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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

BOURGEON Robert

Nous sommes à la recherche d'une photo.

est né le 23 octobre 1924 au lieudit Le Terrage à Néris-les-Bains (03). Son père Félix et sa mère Marie sont cultivateurs.

Célibataire il est employé comme ajusteur à l'usine de la S.A.G.EM. de la Côte- Rouge.

Note: S.A.G.E.M. = Société d’Applications Générales d’Electricité et de Mécanique à Domérat (03)
 
Suite à un sabotage quatre détecteurs de son (radar) fabriqués par la SAGEM et destinés à l'armée allemande sont détruits dans l'atelier de l'usine le 29 février 1944. La Gestapo mène une enquête et le 9 mars elle se présente à l'usine et demande au chef du personnel de lui fournir la liste des employés qui ont travaillé le 29 février.

Le 10 mars 1944, 13 employés de la SAGEM sont arrêtés par la Gestapo et transférés à la Caserne Richemond pour un premier interrogatoire. Le jour-même, ils sont convoyés en car à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins. Ils y subissent d'autres interrogatoires, mais plus musclés. 3 employés sont relâchés, les dix autres dont Robert BOURGEON sont transférés à Compiègne le 19 avril.


Le 26 mars trois d'entre eux sont relâchés:

Albert COUSTEIX Albert domicilié 41, rue de la Septrée à Montluçon (03)

Robert GAGNARDEAU ajusteur domicilié à Sault à Prémilhat (03)

Bertrand PEYRAUD tourneur domicilié 46, rue des Marais à Montluçon (03).

Les dix autres dont Robert BOURGEON sont transférés à Compiègne le 19 avril.

Les 9 camarades de déportation de Robert BOURGEON:

AURAT André Robert décédé

BERGERAT Roger Léon rentré

BONILLE Edmond rentré

BOUVET Pierre Maurice rentré

BROUSSE René François décédé

CHAUBRON Camille rentré

DUMET André Louis rentré

HUSS Ernest  rentré

LABEAUNE Paul Jean Gabriel décédé

La famille contacte  Fernand de BRINON pour qu'il intervienne auprès des autorités allemandes.

Document de droite  ci-contre: Fichier de Brinon. Son nom figure sur le fichier du collaborateur Fernand de Brinon

Note: Fernand de Brinon né le 26 août 1885 à Libourne, collaborateur réfugié à Sigmaringen (Allemagne) en août 1944, sera jugé et  exécuté  le 15 avril 1947 au Fort de Montrouge.
Le 12 mai 1944 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 14 mai dans le convoi N° I.211. Il reçoit le matricule N° 51120 et après la quarantaine il est affecté à la Baubrigade 3.

 
Note:  Les Baubrigade sont des Kommandos spéciaux de détenus pour la construction de routes et de voies ferrées.



Source des documents ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.5.1 / 5315891  et 1.1.5.1 / 5315893.



"La BauBrigade 3 est installée à Wieda , un village dans une vallée du sud du Harz" selon André SELLIER dans "Histoire du camp de Dora".
Robert BOURGEON y  est transféré le 6 juillet...
Wieda: Kommando du KL Buchenwald. Situé dans le Harz, c'est le siège de la SS Baubrigade III, qui regroupe également les Kommandos Mackenrode, Nüxei et Osterhagen, et dont l'activité est la construction d'une voie ferrée qui doit passer par ces lieux (chantier du Helmetalbahn). Les détenus sont ensuite utilisés à la réparation des voies ferrées et au déblaiement des villes bombardées. A la fin d'août 1944, la Baubrigade III de Wieda avec ses trois Kommandos compte près de 1000 détenus. Elle est rattachée au KL Sachsenhausen en janvier 1945.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 
La Baubrigade 3 a 3 Kommandos (Osterhagen, Nûxei et Mackenrode). Robert BOURGEON  est affecté au Kommando de Nüxei.

Source des documents ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.27.2 / 2562408 et 1.1.5.1 / 5315919.

... puis au camp de Dora.

Selon André SELLIER dans "Histoire du camp de Dora" (pages 202 et 203) suite à un certain laxisme de la part de la direction du Kommando de  Wieda et suite à l'intervention des S.S., "dès le lendemain à Wieda et dans les Kommandos, tout le monde , gardiens et détenus, doit partir. Les détenus gagnent à pied le camp de Dora".
 
Documents ci-dessus: Fiche individuelle à Buchenwald. Source: Service International de recherche d'Arolsen . A gauche: 1.1.5.3 / 5596513. A droite: 1.1.5.3 / 5596511.

Dora: Ce camp dépend à l'origine du KL Buchenwald qui n'est situé qu'à environ 80 km. Il a été créé en septembre 1943 pour accueillir dans ses tunnels l'usine de Peenemünde bombardée par la RAF le 17 août 1943. Les déportés travaillent en deux équipes de douze heures. Ils creusent des galeries dans des conditions inhumaines. Ils restent six mois sans voir le jour et couchent à même le sol. La mortalité est très élevée. Dora devient autonome en octobre 1944.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 
Il y travaille en tant que "Schlosser" (ajusteur). Il entre au Revier de Dora le 6 février 1945.

Note: Revier: Infirmerie et/ou mouroir.
Source du document ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen  1.1.27.2 / 2562408.

Robert BOURGEON n'est pas rentré. Mais la date et le lieu de son décès varient selon les sources.
 
Il est porté "Disparu" selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il décède

- en avril 1945 à Nordhausen selon l'état civil de Néris-les-Bains et le JO N° 300 du 27 décembre 2009

- le 15 mai 1945 selon la Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand


 
En fait Robert BOURGEON a été transféré à la Boelcke Kaserne à Nordhausen qui se trouve à 9 kilomètres de Dora.

Témoignage de Pierre MAHO sur la Boelcke Kaserne: " Les box réservés aux malades sont effroyables de saleté et de puanteur; Nous les appelons le ""crevoir"". On n'en sort que traîné par les pieds, et les cadavres s'alignent au matin en nombre impressionnant. Il meurt au moins vingt camarades par jour, et c'est un miracle si nous échappons aux épidémies; depuis sept jours, nous n'avons pas pu nous laver faute d'eau; aucun pansement n'est fait; la maladie et la septicémie ont beau jeu sur nos corps débilités".
Témoignage recueilli par André SELLIER  page 281 Histoire du camp de Dora.


Source du document  ci-dessus : Service International de Recherche d’Arolsen 1.1.27.2 / 2562404.

La carte de Déporté Politique N° 1.163.0446 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 25 mai 1956.

DIAC Clermont-Ferrand Monument aux Morts de Néris-les-Bains
 
Document de gauche: Source: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.
 
Document de droite: Son nom figure au Monument aux Morts de Néris-les-Bains. Photo: AFMD de l'Allier.

Son nom figure également sur la plaque à la SAGEM usine de Montluçon "Membres du Personnel Victimes de la Guerre 1939-1945 colonne Déportés de la Résistance".
 

 
Photo: Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier. Marie-Elisabeth Rat.
 
"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Ministère de la Défense en date du  29 octobre 2009 paru au Journal Officiel du 27 décembre 2009.

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 654 W 6,

- Archives privées I-CGT-HS03-Métaux Montluçon

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 429 777

- Etat civil de Néris-les-Bains (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos  Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- MemorialGenWeb  site Internet

- Sellier André dans "Histoire du camp de Dora" Editions La Découverte 1998

- Service International de recherche d'Arolsen  1.1.5.3 / 5596513,  1.1.5.3 / 5596511.

 
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