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ROVENSKY née HÜTTEMAN Adèle
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est née le 18 mai 1872 à Jassy (Roumanie). Elle est la fille aînée de Moriti et de Tauba née WIDENSKI. Elle arrive en France vers 1900 et est domiciliée au N° 44, rue de Chanzy à Paris (11ème). Elle exerce le métier de fourreuse.
Elle épouse Mordouch dit Marcus ROVENSKY le 17 octobre 1901 à Paris (4ème).
Marcus ROVENSKY ayant disparu, Adèle qui n'est ni veuve ni divorcée se met en ménage avec Benjamin BENOVICI.
Photo: Archives de la famille Hütteman. |
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Ce dernier tient une épicerie au N° 25, rue de la Forge Royale à Paris (11ème) et est veuf avec 7 enfants. Vont naître deux autres enfants, Paulette le 22 août 1909 et Renée le 10 avril 1912.
Veuve de Benjamin BENOVICI, décédé en 1919, Adèle va tenir l'épicerie et élever les 9 enfants.
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Elle quitte son domicile au N° 7, avenue de la Porte de Montreuil à Paris (20ème) pour se réfugier dans l'Allier en 1940. Elle veut aussi se rapprocher de sa fille Renée née BENOVICI, veuve de Georges FRIEDEL, «Mort pour la France», et mère de deux enfants, Emile et Serge. Ils sont domiciliés chez Isaac et Fanny FRIEDEL au Domaine du Plaix à Charmeil (03).
Photo: Archives de la famille Hütteman. De gauche à droite: Adèle ROVENSKY avec ses petits-enfants, Serge et Emile, et sa fille Renée dans la cour de la ferme au Plaix.
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Elle se fait recenser à Charmeil en tant que Juive étrangère conformément à la loi antisémite du 2 juin 1941 promulguée par l'Etat Français.
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Source du document ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier 756 W 1.
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En 1942 elle fait l'objet d'une mesure d'éloignement suite à la circulaire ministérielle du 20 mai 1942 dont le but est "d'interdire aux Juifs français ou étrangers de résider dans les départements de l'Allier et du Puy-de-Dôme". Elle fait appel de cette décision, indiquant qu'elle a un "gendre Mort pour la France en 1939-1940" et qu'elle "élève ses deux orphelins, leur mère travaillant à Vichy". La commission d'appel se déclare " favorable au maintien".
Elle est fichée par l'Etat Français en 1943 en tant que Juive étrangère (Fiche verte).
Source du document ci-contre: Archives Départementales de l'Allier: 996 W 778 W 112.
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Selon le rapport du Commissaire de Police NODE du 13 mai 1947, la Gestapo de Vichy fait irruption dans la ferme le 1er avril 1944 et arrête toutes les personnes présentes:
Isaac et Fanny FRIEDEL
Renée FRIEDEL née BENOVICI épouse de Georges née le 10 avril1912 à Paris (11ème)
Emile FRIEDEL, fils de Georges et Renée, né le 23 juin 1933 à Bellerive-sur-Allier
Serge FRIEDEL, fils de Georges et Renée, né le 1er mars1936 à Bellerive-sur-Allier
Adèle ROVENSKY née HÜTTEMAN, mère de Renée FRIEDEL, née le 18 mai 1878 à Jassy (Roumanie)
Zlata SINHERS née PINTEL, sœur de Fanny, née en avril 1883 à Otniztka (Russie)
Edmond Elie LAHMI né le 8 juillet 1919 à Gabès (Tunisie) et son amie, Hélène PALLAUS, institutrice à Collioure (Pyrénées-Orientales).
Ils sont tous transférés à l'Hôtel du Portugal, siège de la Gestapo, puis à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03), à l'exception d'Isaac.
Le 21 avril 1944 ils sont transférés -à l'exception d'Hélène PALLAUS considérée comme "aryenne"- de la prison de Moulins à Drancy où Adèle ROVENSKY reçoit le matricule N° 20263.
Elle est déportée le 29 avril 1944 de Drancy à Auschwitz dans le convoi N° 72.
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Document ci-dessus extrait de la liste du convoi N° 72. Source: Mémorial de la Shoah C 72_32.
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Dans Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Serge Klarsfeld écrit à propos du convoi N° 72: " Ce convoi emporte 1004 Juifs dont 398 hommes et 606 femmes. Parmi eux 174 enfants de moins de 18 ans. (...) A l'arrivée à Auschwitz, 48 hommes furent sélectionnés avec les matricules 186596 à 186643 et 52 femmes dont les matricules se situent aux environs de 80600. En 1945 il y avait 37 survivants dont 25 femmes".
Son nom figure sur l'Etat nominatif des personnes arrêtées/déportées sur la commune de Charmeil.
Source du document ci-contre: Archives Départementales de l'Allier 996 W 123.02.
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Adèle ROVENSKY décède le 4 mai 1944 à Auschwitz (Pologne) selon la loi parue au Journal Officiel de la République Française du 18 mai 1985. Loi n° 85/528 du 15 mai 1985 sur les actes et jugements déclaratifs de décès des personnes mortes en déportation Article 3 - Lorsqu'il est établi qu'une personne a fait partie d'un convoi de déportation sans qu'aucune nouvelle n'ait été reçue d'elle postérieurement à la date du départ de ce convoi, son décès est présumé survenu le cinquième jour suivant cette date, au lieu de destination du convoi.
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Sources:
- Archives Départementales de l'Allier 756 W 1, 996 W 122.02, 996 W 123.02, 996 W 194.01,
- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 573
- Archives et témoignage de la famille Hütteman
- Centre de Documentation Juive Contemporaine
- Etat civil de Paris (11ème)
- Klarsfeld Serge Liste des transferts à Drancy du 21 avril 1944
- Klarsfeld Serge Mémorial de la Déportation des Juifs de France 1978
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