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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
LE JAMTEL Emile Auguste Marie Vincent
 

Est né le 7 septembre 1906 à Guingamp (22). Son père Emile Marie Joseph est négociant et sa mère Jeanne née COCAR est sans profession.

Il est capitaine de l'Armée de l'Air et instructeur à l'Ecole de l'Air de Salon-de-Provence (13) quand  il épouse  Gabrielle SUSINI le 18 décembre 1939 à Bordeaux (33).

D'août 1942 à avril 1943 il est en congé d'Armistice.

Source de la photo ci-contre: Service Historique de la Défense 16 P 358267. Transmise par François Romon. Remerciements.



Affecté en avril 1943 à Vichy (03) où il est domicilié à l'Hôtel de Brest,  il est  responsable des Œuvres Sociales de l'Armée de l'Air à l'Hôtel Saint-James et a sous ses ordres le capitaine Emile PRADELLE.

Il est arrêté à son bureau par la Gestapo le 22 septembre 1943 . Selon son témoignage écrit, sont également arrêtés le capitaine Emile  PRADELLE  et 6 hommes de son service "pour dépôt d'armes au Domaine Agricole de Vichy-Rhue " dont il avait la gestion. Il avait établi des fausses cartes d'identité pour ces 6 militaires démobilisés et désignés pour le S.T.O. (Service du travail Obligatoire). Au même moment chez le docteur Jean SABATIER 6, rue Burnol à Vichy (03) sont arrêtées une vingtaine de personnes sur dénonciation du traître Marius CHAMBON qui a infiltré le réseau "Alliance".

Il est interné à Vichy et Clermont-Ferrand (63) comme toutes les personnes arrêtées ce jour-là. La Gestapo qui est au courant des niveaux de responsabilité va transférer les membres influents du réseau "Alliance" à la prison de Fresnes où ils sont regroupés avant d'être déportés N.N. dans une prison en Allemagne pour y être jugés.

Quant au  capitaine Emile LE JAMTEL, après la prison du 92 R.I. à Clermont-Ferrand, il est transféré le 30 septembre à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03, puis le 12 octobre à Compiègne.

Le 28 octobre 1943 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 30 dans le convoi N° I.145.

Selon l'en-tête du document ci-dessous, il est déporté dans le cadre de l'Opération Meerschaum.

Note: "Aktion Meerschaum" ("Ecume de mer") est le nom de code d' une opération de « recrutement » de main d’œuvre en Europe de l’ouest afin d'alimenter les camps de concentration.

 
Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 6166620.

Il y reçoit le matricule N° 30971. Après la quarantaine il est transféré au Kommando de Schönebeck.

Schönebeck ou «Julius»: Kommando du KL Buchenwald ouvert en mars 1943. Les détenus de ce Kommando situé à 20 km au sud de Magdebourg travaillent pour la firme Junkers à la fabrication de pièces d'avion. Près de 1200 détenus s'y trouvent en janvier 1945. Ils sont évacués vers la Tchécoslovaquie.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Selon le témoignage d'Alexandre PRAT matricule N° 30591, " Grâce à son affectation à la cuisine du camp, LE JAMTEL a sauvé de nombreuses vies humaines en ravitaillant, à ses  risques et périls, les Français en nourriture ainsi d'une mort certaine tous ses camarades qui se trouvaient à l'Infirmerie".

Emile LE JAMTEL s'évade le 11 avril 1945 entre Schönebeck et Orschersleben au cours de l'évacuation vers la Tchécoslovaquie. Selon le témoignage d'Alexandre PRAT, " Nous avions désigné le Capitaine LE JAMTEL et organisé son évasion 8 jours avant l'abandon du camp, muni de faux papiers et d'effets civils. Cette évasion avait pour but de prendre à l'extérieur le commandement d'une vingtaine de travailleurs français et belges qui, en cas de troubles, auraient pu venir prêter main forte aux détenus".

Il est libéré le 12 avril 1945 par les Américains à Magdebourg et rapatrié le 8 mai 1945.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 358267), il est homologué en tant que Résistant au titre des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

Lui sont attribuées

- la Légion d'Honneur (Chevalier)  par décret du 14 avril 1947
- la Croix de Guerre avec Palme selon le JO N° 110 du 8 mai 1947
- la Médaille des Evadés selon le JO N° 139 du 13 juin 1948
- la carte de Déporté Résistant N° 1.004.36034 le 21 février 1968.

Source du document ci-dessus: Service Historique de la Défense 16 P 358267. Transmis par François Romon. Remerciements.

En 1950, il est nommé adjoint au général chargé de l'inspection des Forces Aériennes d'Outre-mer, puis en 1952 Colonel commandant la Base aérienne 140 à Blida (Algérie) et en 1957 adjoint au Général  commandant de l'Air en Algérie.

Il décède le 4 août 1989 à Ploeren (56).

 
Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1289 W 51
 
- Archives Départementales des Côtes-d'Armor 1 R 1926.650, 1 R 1926.1691,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 168

- Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains

- Etat civil de Guingamp (22)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos  Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- Service Historique de la Défense 16 P 358267. Transmis par François Romon.

- Service International de Recherches d'Arolsen 6166620,
 
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