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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
COILLAUDIN René Jean
 
 
Archives de la famille

est né le 29 janvier 1923 au domicile de ses parents aux Carrières à Vareilles (71). Son père Claude est cordonnier et sa mère Louise née CHARNAY est sans profession.

Domicilié 40, rue du Maréchal Joffre à Vichy (03) il exerce la profession de charcutier et part au Chantier de Jeunesse de mars 1943 à novembre 1943.

Source de la photo: Archives de la famille.

 
Réfractaire au STO (Service du Travail Obligatoire) il entre sous le nom de René CHAPUIS au Groupe Didier commandé par le colonel PRIVAT alias DIDIER.
 
 

Il change de nom, mais conserve le même prénom. Le jour et le mois sont exacts, mais il s'est rajeuni de 3 ans.

Enfin le lieu de naissance choisi est Dunkerque, ce qui est invérifiable, car les archives de l'état civil de Dunkerque ont été détruites en 1940. Mais c'est ce qui éveillera les soupçons des policiers allemands à Clermont-Ferrand (63), qui considèrent comme suspectes toutes les cartes d'identité  établies à Dunkerque, Nantes et en Algérie.


Archives de la famille
 

Selon une attestation de deux responsables de Combat et des M.U.R. (Mouvements Unis de Résistance), René COILLAUDIN «a accompli de périlleuses missions de liaison auprès d'officiers des maquis de Châtel-Montagne et Lavoine ainsi qu'aux Bois-Noirs où il a convoyé des réfractaires au STO jusqu'à son arrestation à Clermont-Ferrand le 11 mai 1944».

Selon une attestation d'André MANDART, ex-chef des maquis de Châtel-Montagne (03) il est arrêté «alors qu'il portait des plis à la boîte postale du réseau Goélette chez Madame de LA CHAPELLE, avenue Charasse».

Il est arrêté le 11 mai 1944 Place de Jaude à Clermont-Ferrand (63) et est emmené au siège de la Gestapo au N° 2 bis, avenue de Royat où, selon son témoignage, il est frappé pendant plusieurs heures et est ensuite interné à la caserne du 92ème Régiment d'Infanterie pendant 7 semaines.

Le 2 juillet 1944 il est déporté sous sa fausse identité de Compiègne à Dachau où il arrive le 5 dans le convoi N° I.240.
 
 
Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
 
Le convoi N° I.240 est resté célèbre dans l'histoire de la déportation sous le nom de «Train de la Mort» .
 
 Selon le mémorial annuaire des anciens de Dachau «Lors d'un arrêt prolongé du train en gare de St Brice près de Reims, par temps orageux et quarante degrés à l'ombre, les wagons se sont transformés en véritables étuves…Plus de cinq cents jeunes hommes sont morts de chaleur, de manque d'eau, d'asphyxie. L'atmosphère (…) a été génératrice de délire et de folie collective, entraînant des scènes d'horreur.

La responsabilité en incombe aux S.S.de la garde. Au moment où la situation devenait intenable, malgré les appels de détresse des détenus, les S.S. ont refusé d'ouvrir les portes, d'aérer les wagons et de distribuer de l'eau, ce qui eut sauvé les mourants.

Il ne s'agit, en la circonstance, ni d'une«bavure» ni d'un accident, mais essentiellement d'une action entrant dans le cadre de «l'entreprise générale et délibérée d'élimination des ennemis du Reich, de caractère authentiquement criminel».

 
 Source des documents ci-dessus: Allach Kommando de Dachau Amicale des Anciens de Dachau Jouve mai 1985.

René COILLAUDIN arrive vivant à Dachau. Quant aux  519 victimes recensées à l'arrivée, elles vont partir directement au crématoire.

Il reçoit le matricule N° 76641 et après la quarantaine il est transféré le 22 juillet au Kommando de Neckarelz où il reçoit un nouveau matricule, le N° 21309.

La majorité des détenus travaillent sur les chantiers des mines d'Obrigheim près de Mannheim.
 
Il est libéré le 29 avril 1944 à Dachau et est rapatrié le 16 mai 1945 à Strasbourg.

 
Il adhère à l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

La carte de Combattant Volontaire de la Résistance lui est attribuée le 28 septembre 1960.


Source du document de gauche: Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

Source du document de droite: Office Départementale des Anciens Combattants de l'Allier.


Estimant que son arrestation et sa déportation n’avaient  pas de lien de cause à effet direct  avec ses actes de résistance, le Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre lui attribue la carte de Déporté Politique.

 
Source du document ci-dessus: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

Il décède le 25 décembre 1992 à Vichy (03).

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1756 W 1  N° 9706,

- Archives du camp de Dachau et Neckarelz sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Archives de la famille

- Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Vareilles (71)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale de Dachau 1987

- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier
 
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