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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
TCHERKACHINE Constantin
 
 

est né le 7 juin 1920 à Constantinople (Turquie) de nationalité russe. Il est le fils de Michel et de Marthe née PETRIDOU.

En 1924 il arrive avec ses parents à Vichy (03) où il est domicilié 11, rue des Moulins. Il apprend le métier de cuisinier qu'il exerce dans différentes villes.
 
Photo: Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier.
 

Suite à la rupture du pacte germano-soviétique le 21 juin 1941 son nom ainsi que celui de son frère Pierre figure sur l'arrêté d'internement pris le 3 juillet 1941 par le préfet de l'Allier concernant les ressortissants russes. Le fait qu'il ait été condamné en 1939 et 1940 pour «délit de pêche» joue en sa défaveur auprès de la commission de criblage qui fait un rapport accablant.

Le 7 juillet il est transféré sur ordre du Préfet de l'Allier au Centre de Séjour Surveillé du Vernet-d'Ariège (09) où sont internés les étrangers suspects ou «dangereux pour la sécurité publique», car il "aurait participé à une agression à main armée". Il est affecté au Quartier "T", à la Baraque 15 avec le matricule N° 8445.

Source des documents ci-dessus: Archives Départementales de l'Ariège 5 W 323.

Du 18 juin 1942 au 28 juillet 1942 il est détaché comme ouvrier agricole chez un agriculteur au Fossat (09).

Le 6 juillet 1942 le Commissaire Principal des Renseignements Généraux est favorable à sa libération à condition qu'il quitte le département.

Le 10 novembre 1942 il quitte le camp du Vernet: selon sa fiche il est «remis aux Autorités Allemandes» comme «travailleur volontaire». Constantin TCHERKACHINE dément être parti volontairement.

Il travaille dans une boulangerie à Glückstadt dans le Schleswig-Holstein.

Fin février ou début mars 1944 il revient en France en permission selon les services de police ou par évasion selon son témoignage. Il ne repart pas, mais se cache à Saint-Rémy-en-Rollat (03).

Il est arrêté le 17 avril 1944 à Vichy comme réfractaire au STO et/ou pour "détention et usage de fausses pièces d'identité". Il est condamné à 15 jours de prison  par le Tribunal Correctionnel de Cusset   et interné à la prison de Cusset. A l'expiration de sa peine, il est envoyé au camp de Noé en Haute-Garonne où il arrive le 7 mai.

                                          Source du document ci-dessus: Archives Départementales de la Haute Garonne 5956 W 11.

Il en repart le 22 mai pour l'Organisation Todt sans mention de destination. En l'occurrence il s'agit de Dachau.

Note: Organisation Todt: (du nom de l'ingénieur nazi Fritz Todt): organisation chargée en France de la construction du Mur de l'Atlantique et en Méditerranée du SüdWall pour ne citer que les plus importantes.

Le 2 juillet 1944 il est déporté de Compiègne à Dachau où il arrive le 5 dans le convoi N° I.240 surnommé Le Train de la Mort».

 

Selon le Mémorial annuaire des Français de Dachau de l'Amicale des Anciens de Dachau«Lors d'un arrêt prolongé du train en gare de St Brice près de Reims, par temps orageux et quarante degrés à l'ombre, les wagons se sont transformés en véritables étuves…Plus de cinq cents jeunes hommes sont morts de chaleur, de manque d'eau, d'asphyxie. L'atmosphère (…) a été génératrice de délire et de folie collective, entraînant des scènes d'horreur.

La responsabilité en incombe aux S.S.de la garde. Au moment où la situation devenait intenable, malgré les appels de détresse des détenus, les S.S. ont refusé d'ouvrir les portes, d'aérer les wagons et de distribuer de l'eau, ce qui eut sauvé les mourants.

Il ne s'agit, en la circonstance, ni d'une«bavure» ni d'un accident, mais essentiellement d'une action entrant dans le cadre de «l'entreprise générale et délibérée d'élimination des ennemis du Reich, de caractère authentiquement criminel».

Source du document ci-contre: Archives Municipales de Vichy H 101 Boîte N° 5.

 
Source des documents ci-dessus: Allach Kommando de Dachau Amicale des Anciens de Dachau Jouve mai 1985.

Les corps des 519 victimes recensées à l'arrivée sont transférés directement au crématoire.

Quant à Constantin TCHERKACHINE il arrive vivant à Dachau et  reçoit le matricule N° 77447 avant d'être transféré après la quarantaine  au Kommando d'Allach.
 
 
 
Allach: Kommando du KL Dachau.Ce kommando qui est situé à 15 km de Dachau est créé le 17 mai 1944. Il fait travailler les déportés d'abord pour une manufacture de porcelaine, puis pour la firme BMW (fabrication de moteurs d'avion) et enfin pour différents chantiers de l'Organisation TODT (chargée de constructions militaires dans un but défensif: par exemple en Allemagne bunkers et en France, le Mur de l'Atlantique). Ce kommando a compté jusqu'à 3850 détenus selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 
Il y est libéré le 30 avril 1945 et rentre le 3 mai.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 563874), il est homologué en tant que Résistant au titre de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française).

Pourtant c'est la carte de Déporté Politique N° 1.111.31713 qui lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 7 février 1966.

DIAC Clermont-Ferrand
Source du document ci-dessus: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

Selon la Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand, «Il est à noter que Monsieur TCHERKACHINE a appartenu au Mouvement Gaulliste Républicain «Délivrance» à partir de novembre 1943, mais son arrestation n'a pas été motivée par un acte de résistance».

 
Il décède le 6 janvier 1967 à Clermont-Ferrand (63).
 

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier1864 W 1, 1799 W 11, 996 W 62.02,

- Archives Départementales de l'Ariège 5 W 323

- Archives Départementales de Haute-Garonne 5956 W 11

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 168

- Archives Municipales de Vichy H 101 Boîte N° 5

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Clermont-Ferrand (63)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau 1987

- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 563874)
 
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