une mort certaine par l’arrivée le 3 mai 1945  des parachutistes américains de la 82ème Airborne : ceux-ci donnent des armes aux détenus valides qui fusillent les S.S.  Il est soigné pendant un mois et demi et doit attendre le 13 juin 1945 pour revenir à l’hôpital la Salpêtrière à Paris. Il pèse 27 kilos et est paralysé, car la veille de la libération du camp il a reçu une balle dans la tempe.

     Il rentre à Arfeuilles le 19 août 1945.

  Lucien est recensé comme agent P.1 sur les secteurs Allier et Loire au réseau Marco Polo Marceau (Forces Françaises Combattantes) du 1er juin 1943 au 15 avril 1944. Il est affecté au groupement Roussel pour :

-l’organisation du P.C.

-le ravitaillement du maquis

-l’hébergement de maquisards et de résistants.

 

-Croix de Guerre avec Etoile de Vermeil.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 522018), il est homologué comme Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes), des F.F.I. (Forces Française de l'Intérieur) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

La carte de Déporté Résistant N° 1.011.11508 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 25 juillet 1952.

 
Source du document ci-dessus: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.



 

 Sources :

- Archives de l’AFMD de l’Allier
- Archives Départementales de la Loire (112 W 84, 112 W 85)
- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 110
- Archives de la famille
- Classe de 3ème A  de M. PERONNET du Collège  Jules Verne au  Mayet-de-Montagne (03).  
- Etat civil d’Arfeuilles (03)
- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand
- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004
- Mémorial des Français et des Françaises de Neuengamme    Amicale de Neuengamme
- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier
- Service Historique de la Défense
- Témoignage écrit de Maurice CORDONNIER, déporté à Bremen-Farge, Neuengamme, Brunswick, Ravensbrück
- Témoignage de Lucien ROUCHON, ami de Charles DAVID

 

BRUN Marcel

 

Marcel Joseph BRUN est né le 22 juillet 1922 au domicile de ses parents à La Plantée à Firminy (42). Son père Claude est employé au Chemin de Fer et sa mère Marie Louise née VEILLEROT est ménagère.

Source de la photo: Archives de la famille.

Il s’est engagé en 1939 dans une unité d'aviation, le 109ème  bataillon de l'Air de Clermont-Ferrand.

Il entre à l'Ecole de pilotage n° 43, puis l'Ecole auxiliaire de pilotage de Vichy et en sort avec le Brevet Militaire de Pilote d’Avion le 18 mai 1940.

En juillet 1943 il s’engage dans la Résistance au  Service de Renseignements du Mouvement de Libération Nationale  Kasanga réseau GALLIA. Il est à l'école de l'Air à Lyon lorsqu'il est arrêté le 15 avril 1944 au Pont Mouton à Lyon (9ème) par la Gestapo sur dénonciation d'Albert CORTIAL, « un camarade d’école ».


Marcel BRUN témoigne : « Voici de quelle façon j’ai été arrêté. Cela se passait le 15 avril 1944 à Lyon au lieudit Pont Mouton. L’agent de liaison CORTIAL venait de m’apporter le courrier de Paris. Nous marchons délibérément jusqu’à l’arrêt du train. Arrivé là et à quelques mètres d’un kiosque à journaux il me dit subitement : « Attends-moi ici ! Je prends un journal. » (Nous devions prendre le train en direction de mon prochain rendez-vous). Et au moment où il payait son journal je fus entouré par une sixaine d’agents de la Gestapo qui m’emmenèrent à l’Ecole de Santé Militaire. »

     Il est interné à la prison de Montluc  cellule 72 à Lyon et torturé pendant deux jours. Il en est extrait pour être transféré le 19 juin 1944 à Compiègne appelé Frontstalag 122 par les nazis..

     Il est déporté le 2 juillet 1944 à Dachau par le convoi N° I.240 sous un faux nom BRUNET, une fausse année de naissance 1918 et un faux lieu de naissance Saint-Etienne.



Ce convoi  composé essentiellement de résistants  a deux particularités : avec 2162 hommes c’est le plus important  à être parti de Compiègne, mais aussi et surtout il est resté célèbre sous l’appellation de « Train de la Mort». En effet sur les 2162 hommes selon la Fondation pour la Mémoire de la Déportation 519 vont mourir au cours du transport. Suite à des sabotages sur les voies ferrées effectués par la Résistance pour empêcher les déportés de partir en Allemagne le train reste bloqué en particulier à Reims aux heures les plus chaudes de la journée. La chaleur, le manque d’eau - les nazis ont refusé de leur donner à boire- et l’asphyxie vont provoquer non seulement la mort d’une centaine de déportés, mais aussi  la folie qui va amener d’autres déportés à s’entretuer.


Selon le Mémorial annuaire des Français de Dachau rédigé par l'Amicale des Anciens de Dachau , «Lors d'un arrêt prolongé du train en gare de St Brice près de Reims, par temps orageux et quarante degrés à l'ombre, les wagons se sont transformés en véritables étuves…Plus de cinq cents jeunes hommes sont morts de chaleur, de manque d'eau, d'asphyxie. L'atmosphère (…) a été génératrice de délire et de folie collective, entraînant des scènes d'horreur.

La responsabilité en incombe aux S.S.de la garde. Au moment où la situation devenait intenable, malgré les appels de détresse des détenus, les S.S. ont refusé d'ouvrir les portes, d'aérer les wagons et de distribuer de l'eau, ce qui eut sauvé les mourants.

Il ne s'agit, en la circonstance, ni d'une«bavure» ni d'un accident, mais essentiellement d'une action entrant dans le cadre de «l'entreprise générale et délibérée d'élimination des ennemis du Reich, de caractère authentiquement criminel».

A l’arrivée à Dachau les cadavres sont transportés directement au crématoire.


                   Source des documents ci-dessus: Allach Kommando de Dachau Amicale des Anciens de Dachau Jouve mai 1985.

 

Quant à Marcel BRUN, il arrive vivant et  reçoit le matricule N° 76585. Après la quarantaine il est affecté au kommando d’Allach. Dans ce kommando les déportés travaillent pour la firme BMW,puis pour différents chantiers de l’Organisation Todt.

Il est libéré le 29 avril 1945 par les troupes américaines et rentre le 15 mai 1945.

Il décède le  28 janvier 1956 à Arfeuilles (03). La Légion d’Honneur lui est attribuée à titre posthume le 7 novembre 1958.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 96304), il est homologué comme Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

"Mort pour la France"

 

 

 

Sources :

- Amicale Mémoire du Réseau Gallia

- Archives de la famille

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Rhône-Alpes
 
- Etat civil de Firminy (42) 

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

-  Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau

- Service Historique de la Défense

- Témoignage écrit de Marcel BRUN en date du 7 juin 1945

 


Familles CERF-LEHMANN

Les familles CERF et LEHMANN se réfugient à Arfeuilles au lieudit Le Verger en août 1942.


Gustave LEHMANN, son épouse Marcelle et leurs trois enfants sont recensés comme Israélites le 20 mai 1943 à Arfeuilles où ils sont domiciliés au lieu-dit Le Verger.

Source du document ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier 996 W 122.01.

Gustave  LEHMANN (né le 7 août 1887 à Sarre-Union -67) et son épouse Marcelle (née le 6 avril 1900 à Nancy-54) ainsi que Jeanne CERF (née le 13 juin 1884 à Sarre-Union -67) et sa fille Françoise (née le 2 avril 1926 à Paris 3ème) sont arrêtés le 6 juillet 1944 par la Brigade POINSOT de Vichy. Selon le témoignage de Marcelle LEHMANN ils sont arrêtés, car « dénoncés,mon fils aîné étant dans la Résistance. (Nous)étions réfugiés dans un petit village de l’Allier. (Nous) avons hébergé, caché,ravitaillé nombre de jeunes gens qui passaient là un jour, une nuit ou plus. Je n’ai jamais su leur nom. »   Julien, le plus jeune de leurs fils âgé de 10 ans, qui est resté seul à la maison, est recueilli par les agriculteurs du coin jusqu’à ce que la famille le récupère.

       Tous les quatre  sont emmenés au siège de la Milice, le Château des Brosses à Bellerive-sur-Allier (03). Selon Marcelle ils étaient « presqu’heureux, car on sentait proche la libération et on avait la satisfaction de voir la terreur intense des miliciens. (Nous) ne pensions jamais aller plus loin. »


Plus loin, c’est d’abord le 15 juillet le transfert à Moulins, à la Mal-Coiffée (voir photo ci-contre), prison militaire allemande. Le 20 août il restait environ 365 détenus à la Mal-Coiffée. Un peu moins de 300 seront libérés de manière échelonnée.

      Les Juifs ne sont pas relâchés. Marcelle, Gustave, Jeanne et Françoise font partie des 66 derniers prisonniers qui partent le 25 août 1944 de la gare de Moulins. Le convoi de militaires allemands est précédé d’un train blindé pour éviter les attaques des résistants. Le train reste bloqué trois jours à Paray-le-Monial (71) et repart pour arriver à Belfort où ils sont internés à la caserne Friedrich.

        Ils repartent de Belfort le 5 septembre par le convoi I.285 et arrivent au camp de concentration de Buchenwald le 10.



Gustave Lehmann

Gustave LEHMANN

Va être immatriculé N° 85206. Après la quarantaine au Block 63, il passe au Grand Camp au Block 23. Il  sera envoyé, selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la déportation, à Halberstadt où se trouve l’usine de la firme Junkers qui construit des ailes d’avions. La fabrication va être arrêtée et il va être transféré au Kommando B II, c'est-à-dire Langenstein où les déportés creusent des galeries destinées à enterrer les usines Junkers.

Document ci-dessus: Extrait de la liste du convoi N° I.285 transmise par l'Amicale de Langenstein.

Document ci-dessus: Extrait du Registre Matriculaire des 85000 transmis par l'Amicale de Langenstein.

Selon le témoignage d’Amédée LE GUEN, Gustave atteint d’une pneumonie et de dysenterie va passer un mois à l’hôpital en janvier. Il ne reprendra pas le travail. 

Le 9 avril 1945 les 3000 détenus sont évacués et c’est au cours de cette évacuation que vers le 13 ou le 14 Gustave abandonne la colonne. Les SS ne laissant pas de survivants derrière eux, ceux qui ne peuvent plus suivre sont abattus.


Lettre d'Amédée LE GUEN.Archives de la famille Lettre d'Amédée LE GUEN.Archives de la famille
Source du document ci-dessus: Archives de la famille.

Lézardrieux le 6-7-45

Chère Madame,

Venant de recevoir votre lettre  je m’empresse de vous répondre. J’avais communiqué à notre camarade Ischer la disparition de Mr.Lehmann. Ayant perdu l’adresse de votre mari  il m’était impossible de pouvoir vous donner des nouvelles. Mr. Lehmann était pour nous un grand camarade nous couchions dans la même chambre et il dormait à mes côtés, nous avons aussi travaillé très longtemps dans le même kommando. Nous étions employés à la construction d’une usine souterraine, travail très dur et pas de nourriture. Mr.LEHMANN a passé environ un mois à l’hôpital en janvier 45, il avait je crois une pneumonie et dysenterie.  Il s’était remis  de sûr de ces deux maladies, mais n’avait jamais plus repris le travail vu son état de faiblesse. Ici commence nos heures les plus graves. Le 9 avril 1945 à 9 H 30 du soir un ordre d’évacuer le camp est donné vu l’approche des Américains et ces sales Bôches  n’ont rien trouvé de mieux que de nous emmener avec eux sur la route. Mr Lemann se trouvait dans la même colonne que moi (colonne N° 6). Il a donc pris la route avec un état général très mauvais. Mr Lehmann  a marché pendant quatre à cinq jours et a abandonné la colonne vers le 13 ou le 14 avril au passage d’une ville dont je ne puis pas vous donner le nom, environ vers quatre heures du soir. Il était alors exténué de fatigue et ne tenait plus debout. Chère Madame je ne puis pas vous dire s’il a été tué. Mais malheureusement je suppose que notre cher camarade a subi le même sort  que tous les autres qui ne pouvaient plus marcher. Ces assassins n’hésitaient pas à nous faire disparaître lorsque nous ne pouvions plus suivre la colonne. Une bande de S.S. appelée équipe de nettoyage nous suivait par derrière et ces bandits exécutaient tous ces crimes envers nos camarades qui étaient restés en route. Je vais vous donner l’adresse d’un petit camarade qui était en colonne avec nous. Vous pouvez peut-être le voir, mais je ne pense pas qu’il puisse vous donner plus amples détails à ce sujet. (Ci-joint l’adresse)
Monsieur Chenet André rue Aristide Briand Gentilly Seine Escalier P.
Voici encore un autre camarade qui était au camp avec Mr.Lehmann, mais lui n’a pas pris la route. Je ne sais donc pas s’il est rentré actuellement (Il s’appelle Jules Heude Marchand des quatre saisons, déporté politique et habitant le 19 ème arrondissement. C’est tout ce que je puis vous donner comme adresse de ce dernier. Je pense que vous pourrez les trouver ces camarades.
Recevez chère Mme LEHMANN mes salutations distinguées.
                       Le Guen Amédée

Le 9 avril 1945 les 3000 détenus sont évacués et c’est au cours de cette évacuation que vers le 13 ou le 14 Gustave abandonne la colonne. Les SS ne laissant pas de survivants derrière eux ceux qui ne peuvent plus suivre sont abattus.

         Quant aux femmes au nombre de 9 toutes juives -et un petit garçon de 7 ans, Silvio WAHL-  elles vont poursuivre leur route en train et arriver le 11 septembre à Ravensbrück. Jeanne recevra le matricule N° 68428 et Françoise le  N° 68429.



Jeanne CERF est recensée dans le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation dans le convoi IV.2 qui correspond à une "Liste alphabétique de femmes déportées dans des prisons et des camps de concentration du Reich".

Source du document ci-dessus: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Tome IV page 307.


Selon sa fille Françoise, Jeanne CERF, née LEHMANN le 13 juin 1884 à Sarre-Union (67), va entrer au Revier (Infirmerie) le 10 février et y décéder le 15 février 1945.

 "Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 6 octobre 1987 paru au Journal Officiel du 20 novembre 1987 page 13648.


Le 1er avril 1945 Françoise va être évacuée de Ravensbrück et arriver le 3 à Salzwedel, un kommando du KL Neuengamme. Le 14 avril elle est libérée par les Américains et sera hospitalisée le 5 mai et n’en sort que le 22 juin. Elle n’arrivera à Meaux le 27 juin que pour  entrer à l’Hôpital Bichat.


Document ci-dessus: Fiche de transport de Rapatriée. Source: Archives de la famille.

Selon le Service Historique de la Défense, Françoise CERF est homologuée comme résistante au titre des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance) Dossier: GR 16 P 114 968.

Marcelle LEHMANN

Marcelle LEHMANN

Dans sa  demande d'attribution du titre de Déporté Résistant, elle déclare qu'elle a été arrêtée à Arfeuilles sous un nom d'emprunt, celui de Marie RAZIA née GAY le 25 août 1913 à Arfeuilles. Dans le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation elle est recensée comme ayant fait partie du convoi N°I.282 et immatriculée dans les 62000. Elle est évacuée en février 1945 à Bergen-Belsen où sévit une épidémie de typhus. Elle est libérée le 15 avril 1945 par les troupes britanniques  et est rapatriée le 24 mai 1945.


Le statut de Résistant a été reconnu aux familles CERF et LEHMANN.

La carte de Déporté Résistant N° 2.001.28816 a été attribuée à Marcelle LEHMANN sur décision du Ministre  des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 17 février 1956 en particulier suite à une note de renseignements de la police: " Des renseignements recueillis, cette activité résistante a été effective. D'après les responsables locaux les époux LEHMANN hébergeaient, ravitaillaient et apportaient leur aide en général aux membres de la Résistance. Leur fils aîné et plusieurs de leurs neveux en faisaient d'ailleurs partie. Les renseignements sont confirmés par les responsables locaux dont Mme ARTEIL (Lieutenant ALICE dans la Résistance), débitante à St-Just-en-Chevalet (Loire) qui opérait sous les ordres du Général ZELLER et du Commandant COLLIOU actuellement Général Commandant la Place de Paris".

La carte de Déporté Résistant N° 2.013.34139 a été attribuée Françoise CERF sur décision du Ministre  des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 6 mai 1963. La période de déportation prise en compte va du 5 septembre 1944 au 14 avril 1945.




Source des documents ci-dessus: Archives de la famille.


En décembre 1944 le nouveau préfet de l’Allier, Robert FLEURY, un authentique résistant au réseau Gallia, sincèrement désireux de regrouper les familles dispersées, fait parvenir à tous les maires de l’Allier une demande de recensement portant à la fois sur les déportés et sur les Juifs résidant encore dans leur commune.

Source du document ci-contre : Archives Départementales de l’Allier 996 W 123


Pour mémoire :

D’autres membres des familles LEHMANN-CAEN sont décédés au cours de leur internement ou de leur déportation.


Georges LEHMANN

 

Interné

Georges LEHMANN

Né le 8 décembre 1885 à Sarre-Union (Bas-Rhin)

Fils de Seligmann et Sara née KAHN

Négociant en bestiaux domicilié 70, rue Sadi-Carnot à Meaux (Seine-et-Marne)

Transféré  par la  police  française  le  21 décembre 1941 au  camp de  Pithiviers   (Loiret)  Matricule  N° 1937

Hospitalisé le 14 mai 1942 et décédé le 16 mai 1942 à l’hôpital de  Pithiviers .




Claude CAEN

Déportés

Claude CAEN

Né le 5 mai 1923 à Corbeil (78)

Fils de Robert et Marthe née MAY

Soudeur résistant aux FTPF en Haute-Savoie. Arrêté une première fois il part à Saint-Etienne (42). Interné à la prison Saint-Paul à Lyon pour « activités clandestines »

Déporté le 29 juin 1944 de Lyon à Dachau par le convoi N° I.234

Matricule N° 76195  Transféré à Mauthausen où il arrive le 25 janvier 1945 Matricule N° 121866

Décédé le 23 avril 1945 à Mauthausen (Autriche) selon le JO  N° 255  du 3 novembre 1987

Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume

Note : Son père Robert Isaac né le 10 avril 1890 à Paris 4ème est déporté le 18 septembre 1942 de Drancy à Auschwitz par le convoi N°34. Il est décédé à Neuengamme le 1er février 1945 selon le JO N° 113 du 16 mai 2006.




Cécile LEHMANN

Cécile LEHMANN

Née le 23 octobre 1921 à Meaux (77)

Fille de Georges et Suzanne née MAY

Matricule à Drancy N° 1228

Déportée le 18 juillet 1943 à Auschwitz par le convoi N° 57

Décédée le 15 novembre 1944 à Birkenau (Pologne) selon le JO N° 142 du 6 mai 1994.




Michel André LEHMANN

Michel André LEHMANN

 

Né le 24 novembre 1924 à Meaux (77)

Fils de Georges et Suzanne née MAY

Déporté le 13 février 1943 à Auschwitz par le convoi N° 48

Décédé le 1er  juillet 1943 à Auschwitz  (Pologne) selon  le JO N° 142 du 6 mai 1994.




Sources :

- Amicale de Langenstein

- Amicale de Mauthausen

- Archives Départementales de l’Allier 996 W 122.01, 996 W 123, 1580 W 9,

 - Archives Départementales du Rhône 3808 W 838

- Archives des familles CAEN, CERF et LEHMANN

- Centre de Documentation Juive Contemporaine

- CERCIL (Centre d’Etude et de Recherche sur les Camps d’Internement du Loiret)

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 560 329

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

Mémorial  Buchenwald Dora Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- Service Historique de la Défense

-Témoignage écrit d’Amédée LEGUEN (déporté à Auschwitz, Buchenwald, Langenstein) daté du 6 juillet 1945

-Témoignage sous forme de notes de Françoise CERF

- Témoignage écrit de Marcelle LEHMANN

 


Responsabilités :

 

Arrestations du 16 au 17 avril 1944

Les résistants Charles DAVID, Louise DAVID, Pierre ROUCHON et ses deux fils Joseph et Lucien ont été arrêtés dans la nuit du 16 au 17 avril 1944 à leur domicile par la Milice de Roanne accompagnée de soldats allemands. Le milicien et tortionnaire Jean KARCHER qui dirigeait les arrestations sera jugé par la Cour de Justice de Lyon et exécuté le 13 juillet 1946.

Arrestations du 6 juillet 1944

Les résistants Jeanne CERF et sa fille Françoise, Gustave LEHMANN et son épouse Marcelle ont été arrêtés dans la rafle du 6 juillet 1944 par la Brigade POINSOT des Renseignements Généraux de Vichy. Le commissaire Pierre POINSOT qui a travaillé sous les ordres de Maurice PAPON à Bordeaux sera condamné par la Cour de Justice de l’Allier et exécuté à Riom (63) le 12 juillet 1945.

 

Arrestation de Marcel BRUN

Le résistant Marcel BRUN  fut l’une des  victimes  du collaborateur Albert CORTIAL. Celui-ci, condamné à mort par contumace le 22 août 1945 par la Cour de Justice de Lyon,  a été arrêté lors d’un contrôle d’identité à Paris et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1962. La  sentence ayant été commuée en 20 ans de réclusion par Georges Pompidou, il fut libéré le 9 octobre 1982 à l’expiration de sa peine.



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