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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
  AUCLAIR Jean
 
 

Archives de la famille

est né le 23 août 1897 au lieudit Soupaize à Chemilly (03). Son père Pierre et sa mère Anne née PORTEJOIE sont cultivateurs.

Incorporé le 8 janvier 1916 au 2ème Régiment du Génie il est envoyé au front du 23 juillet 1917 au 11 novembre 1918. Il est démobilisé le 6 septembre 1919 avec  Croix de Guerre et  Etoile de Bronze.

Le 13 décembre 1919 il épouse Angélina Alphonsine Charlotte VERHECKE à Ronchin (Nord). Ils ont 3 enfants.

Source de la photo: Archives de la famille.


Domicilié 1, avenue Meunier à Moulins (03) il est homme d'équipe à la SNCF à Moulins.  Suite à la rupture du Pacte Germano-soviétique il est arrêté à son domicile par la Gestapo le 23 juin 1941 pour son appartenance au Parti Communiste.

Il se peut que cette arrestation ait été la conséquence de la lettre de dénonciation ci-dessous dans laquelle Jean AUCLAIR figure en tête de liste des cheminots actifs.


Moulins, 9 mars 1941

Monsieur le Préfet,

Dans l’intérêt du pays, pour la sécurité de la France, je me fais un devoir de vous signaler qu’il existe tant à Moulins qu’à Yzeure encore une cellule de cet abject parti communiste tant dans les cheminots actifs qu’en retraite et qu’il serait bon de faire surveiller de près sans vous commander.
Voici les noms des principaux propagandistes et militants chez lesquels il serait à peu près sûr de trouver des documents de cette organisation.
Cheminots actifs
Auclair, Rollot , Minard, Dupuy, Laviollette et tant d’autres qui se découvriront ensuite
Dans les retraités
Duret, Travichon, Gamet, Pacaud, Praloix, Casselin, Revignard, Autissier (ces deux derniers demeurant rue Rosa Bonheur), il y a encore un Filiol (rue Ampère).
Permettez, Monsieur le Préfet, que je garde l’anonymat.
Les adresses des ci-dessus désignés vous seront faciles à trouver dans les services du chemin de fer en gare.
 Lettre anonyme envoyée par un courageux dénonciateur qui préfère garder... l'anonymat!!

Source: Archives Départementales de l'Allier 1289 W 32.2

Sont également arrêtés Pierre SIMON, cheminot militant à la CGT, Jean-Baptiste GABY , responsable d'un syndicat agricole, et Jacques DUBOST, directeur de la boucherie ouvrière coopérative. Ils sont internés à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins.

Ils vont passer 18 mois à Compiègne à l'exception de Jacques DUBOST qui est libéré en avril 1942.


Le 24 janvier 1943 il est déporté de Compiègne à Sachsenhausen-Oranienburg où il arrive le 25 dans le convoi N° I.74. Ce convoi compte 1466 hommes arrêtés en majorité soit pour leur appartenance au Parti Communiste soit pour l'aide au franchissement de la Ligne de Démarcation ou de la frontière espagnole.

Document ci-contre: Lettre envoyée par Jean AUCLAIR à son épouse. Source: Archives de la famille.

Archivesde la famille
Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 5450636. 

Selon sa fiche de détenu au Service International de Recherche d'Arolsen (voir ci-dessus), il est déporté dans le cadre de l'opération "Meerschaum".

Note: "Aktion Meerschaum" ("Ecume de mer") est le nom de code d' une opération de « recrutement » de main d’œuvre en Europe de l’ouest afin d'alimenter les camps de concentration.

Le KL Sachsenhausen: Camp de concentration dans la banlieue d'Oranienbourg créé dès 1933 sur un territoire de près de 400 hectares. Au centre le camp de concentration , conçu sous la forme d'un triangle équilatéral,est délimité dans une zone marécageuse.
La station "Z" joute le camp: lieu d'exécutions et emplacement des fours crématoires: plus de 10 000 prisonniers de guerre soviétiques y sont assassinés d'une balle dans la nuque durant l'automne 1941.
Le 21 avril 1945, 30 000 hommes de Sachenhausen et 5 000 femmes venant de Ravensbrück sont évacués, par groupe de 500, en direction de la Baltique. Des milliers de déportés, incapables de suivre, sont abattus d'une balle dans la nuque sur le bord de la route.
Le KL Sachsenhausen est libéré par l'Armée Rouge le 22 avril 1945. Elle n'y trouve que 3 000 hommes , 2 000 femmes et quelques enfants malades. Au total, on estime qu'un peu plus de 200 000 hommes et femmes ont été déportés au KL Sachsenhausen dont la moitié y a trouvé la mort.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il reçoit le matricule N° 59090 et, après la quarantaine, il est transféré au kommando de Heinkel.

Heinkel: Kommando du KL Sachsenhausen.
C'est le plus important camp-annexe de Sachsenhausen. C'est aussi un exemple type d'usine-camp. Les barbelés ceinturent le vaste espace boisé de Germendorf (un village à une dizaine de kilomètres au sud-ouest d'Oranienburg), où alternent les blocks des déportés et les halls de fabrication du constructeur d'avions Ernst Heinkel. Le camp compte jusqu'à 8000 détenus en 1944. C'est le 21 avril 1945 que les déportés sont évacués.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Le 20 juillet 1944 il est transféré à Buchenwald où il reçoit un nouveau matricule le N° 67008.

Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 5450637.

Il est affecté au kommando de Thekla près de Leipzig.

Leipzig-Thekla ou "Emil". Kommando du KL Buchenwald.
Situé dans le faubourg nord-est de Leipzig depuis mars 1943, ce Kommando travaille à la fois pour la firme de construction de machines Erla et pour la production d'avions Messerschmitt. 900 détenus s'y trouvent en janvier 1945.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.


Il décède le 8 mai 1945 à Dippodiswalde (Tchécoslovaquie) lors de l'évacuation. Selon plusieurs témoignages «Ne pouvant suivre la colonne pendant l'exode, (il) a été abattu par un adjudant SS».

Il décède le 8 mai 1945 à Dippodiswalde (Tchécoslovaquie) selon l'état civil de Chemilly et le JO N° 184 du 8 août 2008.


"Mort pour la France"


Son nom figure sur la plaque "A la mémoire des agents de la SNCF Morts pour la France 1939-1945" à la gare SNCF de Moulins quai N° 1.

                                                Plaque à la gare SNCF de Moulins (03). Photos: AFMD de l'Allier.

 
Selon le Service Historique de la Défense (Dossier R 16 P 21668), il est homologué en tant que Résistant au titre de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française).

Mais c'est la carte  de Déporté Politique N° 1.111.03005 qui lui est attribuée à titre posthume  sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 13 novembre 1952.

DIAC Clermont-Ferrand
Source du document ci-dessus: Archives de la famille.
 
 
 
"Mort en déportation" suivant l'arrêté du 24 juin 2008 paru au Journal Officiel N° 184 du 8 août 2008.

Angélina AUCLAIR
Son épouse Angélina Alphonsine Charlotte née VERHECKE
née le 27 mars 1899 à Lille (59), mère de 3 enfants, employée à la SNCF au contrôle des colis, est arrêtée le 9 décembre 1942 pour avoir crevé les yeux d'un officier tankiste allemand sur une gravure. Le 10 décembre elle est condamnée par le Tribunal allemand de Nevers à quatre mois de prison et quinze jours de cellule. Elle est internée à la Mal-Coiffée à Moulins du 3 décembre 1942 au 19 janvier 1943 et le reste à la prison de Troyes (Aube) où elle arrive le 19 janvier 1943 N° du registre d'écrou 1412. Elle est libérée le 15 avril 1943 à l'expiration de sa peine.
Sources:
- Archives Départementales de l'Allier Y 216,
- Archives Départementales de l'Aube 1039 W 5
- Archives Municipales de Moulins 5 H 81
- Photo: Archives de la famille.
 

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1289 W 32.2, 1 R 1917.911.810,  Police Politique  Opposition au régime de Vichy  Communisme Répression 1940-1944

- Archives de la famille

- Archives Municipales de Moulins 5 H 80, 5 H 81,

- Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Chemilly (03)

- Etat des déportés ayant appartenu à l'Union Locale CGT-Moulins avant 1939 transmis par Jean-Noël Dutheil

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos  Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- MemorialGenWeb site Internet

- Service Historique de la Défense (Dossier R 16 P 21668)

- Service International de Recherches d'Arolsen 5450636, 5450637, 

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