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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

Famille FOGIELMAN

Albert est « incorporé » en tant que manœuvre au 91ème G.T.E. (Groupement de Travailleurs Etrangers) de Saint-Pourçain-sur-Sioule  et devient le numéro 66 ?. ?56. Puis il est  muté au 664 ème G.T.E de Saint-Georges-d’Aurac (Haute-Loire). Il est détaché à l’usine d’arsenic d’Auzon (Haute-Loire) où il effectue contre un salaire de misère des travaux dangereux et malsains.
Par circulaire préfectorale en date du  ils sont menacés d’expulsion du département et devraient, comme un certain nombre de familles juives, quitter le département avant le 25 septembre 1942. Elle s’adresse à l’U.G.I.F. (Union Générale des Israélites de France) pour qu’ils placent quatre de ses enfants.

Après de multiples tractations dues au manque de place à l’internat garçons les trois fils, Samuel, Charles et Jean, sont placés au Château des Morelles à Broût-Vernet géré par l’O.S.E. (Œuvre de Secours aux Enfants).
Ils fréquentent l’école primaire de Broût-Vernet où ils figurent sur le registre sous les numéros 916, 917 et 918 à compter du 28 octobre 1942 

Sources :1) Archives Municipales de Broût-Vernet                    

2) Archives de la famille

Quant à Marguerite elle est placée en nourrice chez Madame BRIAT au Deffant à Saint-Pourçain-sur-Sioule.
               En mars 1944 Estera est totalement angoissée et vit un véritable cauchemar. Cela fait deux mois qu’elle est sans nouvelles de ses fils placés à Broût-Vernet. En fait Samuel et Charles ont été confiés  à une école catholique, le Pensionnat Saint-Joseph à Billom (63). Quant à Jean il est en pouponnière à l’Ecole Notre Dame qui jouxte le pensionnat.
                 De plus la rafle du 23 mars 1944 au cours de laquelle 14 personnes (12 résistants et 2 Juifs) sont arrêtées à Saint-Pourçain-sur-Sioule ne fait qu’accentuer sa détresse. Enfin elle pense que  les Allemands ont emmené son mari, mais ce dernier a en fait été transféré sur un chantier de travaux publics à Busigny dans le Nord.
              Se sentant de plus en plus seule et de plus en plus menacée elle demande dans sa dernière lettre datée du 25 mars 1944 au secrétaire du Comité Israélite de placer ses trois filles pour ne garder que Michel qui a un an et demi.

La rafle du 12 mai 1944 à Saint-Pourçain-sur-Sioule
La Gestapo rafle 4 résistants et 15 Juifs : la famille LÉVY qui comprend 7 personnes dont 5 enfants, la famille WEILL dont un enfant et la famille FOGIELMAN.
En ce qui concerne la famille FOGIELMAN sont arrêtés au domicile : Estera qui est enceinte, Jacqueline et Michel.
Deux policiers allemands en civil se rendent à l’Ecole Michelet, vont voir la directrice Madame DIONNET qui les accompagne dans les classes. Ils arrêtent Anna et Paulette.
            Dans son témoignage l’institutrice de Paulette, Mademoiselle Simone DEJOUX, explique qu’étant prises de court ni la directrice ni elle-même n’ont pu gagner du temps ou opposer de refus aux demandes des deux policiers allemands.

Le 30 mai 1944 c’est le départ du convoi N° 75.Selon Serge KLARSFELD 1004 personnes dont 114 enfants sont déportées à Auschwitz. 624 personnes sont gazées à l’arrivée. Estera 34 ans qui était enceinte et ses quatre enfants, Anna 14 ans, Paulette 12 ans, Jacqueline 6 ans et Michel 18 mois sont assassinés à Auschwitz.

Source des photos ci-contre: Archives de la famille.



Albert va mourir de chagrin et de maladie en 1947.



Sources :
- Amicale de l’OSE Bulletin N° 26 Mai 2006
- Archives de la famille
- Archives Municipales de Broût-Vernet    
- Archives Municipales de Saint-Pourçain-sur-Sioule
- Mémorial de la Déportation des Juifs de France Serge Klarsfeld  1979
- Mémorial des Enfants Juifs Déportés de France Serge Klarsfeld octobre 1994
- Témoignage de Simone D
                                    
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