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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
VIROT Michel
 
 
Archives de la famille
 

Michel VIROT est né le 24 mars 1899 au domicile de ses parents au lieudit Les Alissants à Mercy (03). Son père Pierre et sa mère Louise née CANTAT sont agriculteurs.

Il est lui-même agriculteur quand il est incorporé au 171ème Régiment d'Infanterie le 20 avril 1918. Il est envoyé «aux armées» le 20 août 1918, puis participe à l'occupation de la Rhénanie du 24 octobre 1919 au 23 mars 1921.

Source de la photo: Archives de la famille.

Le 20 septembre 1924 il épouse Marie BORDE à Chapeau (03).

Il est employé à la SNCF à Moulins (03) quand éclate la Deuxième Guerre Mondiale. Le 2 septembre 1939 il est mobilisé comme affecté spécial au 121ème Régiment d'Infanterie et démobilisé le 25 juin 1940.

En janvier 1942 en tant que membre de l'Organisation de Résistance «Front National», il entre dans la Résistance Intérieure Française. « Il participe à la rédaction, au transport et à la diffusion de tracts anti-allemands, au collage nocturne d'affiches appelant les Français à résister aux occupants», selon le témoignage d'Emmanuel Mosnat dit «le Chauffeur», ex-commandant du détachement des cheminots F.T.P.F. de Moulins. Il «facilite le passage de la ligne de démarcation à de nombreux prisonniers de guerre évadés, (il participe) au sabotage des transports allemands sur la ligne ainsi que dans la gare (de Moulins) », selon le témoignage d'Yvon Cazalet dit «La Plaque» du détachement des cheminots F.T.P.F. de Moulins.

Le 6 septembre 1942, deux collègues de travail portant le nom de Virot sont arrêtés, puis relâchés faute de preuves. Le 7 septembre 1942 à 16 h 30 il est arrêté par la Gestapo dans le vestiaire du personnel à la gare de Moulins. Il lui est reproché d'être communiste et de distribuer des tracts. La perquisition à son domicile ne donne rien. Il est transféré à la Mal-Coiffée où il reste 15 jours sans être interrogé. Puis en compagnie de 16 autres détenus il part pour Dijon où il ne subit aucun interrogatoire.

Le 24 janvier 1943 vers 11 h 30 il part de Compiègne comme déporté politique par le convoi N° I.74 – convoi de 1466 hommes au moins dont beaucoup de cheminots - et arrive le 25 janvier à Sachsenhausen où il reçoit le numéro de matricule 57853.

A partir du 12 février 1943 il est affecté au Kommando Heinkel, qui se trouve à quelques kilomètres d'Oranienburg-Sachsenhausen. Là se trouvent les 7 halls de fabrication du constructeur d'avions Ernst Heinkel, 120 m de long sur 66 de large et 20 de haut.

Heinkel: Kommando du KL Sachsenhausen. C'est le plus important camp-annexe de Sachsenhausen. C'est aussi un exemple type d'usine-camp. Les barbelés ceinturent le vaste espace boisé de Germendorf (un village à une dizaine de kilomètres au sud-ouest d'Oranienburg), où alternent les blocks des déportés et les halls de fabrication du constructeur d'avions Ernst Heinkel. Le camp compte jusqu'à 8000 détenus en 1944. C'est le 21 avril 1945 que les déportés sont évacués.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.



Le camp est bombardé le 18 avril 1945 et est évacué le 21 avril. Michel VIROT est évacué vers le Kommando de Schwarzheide situé à 50 km au nord de Dresde.

Le 8 mai 1945 il est libéré par les Russes et est rapatrié le 2 juin.

Il adhère à l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 597474 ), il est homologué en tant que Résistant au titre de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

La carte de Déporté Résistant N° 1.011.32370  lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du  22 février 1960.



Source du document de gauche: Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

Source du document de droite: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

 

Selon la citation à l'ordre de l'Armée, déporté résistant, il «en est revenu grand invalide à la suite des privations et sévices subis». Pourtant il reprend son service à la SNCF après trois ans d'interruption.

Déjà titulaire de la Croix de Guerre 1939-1945 avec palme, il reçoit en 1978 la Légion d'Honneur après avoir été 25 ans trésorier de la Section Moulins-Yzeure de la FNDIRP.

Il décède le 10 février 1985 et repose au cimetière de Moulins.
 

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1
 
- Archives de la famille

- Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier

 - Archives Municipales de Moulins 5 H 80

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Mercy (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier
 
- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 597474 )

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