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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
DÉSORMIÈRE Antoine
 
 
DIAC Clermont-Ferrand

est né le 25 septembre 1896 au domicile de ses parents aux Œillets à Saint-Germain-des-Fossés (03). Son père Gilbert est poseur auxiliaire et sa mère Marie née BARNABET est femme au foyer.

Il est engagé volontaire pour la durée de la guerre le 8 janvier 1915. Envoyé en Orient en janvier 1916, il est rapatrié pour cause de maladie en juillet 1917. De retour «aux armées » en octobre 1918 il est démobilisé le 19 septembre 1919 et entre à la SNCF.

Source de la photo: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

 

Le 26 novembre 1921 il épouse Anne CAILLAUD à Vendat (03).

Syndicaliste actif il est élu conseiller municipal sur la liste SFIO en 1925.

Le 1er janvier 1943 il entre au Groupe Didier A.S. (Armée Secrète) sous le pseudonyme de «Delorme» et recrute, entre autres, Louis SAUROU et son fils Pierre.

Suite aux bavardages de Victor DELAIRE, il est arrêté le 12 février 1944 à son domicile par la Gestapo de Vichy qui est accompagnée de BATISSIER dit Capitaine SCHMITT et de FRADIN, milicien de Ferrières. Sont également arrêtés  pour la même raison Louis et Pierre SAUROU. Ils sont conduits à l'annexe de  l'Hôtel du Portugal, siège de la Gestapo à Vichy.

Il est accusé d'avoir établi, selon ses propres termes, « un plan de destruction et de sabotage des voies ferrées de la région de Vichy, La Ferté-Hauterive, Gannat et de la neutralisation de la gare de Saint-Germain-des-Fossés», d'être le «chef du SR des MUR pour les chemins de fer réseau Sud-Est» (1) et d'avoir participé avec KESPY et DESAIX au Maquis de Châtel-Montagne.

Notes 
SR: Service de Renseignements
MUR: Mouvements Unis de Résistance

Il est interné à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03) où il passe plus de trois semaines au mitard (cachot en sous-sol). Il en sort le 31 mars pour être transféré à Compiègne.

Source du document ci-contre: Archives Municipales de Moulins 5 H 81.

 

Le 27 avril 1944 il est déporté de Compiègne à Auschwitz où il arrive le 30 dans le convoi N° I.206. Il reçoit le matricule N° 185444.

C'est l'un des trois convois de non-juifs à être dirigés en wagons à bestiaux sur Auschwitz. Il met quatre jours et trois nuits pour arriver à destination. Ce convoi est resté célèbre sous le nom de Convoi des Tatoués. Là 1665 hommes vont être immatriculés et tatoués.

Pourquoi Auschwitz? Les historiens se sont interrogés. Plusieurs hypothèses sont possibles: soit il s'agissait d'exterminer rapidement ces déportés soit de les transférer dans des kommandos de travail dépendant d'Auschwitz soit parce qu'il n'y avait plus de place à Buchenwald.

C'est, semble-t-il, la dernière hypothèse qui est retenue. En effet arrivés à Auschwitz le 30 avril, 1561 de ces déportés vont en repartir à destination de Buchenwald le 12 mai. Ils y seront restés deux semaines.

Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 5748482.

 

Il est transféré à Buchenwald où il arrive le 14 mai. Il y reçoit un nouveau matricule, le N° 53218. 


Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 5748484.

Il est affecté au Kommando de Wansleben ou «Wilhelm» selon le Livre d'Or du Convoi des Tatoués de l'Amicale des Déportés Tatoués du 27 avril 1944.

Wansleben ou «Wilhelm»: Dans ce kommando de Buchenwald ouvert en mars 1944 les déportés doivent d'abord creuser des galeries dans une ancienne mine de sel avant d'y installer des machines-outils pour fabriquer des pièces d'avions Heinkel. Près de 2000 détenus y travaillent en janvier 1945. Il est évacué vers le nord. La colonne est libérée par les Américains.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 
 

Il y est libéré le 14 avril 1945 par la 1ère Armée américaine et rentre le 29 mai 1945.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 180101), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

La carte de Déporté Résistant N° 1.011.00649  lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 19 août 1950.
 
 
DIAC Clermont-Ferrand

Source du document ci-dessus: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

 

Par décret en date du 31 juillet 1953 Antoine DÉSORMIÈRE est fait Chevalier de la Légion d'Honneur.«Engagé volontaire de la guerre 14-18.Après l'Armistice de 1940 préconise l'esprit de résistance à l'intérieur des services de la SNCF. Agent de la SNCF prend contact en 1942 avec l'A.S. (2). Est chargé de créer et d'organiser un corps franc de sabotage avec des éléments de la SNCF sur plusieurs grands centres. En 1943 est nommé commandant de ce corps franc qui compte 120 hommes environ en plusieurs points du réseau SNCF. Effectue en février 1944 de nombreux sabotages sur le réseau et sur des transports allemands. Arrêté fin février1944 est déporté en Allemagne (camp de Buchenwald) où il subit toutes les tortures.»

Croix de Guerre avec palme.

Note (2) A.S.: Armée Secrète

Il décède le 26 septembre 1980 à Saint-Germain-des-Fossés.
 
 

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1 R 1916.901.431, 1756 W 1  N° 3220,

- Archives Municipales de Moulins 5 H 81

- Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains
 
- Clogenson Henri et Le Goupil Paul Mémorial des Français Non-Juifs Déportés à Auschwitz, Birkenau et Monowitz publié à compte d'auteur

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Saint-Germain-des-Fossés (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 180101)

- Service International de Recherches d'Arolsen 5748482, 5748484,
 
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