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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
ROSENTRAUB Meilich Pinkus
 
 
Archives de la famille

est né le 17 novembre 1888 à Lodz (Pologne). Son père Mosche Markel est ébéniste et sa mère Beila née FLEISHAKER est sans profession. Il émigre d'abord en Belgique qu'il quitte sans doute en 1909 pour venir travailler à Paris comme ouvrier ébéniste.
 
Source de la photo: Archives de la famille.
 
Le 10 mars 1917 il épouse Beila HAMERMESS à Paris (11ème) et ils ont cinq enfants, Salomon, Rose, Armand, Gabrielle et Hélène.
 
Puis en 1926  ils s'installent à Vichy (03)  où la famille est domiciliée 27, rue Jeanne d'Arc.

Il est membre de la Commission Administrative de la Communauté Israélite de Vichy et Président de l'Amicale des Israélites de Vichy.

Son fils ainé Salomon né le 5 février 1911 à Paris (11ème), sergent au 13ème S.I.M. (Section d'Infirmiers Militaires), est fait prisonnier et est interné au Stalag VI C à Oberlagen.
 

Source du document ci-dessus: Liste Officielle des Prisonniers sur site Internet Gallica Bibliothèque Nationale de France.

Salomon ROSENTRAUB est libéré du Stalag VI C en 1942 soit parce que Juif soit au titre sanitaire.

Son père Meilich ROSENTRAUB  se fait recenser avec son épouse à Vichy en tant que Juifs étrangers  conformément à la loi antisémite du 2 juin 1941 promulguée par l'Etat Français.

Conformément à la même loi antisémite, leurs enfants sont recensés en tant que Juifs français, car nés en France.


Source des deux documents ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier 756 W 1.


Il est fiché par l'Etat Français en 1943 en tant que Juif étranger (Fiche verte).

Source du document ci-contre: Archives Départementales de l'Allier: 996 W 778 W 112.

Ebéniste il est propriétaire de la Manufacture des Meubles du Centre comportant une usine Chemin de la Gravière à Cusset et un magasin de vente rue Larbaud à Vichy.

Selon le Mémorial de la Shoah, "Pendant l'Occupation, Meilich a des faux-papiers au nom de Marcel Roudier, obtenus par des inspecteurs de police de la ville de Vichy, membres du même réseau de résistance que son gendre, Simon Libermann".


Selon le rapport de Jean-Pierre Marcus  du 28 février 2006 destiné à la Commission d'Indemnisation des Victimes de Spoliations,  « C'est dans son usine de Cusset que, le 13 avril 1944, Meilich Rosentraub, à la suite d'un différend l'ayant opposé le 2 avril précédent à l'un de ses salariés paresseux et antisémite, a été arrêté par trois hommes, membres des « Brigades Françaises de la Gestapo ».

Selon le témoignage de l'un de ses employés recueilli par le Commissaire Principal de Police de Vichy le 21 février 1949 il est arrêté le 13 avril 1944 par la Gestapo française. « Le 15 avril vers 8 heures trois hommes sont arrivés en voiture et ont stoppé devant la porte de l'usine, deux de ceux-ci sont entrés et le troisième est resté près de la voiture.

Les deux hommes en entrant se sont présentés comme voyageurs de commerce, ils demandèrent Mr.ROSENTRAUB. Lorsqu'ils eurent constaté que celui-ci ne se trouvait pas là, ils sortirent chacun une arme et réunirent tout le personnel, soit huit personnes, dans un coin de l'usine.

Ils attendirent l'arrivée du Patron. Celui-ci se présenta à 9 heures environ et fut immédiatement arrêté à la porte d'entrée. Il fut conduit dans le bureau où les deux hommes l'obligèrent à payer immédiatement le personnel, puis il fut emmené».

Il est interné à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03) et transféré le 21 avril 1944 à Drancy où il reçoit le matricule N° 20287.

Le 15 mai 1944 il fait partie des 878 hommes déportés de Drancy à Kaunas (Lituanie) ou Reval (Estonie) par le convoi N° 73. 

Document ci-dessus extrait de la liste du convoi N° 73. Source: Mémorial de la Shoah  C 73_27.

Dans Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Serge Klarsfeld écrit à propos du convoi N° 73: " Il n'y a que des hommes dans ce convoi: 878. (...) Parmi ces 878 hommes, seulement 12 âgés de 12 à 17 ans, les autres sont dans la force de l'âge. (...) En 1945, 16 survivants".

Selon Serge KLARSFELD, «cette présence exclusive d'hommes laisse à penser qu'il s'agit peut-être d'un convoi de représailles, comme celui du 4 mars et comme celui du 6 mars 1943».

Selon Eve-Line BLUM-CHERCHEVSKY ces hommes valides sont envoyés à Kaunas (Lituanie) ou à Reval (Estonie) pour effacer les traces des massacres précédents. Ils sont eux-mêmes exécutés à leur tour pour préserver le secret.

Il décède le 20 mai 1944 à Kaunas (Lituanie) ou Reval (Estonie) selon l'état civil de Vichy et le JO N° 221 du 24 septembre 1998.



Document de gauche: Son nom figure sur la plaque à la synagogue de Vichy dont il était l'un des administrateurs. Photo: Office Départemental des Anciens Combattants et Victimes de Guerre de l'Allier.
Document de droite: La carte de Déporté Politique N° 1.111.19515 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 15 février 1956. Source: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants et Victimes de Guerre de Clermont-Ferrand.
 
"Mort en déportation" suivant l'arrêté du  Secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants en date du 23 mai 1998 paru au Journal Officiel N° 221 du 24 septembre 1998 page 14548.

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 756 W 1, 996 W 194.01,  1864 W 1, 996 W (778 W 15.4), 1799 W 2643-10/111, 908 W 168, 996 W 778 W 112,

- Archives de la famille

- Archives Municipales de Cusset

- Blum-Cherchevsky Eve-Line  Pourquoi les Pays Baltes?  Besançon octobre 2011

- Centre de Documentation Juive Contemporaine

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Lodz (Pologne) transmis par Chantal Kadouch, de Paris (11ème)  et de Vichy (03)
 
- Klarsfeld Serge Mémorial de la Déportation des Juifs de France 1978

- Liste Officielle des Prisonniers sur site Internet Gallica Bibliothèque Nationale de France

- Mémorial de la Shoah/CDJC. Coll. Communauté Israélite de Vichy CMLV 11

- Rapport de Jean-Pierre Marcus du 28 février 2006 destiné à la Commission d'Indemnisation des Victimes de Spoliations transmis par Chantal Kadouch

- yadvashem.org Feuille de Témoignage
 
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