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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
GABY Jean dit Jean-Baptiste
 
 
DIAC Clermont-Ferrand

est né le 18 septembre 1894 au domicile de ses parents à Bessay (03). Son père Claude et sa mère Julienne née GRUGNET sont cultivateurs.

Il est incorporé le 16 décembre 1914 au 16ème Régiment d'Artillerie, réformé temporairement en décembre 1915, puis définitivement en février 1918, classé service auxiliaire avec pension et affecté au 36ème Régiment d'Artillerie.
 
Source de la photo: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

Le 16 octobre 1920 il épouse Rose GADAT à Avermes (03).

En 1920 il est présent au Congrès de Tours qui voit la création de la Section Française de l'Internationale Communiste qui est favorable à l'adhésion à la IIIème Internationale.

En 1928 il vient résider à Avermes où il exerce le métier d'agriculteur aux Biomonts.

C'est un homme engagé: membre du Parti Communiste, responsable de la Confédération Générale des Paysans Travailleurs, syndicat agricole d'obédience communiste, et secrétaire fédéral de l'ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants).

Le 1er juin 1940 il est affecté au Dépôt de Cavalerie N° 13 et «maintenu dans ses foyers comme détaché à l'agriculture».

Dans une note en date du 5 novembre 1940 adressée au Préfet de l'Allier, le Commissaire Spécial de Moulins écrit à propos de Jean-Baptiste GABY: " S'occupait spécialement des questions agricoles et se livrait à une propagande active dans le but de recruter des adhérents dans les milieux paysans. Prenait fréquemment la parole dans les réunions du Parti Communiste".

Après la rupture du pacte germano-soviétique ils sont quatre à être arrêtés par les Allemands le 22 juin 1941 pour «menées communistes»: un agriculteur Jean GABY, deux cheminots,
Jean AUCLAIR et Pierre SIMON, ainsi que Jacques DUBOST, directeur de la boucherie ouvrière coopérative. Ils sont internés à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins.

Il est transféré à Compiègne que les nazis ont baptisé Frontstalag 122. Il y reçoit le matricule N° 1144. Son épouse écrit au préfet de l'Allier, Lucien PORTE, pour lui demander d'intervenir auprès des autorités compétentes.
 
 
AD03 996 W 63 AD03 996 W 63
Source: Archives Départementales de l'Allier 996 W 63,02.
 
 

Avermes le 4 mai 1942

Monsieur le Préfet,

Excusez, Monsieur le Préfet, la liberté que je prends de venir vous demander d'intervenir pour la libération de mon mari, Gaby Jean, interné administratif à Compiègne. Il n'appartient à aucun parti politique et n'a jamais compris pourquoi on l'a arrêté. Son plus cher désir est de rentrer dans sa famille et de continuer de travailler la terre comme il l'a toujours fait. J'ai fait valoir seule après son départ notre petite propriété, mais je vois que devant les travaux pressants du printemps je ne pourrai arriver à tout faire au moment où la France a besoin de surproduction. Je compte, Monsieur le Préfet, sur votre haute bienveillance pour intervenir auprès des autorités compétentes pour cette libération. Je pourrai si vous le jugez nécessaire vous faire cette demande de vive voix.

Agréez, Monsieur le Préfet, avec mes remerciements l'expression de mon profond respect.

Gaby Francine cultivatrice aux Biomonts Avermes par Trevol Allier

Voici l'adresse de mon mari

Gaby Jean N° 1144. A.2.

Frontstalag 122

Compiègne Oise

 
Sa lettre sera sans effet. Le 17 janvier 1944 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 19 janvier par le convoi N° 171. Il reçoit le matricule N° 39752.

Comme beaucoup de personnes d'un certain âge il va rester au camp central de Buchenwald.

Le 7 avril 1945 il est évacué vers Flossenbürg où il décède le 17 avril 1945 selon l'état civil de Bessay et le JO N°51 du 29 février 1992.

Georges BLANCHARD, déporté à Buchenwald, matricule N° 52173, indique dans son témoignage écrit: «18 avril 1945- GABY (…) est arrivé par un convoi d'invalides par une gare plus proche. Au matin nous le trouvons couché, mort, sous une auge de lavabo».

Le témoignage de Georges BLANCHARD est confirmé par celui
d' Henri DURANTIN, déporté à Buchenwald matricule N° 21333, qui indique que Jean-Baptiste GABY est mort d' «épuisement» près de Flossenbürg.

Source du document ci-contre: Archives Départementales de l'Allier Fonds Rougeron Valmy 26 J 228.

Son nom figure au Monument aux Morts d'Avermes.

Photo ci-dessus : AFMD de l'Allier.

 
Hommages posthumes:

Le Conseil Municipal de Moulins, dans sa séance du 14 juin 1946, décide «de donner le nom de Jean-Baptiste Gaby à l'actuelle rue des Champs». Le Conseil Municipal d'Avermes décide «d'accepter cette dénomination pour la partie de la rue sise sur Avermes».

 
 
Photo: Mairie d'Avermes. Remerciements.

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants en date du 15 janvier 1992 paru au Journal Officiel N°51 du 29 janvier 1992.


Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 778 W 12, 996 W 63,02, 1 R 1914.887.2022, Police Politique Opposition au Régime de Vichy Communisme Répression 1940-1944, 1289 W 32.2, Fonds Rougeron Valmy 26 J 228,

- Archives Municipales d'Avermes

- Archives d'Hubert Joannin

- Blanchard Georges Témoignage écrit

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Bessay (03) et d' Avermes (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos  Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- MemorialGenWeb  site Internet
 
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