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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

USNARSKI Joseph

est né le 20 février 1904 à Wloszczowice (Pologne). Il est le fils de Joseph et de Julienne née DLUGOZ.

Ouvrier d'usine il est domicilié au lieudit Signevarine à Commentry (03).

Il fait partie de la POWN, mouvement de résistance polonaise, réseau Monica. Il cache et distribue de la presse clandestine antiallemande.

Source de la photo ci-contre: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.


POWN: "L'ancien consul général de Pologne à Lille, Alexandre Kawalkowski, réfugié à Lyon, crée en 1941 le mouvement POW ou PN, finalement POWN (Organisation Polonaise de Lutte pour l'Indépendance), qui recrute parmi les immigrés polonais de l'entre-deux-guerres, d'abord en zone sud, puis dans le bassin houiller du Nord, riche en "colonies" polonaises. La solidarité ouvrière, un patriotisme puissant inséparable d'une foi catholique fervente et l'importance de la vie associative au sein des cités minières rendent compte du succès de l'opération. (...) Au moment du Débarquement, le POWN totalise 8000 membres, dont 5000 dans le Nord-Pas-de-Calais."
Source: Janine Ponty dans Dictionnaire Historique de la Résistance.


Selon un certificat émanant du Ministère de la Défense Nationale en date du 14 juin 1950, Joseph USNARSKI appartient à la Résistance Intérieure Française comme «Isolé» à compter du 18 février 1944.

Une note des Renseignements Généraux (Source: Archives Départementales de l'Allier 1580 W 9) indique que «L'enquête qui a été effectuée a permis d'établir que le nommé USNARSKI Joseph avait bien appartenu comme «isolé» à la Résistance et que cette appartenance était à l'origine de son arrestation par la Gestapo».

Il est arrêté par la Gestapo à son domicile le 18 mai 1944 vers 23 heures. Il est d'abord interné à la Caserne Richemond à Montluçon (03), puis il est transféré à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03).

Le 2 juillet 1944 il est déporté de Compiègne à Dachau où il arrive le 5 dans le convoi N° I.240 appelé «Le Train de la Mort».

«Lors d'un arrêt prolongé du train en gare de St Brice près de Reims, par temps orageux et quarante degrés à l'ombre, les wagons se sont transformés en véritables étuves…Plus de cinq cents jeunes hommes sont morts de chaleur, de manque d'eau, d'asphyxie. L'atmosphère (…) a été génératrice de délire et de folie collective, entraînant des scènes d'horreur.

La responsabilité en incombe aux S.S. de la garde. Au moment où la situation devenait intenable, malgré les appels de détresse des détenus, les S.S. ont refusé d'ouvrir les portes, d'aérer les wagons et de distribuer de l'eau, ce qui eut sauvé les mourants.

Il ne s'agit, en la circonstance, ni d'une«bavure» ni d'un accident, mais essentiellement d'une action entrant dans le cadre de «l'entreprise générale et délibérée d'élimination des ennemis du Reich, de caractère authentiquement criminel» selon le Mémorial annuaire des Français de Dachau.

Les corps des 519 victimes recensées sont transférés directement au crématoire à l'arrivée.


Source des documents ci-dessus: Allach Kommando de Dachau Amicale des Anciens de Dachau Jouve mai 1985.



Quant à Joseph USNARSKI, il arrive vivant à Dachau et reçoit le matricule N° 77480. Après la quarantaine il est affecté au Kommando de Neckarelz.

Neckarelz: Kommando du KL Natzweiler. Situé près de Mannheim. Pendant la période transitoire, c'est-à-dire de début septembre jusqu'au 23 novembre 1944, le camp annexe de Neckarelz I, qui, avec Neckarelz II, est le plus grand des Kommandos extérieurs de la région, fonctionne comme siège régional de l'administration centrale restée au Struthof. Neckarelz est l'organe exécutif dans plusieurs domaines, par exemple, en ce qui concerne le déplacement de détenus entre les différents Kommandos extérieurs. Le 21 mars 1944 arrivent les 500 premiers détenus. On les loge dans l'école primaire de Neckarelz qui devient ainsi le premier camp de Neckarelz. Lorsque le nombre des détenus dépasse la capacité de ce « camp » qui est d'environ 1000 personnes, on crée un deuxième camp auprès de l'ancienne gare de Neckarelz. A partir de ce moment, l'école est désignée comme Neckarelz I et l'autre camp comme Neckarelz II. Officiellement, on réussit à y loger 2944 (fin septembre 1944) et 2841 (fin octobre 1944) détenus. Presque tous travaillent sur les chantiers des mines d'Obrigheim.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.


Puis il est transféré à Munich au Kommando de Riem qui est mis à la disposition de l'organisation Todt pour une école d'équitation et une auto-école SS selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il y est libéré le 1er mai 1945 par l'armée américaine et rentre le 21  mai 1945.
 
 
Il adhère à l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 581394), il est homologué en tant que Résistant au titre de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française).

Pourtant c'est la carte de Déporté Politique  N° 1.111.16032 qui lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 20 mai 1955.

Source du document de gauche: Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

Source du document de droite: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

Il décède le 28 mai 1992 à son domicile 12, rue du Docteur Léon Thivrier à Commentry selon l'état civil de Commentry.


Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1580 W 9,

- Archives du camp de Dachau sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Archives Municipales de Commentry

- Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

- Dictionnaire Historique de la Résistance sous la direction de François Marcot  Editions Robert Laffont 2006

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Commentry (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau  1987

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 581394)


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