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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
LICONNET Jean Antoine
 
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est né le 21 octobre 1914 au domicile de ses parents au lieudit La Bierge à Sainte-Thérence (03). Son père Antoine et sa mère Mélanie née FANECHÈRE sont cultivateurs.

Cultivateur engagé dans la vie de la commune il cumule les fonctions de secrétaire de mairie, secrétaire du Syndicat Corporatif Paysan et président du Football-Club de Sainte-Thérence.

Selon le témoignage écrit d'Aimé CHICOIS, il s'engage également dans la Résistance et rejoint le Corps Franc PATOU  qui organise des opérations de parachutages.


Son arrestation par la Gestapo le 1er février 1944 à son domicile est accueillie avec «stupéfaction» et «angoisse» par les habitants de Sainte-Thérence. Sont également arrêtés François GONTRAN et Jean MICARD. A l'initiative du maire M.GAUME une pétition en faveur Jean LICONNET est lancée qui recueille 93 signatures.
 
 

Sainte-Thérence 4 février 1944

Monsieur le Préfet

Les habitants de la commune de Sainte-Thérence (Allier) soussignés ont appris avec stupéfaction d'abord et ensuite angoisse l'arrestation par la police allemande de M.Liconnet Jean, cultivateur et secrétaire de mairie et aussi secrétaire du syndicat corporatif paysan ainsi que Président du Football-Club de Sainte-Thérence.

Ce jeune homme très travailleur était unanimement considéré comme d'une honnêteté parfaite, incapable d'aucune félonie.

Aussi vous prient-ils, Monsieur le Préfet, d'intervenir de tout votre pouvoir auprès des autorités d'occupation pour sa prompte libération si les griefs relevés contre lui ne sont pas prouvés, car personne ne peut croire à un acte répréhensible de sa part.

Si contre toute attente vous ne pouvez obtenir de résultats on serait soulagés de savoir les charges qui pèsent sur lui.

Suivent les signatures

Source du document ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier 1289 W 91.

Il est interné à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03).

 
Selon l'attestation d'Alexandre MICARD du réseau "Buckmaster: Robin Juggler", Jean LICONNET appartenait à ce réseau "où il se dépensait sans compter, aidant aux parachutages et profitant de son poste de secrétaire de la mairie de Ste.Thérence pour fournir au péril de sa vie de faux papiers et titres d'alimentation à volonté et bénévolement aux membres de la Résistance qui en avaient besoin".

Source du document ci-contre: Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains à Caen.


Le 6 avril 1944 il est déporté de Compiègne à Mauthausen (Autriche) où il arrive le 8 dans le convoi référencé N° I.199 dans le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. Il reçoit le matricule N°62709 et reste au camp  central de Mauthausen.

  
Le KL Mauthausen, situé en Autriche annexée, a été construit sur une colline dominant le Danube, à une vingtaine de kilomètres en aval de la ville de Linz. Il se présente sous l'aspect d'une forteresse imprenable avec son mur d'enceinte en granit et ses chemins de ronde, ses tours de guet et ses meurtrières.
Ouvert au mois d'août 1938, peu de temps après l'Anschluss, comme une simple annexe du KL Dachau, à proximité immédiate de la carrière du Wiener Graben, le camp est occupé au départ par des détenus allemands et autrichiens
Au cours de l'année 1940, la population du camp s'internationalise avec l'arrivée des premiers convois de détenus polonais, puis, à partir d'août 1940 de Républicains espagnols.
Au total, plus de 200 000 hommes et femmes ont été détenus au KL Mauthausen ou dans ses Kommandos extérieurs et le nombre de morts est estimé à 120000.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Selon l'acte de décès (Todesmeldung) ci-dessous,  il meurt le 8 mai 1944 à 7 heures 45 au sanitätslager (infirmerie) de Mauthausen.
Source du document ci-dessus:  Service International de Recherches d'Arolsen 1590654.

Il décède le 8 mai 1944 à Mauthausen  selon le JO N° 98 du 25 avril 2008.

"Mort pour la France"
  
Selon le Service Historique de la Défense Dossier (GR 16 P 372230), il est homologué en tant que Résistant au titre  des F.F.C Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

La carte de Déporté Résistant N° 1.011.23719 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 4 novembre 1954.

 Source du document ci-dessus: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

"Mort en déportation" selon l'arrêté du Secrétariat d'Etat à la Défense en date du 9 avril 2008 paru au Journal Officiel N° 98 du 25 avril 2008.

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 996 W 63.02, 1289 W 91, 1 R 1934.1049.1856, 654 W 6,

- Archives du camp de Mauthausen sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Archives d'Aimé Chicois transmises par Alain Godignon

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains à Caen.

- Etat civil de Sainte-Thérence (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mauthausen Le Troisième Monument  Amicale de Mauthausen

- MemorialGenWeb  site Internet

- Service Historique de la Défense Dossier (GR 16 P 372230)

- Témoignage écrit d'Aimé Chicois, ex-chef du Corps Franc Patou. Remerciements.
 
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