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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
CHAUVEL André Joseph
 
 
DIAC Clermont-Ferrand

Est né le 26 juin 1921 au domicile de ses parents au 44, boulevard du Congo à Vichy (03). Son père Jean est chaudronnier et sa mère Marie née GABARD est sans profession.
 
Il va au Chantier de Jeunesse au Groupement N° 1 en Forêt de Tronçais (03).

Par les lois du 30 juillet 1940 et du 18 janvier 1941, tout homme de 20 ans en Zone Libre doit effectuer un stage de 6 à 8 mois dans un Chantier de la Jeunesse en remplacement du Service Militaire.

 Source de la photo ci-contre: Archives de la famille.
 

Il fait partie du groupe de résistance du docteur Jean SABATIER affilié au réseau «Alliance» à compter du 1er janvier 1943 et lui sert de chauffeur.

Le docteur SABATIER est arrêté le 22 septembre 1943 et Jean CHAUVEL réussit à sauver les documents du groupe.

Selon une attestation de Marcelle RAMIN née VIRAUD, secrétaire du docteur SABATIER, «Monsieur CHAUVEL André, demeurant à Vichy, 132, rue Jean Jaurès, a travaillé dans la résistance avec notre groupe. Il a notamment et à plusieurs reprises conduit le Docteur SABATIER à Thuret pour y cacher le Capitaine JOHNS, Anglais échappé des griffes de la Gestapo, ainsi que Monsieur et Madame DUPRÉ, recherchés aussi par la Gestapo. C'est encore Monsieur CHAUVEL qui 8 jours avant notre arrestation est allé les rechercher

Dans sa voiture pour les ramener et les faire cacher dans la villa du père du Docteur SABATIER. C'est encore lui qui les a prévenus après notre arrestation le 22 septembre 1943, ce qui permit à ces gens de ne pas être arrêtés, car la Gestapo venait quelques heures après pour perquisitionné dans la villa. Avant cette perquisition Monsieur CHAUVEL avait pu sauver une valise contenant des documents très importants (lettres, rapports, etc.) et des timbres en caoutchouc pour cartes d'identité. Quatre jours après l'arrestation du Docteur et de notre groupe, Monsieur CHAUVEL fut lui-même arrêté et déporté à Buchenwald».

Cette attestation est confirmée par celle de Marie-Madeleine FOURCADE, chef du réseau «Alliance», qui indique qu'André CHAUVEL était agent P2 de ce réseau et qu'il s'occupait des «hébergements, transports et camouflages de documents».

Il est arrêté à son tour –ainsi que sa mère Marie née GABARD et sa sœur Odette- par la Gestapo le 26 septembre 1943 à son domicile à Vichy 132, rue Jean Jaurès suite à la trahison d'un agent double.

Sa mère et sa soeur vont être libérées. Quant à André CHAUVEL il est interné à la prison du 92ème R.I. à Clermont-Ferrand (63), puis à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03).

Le 14 décembre 1943 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 16 dans le convoi N° I.161. Selon sa fiche de détenu au Service International de Recherche d'Arolsen (voir ci-dessous), il est déporté dans le cadre de l'opération "Meerschaum".

Note: "Aktion Meerschaum" ("Ecume de mer") est le nom de code d' une opération de « recrutement » de main d’œuvre en Europe de l’ouest afin d'alimenter les camps de concentration.


Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen  5667354.

Il y reçoit le matricule N° 38666. Après la quarantaine il reste au camp central de Buchenwald.
KL BUCHENWALD: Le camp de Buchenwald , situé à une dizaine de kilomètres de la ville de Weimar, est créé en 1937. Avec le déclenchement de la guerre en 1939 et à mesure des avancées de la Wehrmacht, la population concentrationnaire s'internationalise.
De 1943 à la fin de 1944 voire au tout début de 1945, le camp devient un vivier de main d'œuvre corvéable à merci et renouvelable à volonté pour la production de guerre. Le développement des Kommandos s'amplifie. Des usines sont installées dans l'enceinte du camp.
En tout, Buchenwald comptera 136 Kommandos. Après huit années d'existence au cours desquelles périrent environ 56000 détenus et où 238980 ont pu être recensés, le camp de Buchenwald est libéré le 11 avril 1945.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il est affecté à l'une des 3 usines installées dans l'enceinte du camp: la DAW (ateliers allemands d'armements) ou la Gustloff qui fabrique des armes légères ou la Mibau-Siemens qui fabrique des pièces de précision pour les V2.

 
Il est  libéré au cours de l'évacuation le 23 avril 1945 et rentre le 8 mai.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 124623), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

La carte de Déporté Résistant N° 1.011.07896 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du  28 décembre 1951.
 
 
 
Source du document ci-dessus: Office Départemental des Anciens Combattants du Puy-de-Dôme..

Le 1er octobre 1949 il épouse Germaine FRAMONT à Ferrières-sur-Sichon (03).

Il milite pour la mémoire de la Déportation au sein de l'UNADIF (Union Nationale des Associations de Déportés, Internés et Familles de Disparus) dont il est le président pour le département de l'Allier.

Il décède le 28 juin 2010 à Cusset (03).

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1289 W 91,

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos  Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier et du Puy-de-Dôme

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 124623)
 
- Service Historique de la Défense 1 K 843 Alliance transmis par François Romon

- Service International de Recherches d'Arolsen  5667354,

- Témoignage d'André Chauvel pour l'AFMD de l'Allier


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