Err

Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

HEIMENDINGER Claude Salomon

Nous sommes à la recherche d'une copie de sa carte de Déporté. Merci de nous contacter:

afmddelallier@orange.fr

Est né le 22 juillet 1920 à Haguenau (67). Son père Sylvain est marchand de houblons et sa mère Marguerite née NETTER  est sans profession. La famille est domiciliée 24, rue du maréchal Joffre à Haguenau.

Il quitte Haguenau avec ses parents et son oncle Arthur HEIMENDINGER pour se réfugier à Néris-les-Bains (03) où ils sont domiciliés Maison Chambenoit rue de Paris.

Photo de Claude HEIMENDINGER prise en 1942 et  transmise par Liliane Théaux-Mayer. Remerciements.
 

Claude HEIMENDINGER  se fait recenser comme Juif français à Néris-les-Bains conformément à la loi antisémite du 2 juin 1941 de l'Etat Français.

 Source: Archives Départementales de l'Allier 756 W 1.
 
Etudiant en pharmacie célibataire il est inscrit à l'Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand en septembre 1939.  Il loge au Foyer des Etudiants Alsaciens-Lorrains «La Gallia» rue Rabanesse.
 
 

En 1943 il est recensé pour le S.T.O. (Service du Travail Obligatoire) comme faisant partie de la classe 1940 à Néris-les-Bains.

Source: Archives Départementales de l'Allier: 996 W 194.01.

Il fait partie des 37 étudiants arrêtés dans la rafle du 25 juin 1943 à Clermont-Ferrand (63) au Foyer «La Gallia».

Document ci-contre: Plaque rue Rabanesse à Clermont-Ferrand. Photo: Franck Boussahba. Remerciements.
 
Il est interné à la prison du 92ème R.I. à Clermont-Ferrand avant d'être envoyé à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03). Le 9 juillet 1943 il est transféré à Beaune-la-Rolande (45), puis à Drancy où il reçoit le matricule N°2699.
 
Photo: Franck Boussahba.

Le 18 juillet 1943 il est déporté de Drancy à Auschwitz par le convoi N°57.
 

Source du document ci-dessus: Mémorial de la Shoah C57_19.
Dans Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Serge Klarsfeld écrit à propos du convoi N° 57: " Le convoi est parti le 18 juillet à 9 H 30 de Paris/Bobigny avec 1000 Juifs à destination d'Auschwitz. (...) 552 hommes, 430 femmes et 18 indéterminés dans ce convoi. 126 enfants de moins de 18 ans.(...) A l'arrivée, 369 hommes furent sélectionnés avec les matricules 130466-130834 ainsi que 191 femmes (50204-50394). Le reste du convoi fut immédiatement gazé. Il y avait en 1945 43 survivants dont 16 femmes."

Il décède le 31 juillet 1943 en Allemagne (???) selon l'état civil d'Haguenau et le JO N° 142 du 21 juin 1994.

 Rappel de la loi n° 85/528 du 15 mai 1985
sur les actes et jugements déclaratifs de décès des personnes mortes en déportation
Article 3 - Lorsqu'il est établi qu'une personne a fait partie d'un convoi de déportation sans qu'aucune nouvelle n'ait été reçue d'elle postérieurement à la date du départ de ce convoi, son décès est présumé survenu le cinquième jour suivant cette date, au lieu de destination du convoi.
 

Selon la loi du 15 mai 1985, Claude HEIMENDINGER est décédé le 23 juillet 1943 à Auschwitz (Pologne).

«Mort pour la France»
 
Note de l'AFMD de l'Allier: Sa mère Marguerite et son oncle Arthur sont arrêtés dans la rafle du 12 mai 1944 à Néris-les-Bains et déportés à Auschwitz dans le convoi N° 75.

Annexe: La Rafle du 25 juin 1943

A la « Gallia »                                          

"Le 24 juin 1943, vers le milieu de l’après-midi, deux membres de la Gestapo étaient tués dans la maison du professeur Flandin, membre de la Résistance, rue Haute Saint-André, à Clermont-Ferrand. C’était le troisième attentat en cinq jours contre les forces d’occupation.
Le couvre-feu, fixé depuis peu à 21 heures, obligea ce jour-là les étudiants repliés d’Alsace qui logeaient rue Rabanesse, à la « Gallia », Foyer Universitaire de Strasbourg, à regagner tôt leurs pénates. Dans les chambres on fit le point de la situation. Quelques-uns rappelaient l’engagement pris par le gouvernement de Vichy de protéger l’Université dans ses effectifs et dans ses biens, promesse maintes fois soulignée par les chefs universitaires devant les inquiétudes qui s’affirmaient toujours plus vives à chaque nouvel acte arbitraire de l’occupant. Beaucoup croyaient à l’imminence de représailles allemandes et étaient décidés à hâter leur départ en vacances. En tout cas la consigne passa de faire disparaître tout ce qu’il pouvait y avoir d’armes et de tracts dans la maison.
1 h. 30 du matin. Le silence est complet. Soudain des camions s’arrêtent devant la maison. Des projecteurs sont braqués sur les façades. Des hommes, dont les casques luisent sinistrement dans la nuit, mettent pied à terre, armés de mitraillettes. Ils encerclent méthodiquement le bâtiment, fracturent les portes d’entrée et s’avancent dans l’escalier. Ils sont une centaine environ, quelques agents de la Gestapo en civil et une colonne du S.D. (Sichereit Dienst) « Service de la Sûreté ». Etage par étage, chambre par chambre, ils occupent la maison. Là où les locataires sont absents ou n’ont pas réalisé la situation assez vite pour leur ouvrir, les portes sont enfoncées, fracassées. Des armoires sont fracturées, des tables renversées. Partout on entend le verre brisé, le bois qui résiste aux coups de crosse, les cris rauques des policiers, excités par la haine et l’alcool.
Les étudiants sont brutalement expulsés des chambres, rassemblés à chaque palier, les mains à la nuque. Puis, par une série de coups de pieds destinés à les faire faire rouler dans l’escalier, on les rassemble devant l’entrée. Ils sont à peine vêtus et pendant des semaines ils resteront ainsi. «  Inutile, leur a-t-on dit, de prendre des effets, vous serez fusillés ». Ils stationnent un bon moment ; les Allemands, impatients de commencer le pillage, s’attardent dans les chambres. Soudain un ordre est lancé. Nouvelle série de coups de pied. On les projette dans les camions qui attendent. A voix basse, un Israélite me dit : « Je suis juif, je suis perdu. Si tu as la chance de t’en tirer, veux-tu prévenir mes parents ? ». Pressentiment qu’Auschwitz devait réaliser."

par Paul HAGENMULLER né le 3 août 1921 à Wiesbaden (Allemagne), étudiant en sciences déporté le 28 octobre 1943 de Compiègne à Buchenwald. Matricule N° 30231. Transféré à Dora. Rentré.

Source: Témoignages strasbourgeois De l'Université aux Camps de Concentration Publications de la Faculté de Lettres de l'Université de Strasbourg Société d'Edition "Les Belles Lettres" 1954.


                                                   

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 756 W 1, 996 W (778 W 15.4), 996 W 194.01,

- Archives Départementales du Loiret 34121

- Centre de Documentation Juive Contemporaine C57_19

- Etat civil d'Haguenau (67)

Klarsfeld Serge  Mémorial de la Déportation des Juifs de France 1978

- MemorialGenWeb  site Internet

Service International de Recherches d'Arolsen

Témoignages strasbourgeois De l'Université aux Camps de Concentration Publications de la Faculté de Lettres de l'Université de Strasbourg Société d'Edition "Les Belles Lettres" 1954.

 
©  AFMD de l'Allier