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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
GUILLIEN Jacques André
 
 
DIAC  Clermont-Ferrand

est né le 23 juin 1921 au Bourg d'Augy à Saint-Léopardin-d'Augy (03). Son père est facteur des Postes et sa mère Louise née GROLIÈRE est femme au foyer.

Il exerce la profession de forgeron et travaille de 1940 à 1943 à l'usine Le Réservoir à Montluçon (03) à l'exception des huit mois passés aux Chantiers de Jeunesse à Messeix (63) de novembre 1941 jusqu'en juin 1942.

Source de la photo: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

 

Début 1943 il s'engage aux FTPF (Francs Tireurs et Partisans Français) sous le pseudonyme d' «Ernest». Il participe au sabotage de voies ferrées, la ligne Gannat-Montluçon ou à Commentry.

Selon le témoignage écrit d'Aimé CHICOIS, chef du Corps Franc Patou, il a aussi fait parie de ce Corps franc.

Il a rendez-vous avec Louis Georges BAVAY le 26 septembre 1943  à Gannat (03) lorsqu'il est arrêté par la brigade de gendarmerie locale pour "Port d'armes prohibé". En effet, selon le rapport de la Gendarmerie de Gannat  en date du 27 septembre 1943, " Le nommé GUILLIEN était porteur, au moment de son arrestation, d'un pistolet marqué Colt calibre 7.65 approvisionné et chargé et d'un poing américain".

Il est remis le jour même à la Police Régionale de Clermont-Ferrand (63), puis il est  interné à la prison de Riom (63) dans l'attente de son jugement par la Cour d'Appel.

Le 8 décembre 1943 il est condamné à un an de prison par la Section Spéciale siégeant près la Cour d'Appel de Riom pour «détention d'armes et de munitions, détention de tracts communistes, tentatives de destruction de voie ferrée, destruction de poste de coupure électrique, vols, fabrication et usage de fausse carte d'identité».

Le 1er janvier 1944 il est transféré à la centrale d'Eysses (Lot-et-Garonne) où lui est attribué le matricule N° 2853.


Source du document ci-dessus: Archives Départementales du Lot-et-Garonne 940 W 114.

Le 19 février les prisonniers (entre 1100 et 1200) se révoltent, font prisonnier le directeur. Les GMR sont appelés en renfort. A la suite de tractations le directeur est libéré, mais ne tiendra pas ses promesses et 12 prisonniers seront fusillés le 23 février 1944.

Cette unique photo des emprisonnés d'Eysses en colonne par cinq, les mains sur la tête, au moment où ils quittaient la Centrale aux mains des S.S. de la Division Das Reich le 30 mai 1944 pour la gare de Penne-d'Agenais (Lot-et-Garonne) où ils allaient être embarqués vers Compiègne, a été prise par un garde mobile d'une fenêtre dominant la cour d'honneur.

Source de la photo et du texte: L'insurrection d'Eysses 19/23 février 1944 Une prison dans la Résistance Amicale des Anciens d'Eysses Editions Sociales 1974

 

Le 30 mai les 1100 prisonniers sont «remis aux autorités allemandes», c'est-à-dire livrés aux nazis et évacués par la Division Das Reich et transférés de Toulouse à Compiègne dans des wagons à charbon.

Le 18 juin 1944 il est déporté de Compiègne à Dachau où il arrive le 20 dans le convoi N° I.229. Il y reçoit le matricule N° 73546.

 
 

Source du document ci-dessus : Service International de Recherches d’Arolsen 10081861.


Source du document ci-dessus: Mémorial annuaire des Français de Dachau.

Après la quarantaine il est transféré au Kommando d'Allach, puis de Blaichach.

 
Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
 
Il est libéré le 1er mai 1945 par l'armée française au kommando de Blaichach situé près de la frontière suisse. Il rentre le 13 mai 1945.

Il adhère à l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 279058), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes), des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

La carte de Déporté Résistant N°1.011.16381 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 27 avril 1953.


Source du document de gauche: Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

Source du document de droite: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

 

Par décision du 26 octobre 1944 la Chambre de Révision de la Cour d'Appel de Riom annule l'arrêt du 8 décembre 1943 de la Section Spéciale de la Cour d'Appel de Riom et «ordonne la restitution de l'amende et des frais ainsi que de tous les biens confisqués ou mis sous séquestre».

Il épouse Marjanna Marguerite PODEZASKI le 12 août 1950 à Teillet-Argenty (03).

Suivant l'article 1er de l'arrêté du Ministère de la Défense en date du 20 avril 1990, le "Bataillon F.F.I. de la Centrale d'Eysses" est assimilé à une unité combattante pour la période du 9 décembre 1943 au 31 mai 1944.

Il décède le 2 septembre 2006 à Désertines (03).

 

Sources:

- Amicale des Anciens d'Eysses Le bataillon d'Eysses Imprimerie J.London 1962

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1289 W 91, 1756 W 2 N° 3248, Police Politique Opposition au Régime de Vichy Communisme répression 1940-1944

- Archives Départementales du Lot-et-Garonne Registre d'écrou de la Centrale d'Eysses 940 W 114

- Archives du camp de Dachau sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier

- Archives d'Aimé Chicois transmises par Alain Godignon

- Bulletin Officiel des Armées Arrêté du 20 avril 1990

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Saint-Léopardin-d'Augy (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial annuaire des Français de Dachau   Amicale des Anciens de Dachau 1987

- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 279058)

- Service International de Recherches d’Arolsen 10081861,

 
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