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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

CHERTIER Jean

Nous sommes à la recherche d'une photo.

est né le 25 janvier 1920 au lieudit Le Port à Pargny-sur-Saulx (51). Ses parents, Jean et Albertine née MARTIN, sont mariniers et sont domiciliés à Jouet-sur-l'Aubois (18).

Il est adopté par la Nation suite au jugement du tribunal civil de Moulins en date du 27 avril 1929.
 
Il est domestique agricole à Chassenard (03).

Incorporé le 10 juin 1940 il est affecté au Dépôt du Génie N° 7. Puis il est transféré aux Chantiers de Jeunesse du 19 août 1940 au 17 janvier 1941.

Il est domicilié à Montcombroux-les-Mines (03).

Le 1er novembre 1943 il entre comme agent P2, c'est-à-dire à plein temps,  au réseau "Béarn" et devient l'agent 703 du BCRA (Bureau Central de Renseignement et d'Action).

Il est arrêté par la police française le 15 mars 1944 à Jaligny-sur-Besbre (03) et est interné à la maison d'Arrêt de Cusset (03) du 15 mars au 4 mai 1944 pour «détention irrégulière d'armes et de munitions, vols, usage de fausse carte d'identité» selon une note de renseignements de la police.

Il est ensuite transféré à la prison de Riom (63) en attendant d'y être jugé.

 

Le 2 juillet 1944 il est déporté de Compiègne à Dachau dans le Train de la Mort référencé N° I.240 dans le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Selon le Mémorial annuaire des Français de Dachau réalisé par l'Amicale des Anciens de Dachau en 1987 «Lors d'un arrêt prolongé du train en gare de St Brice près de Reims, par temps orageux et quarante degrés à l'ombre, les wagons se sont transformés en véritables étuves…Plus de cinq cents jeunes hommes sont morts de chaleur, de manque d'eau, d'asphyxie. L'atmosphère (…) a été génératrice de délire et de folie collective, entraînant des scènes d'horreur.

La responsabilité en incombe aux S.S.de la garde. Au moment où la situation devenait intenable, malgré les appels de détresse des détenus, les S.S. ont refusé d'ouvrir les portes, d'aérer les wagons et de distribuer de l'eau, ce qui eut sauvé les mourants.

Il ne s'agit, en la circonstance, ni d'une«bavure» ni d'un accident, mais essentiellement d'une action entrant dans le cadre de «l'entreprise générale et délibérée d'élimination des ennemis du Reich, de caractère authentiquement criminel».

Les 519 victimes recensées dans le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation partent à l'arrivée directement au crématoire.

   Source des documents ci-dessus: Allach Kommando de Dachau Amicale des Anciens de Dachau Jouve mai 1985.

Quant à Jean CHERTIER il arrive vivant à Dachau le 5 juillet 1944 et reçoit le matricule N° 77831. Après la quarantaine il  est transféré le 22 juillet à Neckarelz.
 
Neckarelz: Kommando du KL Natzweiler situé près de Mannheim. Presque tous les détenus travaillent sur les chantiers des mines d'Obrigheim.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
 
Il est de nouveau transféré à Dachau où il est libéré le 29 avril 1945. Il est rapatrié le 15 mai 1945.

Le 18 août 1945 Jean CHERTIER, «chargé de mission de 3ème classe Direction Générale d'Etudes et de Recherches, sous-lieutenant des Forces Françaises Combattantes» selon l'état civil de Montcombroux-les-Mines, épouse Lucie COMBARET à Montcombroux-les-Mines.

Le Commandant ULVER, chef du réseau "Béarn", lui délivre le 8 mars 1950 une  attestation d'où sont extraites les appréciations suivantes:
" Agent de renseignements s'est révélé homme de sang-froid et d'action. Chef d'un Groupe Franc, volontaire pour les missions difficiles et notamment pour les attaques en vue du ravitaillement en tickets. Arrêté le 15 mars 1944 par la police de Vichy, donné aux S.S. n'a rien révélé malgré les brutalités. Déporté au camp de Dachau".

Il décède le 26 mars 1954 à Charleroi (Belgique).

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 126703), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

La carte de Déporté Résistant N° 1.011.24186 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 30  décembre 1954.


Source du document ci-dessus: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1580 W 7, 1 R 1940.1082.2380,

- Archives du camp  de Dachau  sur  Ancestry.com et JewishGen.org

- Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains à Caen

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Pargny-sur-Saulx (51) et  de Montcombroux-les-Mines (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau 1987

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 126703)
 
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