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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

DARBIEUX Pierre

Nous sommes à la recherche d'une photo et d'une copie de sa carte de Déporté. Nous contacter: afmddelallier@orange.fr

est né le 10 avril 1911 au domicile de ses parents rue du Passage à Lamagistère (82). Son père Guillaume est maréchal-ferrant et sa mère Anne née LAGRIFFE est sans profession.

Ingénieur des Arts et Métiers, ancien officier de Marine (enseigne de vaisseau de  1ère classe) en congé d'armistice, célibataire, il est domicilié 1, rue des Pyrénées à Vichy (03).


Il est titulaire de la Francisque sans doute pour son engagement dans  la Révolution Nationale,  la Francisque étant l'« insigne du Maréchal de France Chef de l'État Français ».
 
Selon une note de police, "En 1942 à la création des "Editions de la France Nouvelle" il en fut co-directeur, en même temps qu'administrateur de l'hebdomadaire "Chantiers", revue destinée à la Jeunesse ouvrière et paysanne.
Il passait pour être un fervent partisan de la politique du gouvernement de l'époque et était titulaire de la Francisque".

La Rédaction se trouve au 11, rue Alquié à Vichy.

 

Il est arrêté par la Brigade Poinsot des Renseignements Généraux le 27 juillet 1944 à son bureau à Vichy (03). Sont également arrêtés Philippe d'ELBÉE, Marguerite DELCHAMBRE, Gabriel JEANTET et Suzanne LAISSAC.

Ils sont tous les cinq internés au Château des Brosses, prison de la Milice à Bellerive-sur-Allier (03), remis à la Gestapo et transférés à la prison de Fresnes le 29 juillet en camionnette.

Les hommes et les femmes sont déportés dans des wagons différents, mais par le même convoi N°I. 264, celui du 15 août 1944 parti de la gare de Pantin à Paris. 1654 hommes et 546 femmes, soit un total de 2200 personnes. Il s'agit du dernier train à partir de Paris. Le train va poursuivre sa route malgré toutes les tentatives de la Résistance pour l'arrêter. Malgré l'accord signé entre le consul de Suède Raoul NORDLING et le major allemand HUHM (selon cet accord les déportés sont placés sous la protection du consul de Suède) le chef de train SS refuse d'obtempérer. Les hommes descendent à Buchenwald le 20 août. Les femmes arrivent à Ravensbrück le 21 août.

A Buchenwald Pierre DARBIEUX reçoit le matricule N° 77055. Après la quarantaine il est transféré
- soit à Dora, puis à Neuengamme où il disparaît selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
- soit au Kommando de Bochum où il serait mort en février 1945 suite au  bombardement de l'usine  où il était affecté selon le témoignage de Pierre REEB qui a connu Pierre DARBIEUX à la prison de Fresnes et qui a été déporté avec lui à Buchenwald dans le convoi N° I.264, matricule N°77084.

Source du document ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.5.3 / 5725082.

Selon le Service International de Recherche d'Arolsen il a effectivement été transféré au Kommando de Bochum le 16 septembre 1944.
 
Source du document ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen   1.1.5.1 / 5316652.           

Source du document ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.5.1 / 5316654.


Bochum: Kommando du KL Buchenwald. Ouverts à l'été 1944 dans la Ruhr et évacués le 21 mars 1945, ces Kommandos font travailler des détenus à l'extraction d'huile de lignite pour la firme Brabag. Ils sont transférés vers Flossenbürg le 28 novembre 1944. 800 détenus s'y trouvent au 19 novembre 1944.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

 
Il décède le 1er avril 1945 en Allemagne selon l'état civil de Vichy et le JO N° 259 du 8 novembre 2007. La date en a été fixée par le Tribunal Civil de Cusset (03) le 13 novembre 1950.
 
L'attribution du titre de déporté politique à Pierre DARBIEUX est demandée le 30 avril 1951 par ses parents qui indiquent comme motifs de l'arrestation: "Inconduite envers les autorités d'occupation et intelligence avec l'ennemi. S'occupait d'évasions de prisonniers en Allemagne et de passages en Afrique du Nord de résistants".
 
Sur avis défavorable de la Commission Nationale cette demande est rejetée le 5 octobre 1953 considérant que «ni les causes ni les circonstances de l'arrestation n'ayant pu être établies, aucune présomption favorable ne pouvait jouer en faveur de l'intéressé. En effet, celui-ci n'était pas de religion israélite et il n'a pu être arrêté en raison de son opposition au gouvernement de l'époque puisqu'il était connu comme un fervent partisan de la politique du Maréchal et portait la Francisque».

Les parents de Pierre DARBIEUX introduisent le 1er décembre 1953 un pourvoi contre cette décision.

Le 16 décembre 1955 le Tribunal Administratif de Toulouse annule la décision du 5 octobre 1953 considérant que «les dispositions légales relatives à l'attribution du titre de déporté politique prévoient seulement que le déporté doit avoir été interné pour tout autre motif qu'une infraction de droit commun».

La carte de Déporté Politique N° 1.207.24138 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 24 septembre 1957.

La mention "Mort pour la France" lui est attribuée le 2 juillet 1971 sur décision N° 98222.8208.Dep.  du Ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre.

La mention "Mort pour la France" est portée le 28 juillet 1971 sur la transcription de l'acte de décès à l'état civil de Vichy.


 

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1580 W 7, 1756 W 1  N° 3472,

- Bourdrel Philippe Les Cagoulards dans la guerre Albin Michel novembre 2009

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains

- Etat civil de Lamagistère (82) et Vichy (03)

- Fabre Marc-André Dans les prisons de Vichy Albin Michel 1995

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos  Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- MemorialGenWeb  site Internet

- Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.5.3 / 5725082, 1.1.5.1 / 5316652, 1.1.5.1 / 5316654,
 
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