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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
TURY  Claudius

Nous sommes à la recherche d’une copie de sa carte de Déporté. Pour nous contacter afmddelallier@orange.fr

 
Claudius TURY

est né le 9 octobre 1911 au domicile de ses parents au Parc à Saint-Gérand-de-Vaux (03). Son père Claude est journalier et sa mère Marie née DESCHAMPS est femme au foyer.

Il exerce d'abord le métier de cultivateur, puis de manœuvre.

Incorporé le 17 avril 1934, il est affecté au 8ème Bataillon d'Ouvriers d'Artillerie, puis au 1er Régiment de Canonniers le 15 octobre 1934. Il est rayé des contrôles le 10 avril 1935.

Source de la photo: Archives de la famille.


Il est domicilié à Rongères (03), puis à Varennes-sur-Allier (03) au lieudit Beaupuy depuis 1936.

Rappelé le 28 août 1939, il est affecté au 8ème Bataillon d'Ouvriers d'Artillerie. Il est démobilisé le 16 juillet 1940.

Au début de la Deuxième Guerre Mondiale, il est employé à la Base Aérienne 277 de Varennes-sur-Allier (03) où il occupe les fonctions de chef d'équipe «monteurs de hangar». Puis la base est occupée par l'armée allemande et les ouvriers sont répartis sur un certain nombre de sites. Claudius TURY va travailler à Bellerive-sur-Allier (03).

Selon le Certificat d'Appartenance aux FFI N° 8621 délivré le 13 mai 1952 par le Général commandant la 8ème Région Militaire Lyon (69) il fait partie du 1er janvier 1944 au 28 janvier 1944 du groupe de résistance Forces Françaises de l'Intérieur «MUR d'Auvergne». Ce mouvement diffuse des tracts et prépare des parachutages dans la région de Boucé et Rongères, deux communes proches de Varennes-sur-Allier.

Le 28 janvier 1944 il est arrêté sur dénonciation par la Gestapo de Vichy à son arrivée en gare de Varennes-sur-Allier. Il est emmené à l'Hôtel du Portugal, siège de la Gestapo de Vichy, puis il est interné à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03), avant d'être transféré à Compiègne.

Le 27 avril 1944 il est déporté dans le convoi N° I.206 avec Henri ROLHION, arrêté le même jour que lui. Ce dernier, très malade pendant le transfert, doit la vie à Claudius TURY qui l'aide et le soigne. Ce convoi, qui est composé de 1670 déportés, est surnommé « le Convoi des Tatoués», car il est dirigé sur Auschwitz où, après quatre nuits et trois jours de voyage, en plus d'être tondus et habillés de rayés, les déportés sont tatoués comme du bétail.

Arrivé à Auschwitz le 30 avril 1944, il reçoit le matricule N° 186499 qui est tatoué sur son avant-bras gauche.

Note: N'étaient tatouées que les personnes sélectionnées pour le travail. Le numéro tatoué permettait d'identifier les morts.

C'est l'un des trois convois de non-juifs à être dirigés en wagons à bestiaux sur Auschwitz. Pourquoi Auschwitz? Les historiens se sont interrogés. Plusieurs hypothèses sont possibles: soit il s'agissait d'exterminer rapidement ces déportés soit de les transférer dans des kommandos de travail dépendant d'Auschwitz soit parce qu'il n'y avait plus de place à Buchenwald.

C'est, semble-t-il, la dernière hypothèse qui est retenue. En effet, arrivés à Auschwitz le 30 avril,  1561 de ces déportés vont en repartir à destination de Buchenwald le 12 mai. Ils y seront restés deux semaines.

Il est transféré à Buchenwald où il arrive le 14 mai et il reçoit un nouveau matricule, le N° 53260. Le 24 mai ils sont 1000 de ce convoi à recevoir une nouvelle affectation, le camp de concentration de Flossenbürg où ils arrivent le 25 mai.


Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 7316404.
Ils y reçoivent une nouvelle immatriculation. Pour Claudius TURY ce sera le N° 10263. Ces mille déportés sont répartis dans différents Kommandos. Claudius TURY est affecté au Kommando de Flöha le 2 juin.

Flöha: Kommando du KL Flossenbürg et ville de Saxe à 13 km au nord-est de Chemnitz. Les détenus sont affectés à une usine de tissage récemment transformée en atelier de construction de fuselages d'avions Messerschmitt 109.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la mémoire de la Déportation.

Le 15 juillet 1944 il écrit de Flöha une deuxième lettre à sa famille. Comme pour beaucoup de déportés, ces lettres, censurées par les nazis, avaient pour but de rassurer les familles et de les encourager à envoyer des colis de nourriture, même un par semaine. Ces colis étaient souvent pillés par les nazis avant d'être remis aux destinataires… quand ils étaient effectivement remis.

Source du document ci-contre: Archives de la famille.

Archives de la famille


En avril 1945, les troupes alliées approchent. Le 14 avril les S.S. font évacuer le camp et les déportés partent à marches forcées à travers les montagnes. Ceux qui ne peuvent suivre sont abattus.

Claudius TURY décède d'épuisement au cours de l'évacuation le 1er mai 1945 à Bslany près de Flohau (Tchécoslovaquie) à la veille de la libération.

Il décède le 1er mai 1945 à Flohau (Tchécoslovaquie) selon l'état civil de Saint-Gérand-de-Vaux et le JO N° 129 du 6 juin 2001.

"Mort pour la France"

 
 
Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 580531), il est homologué en tant que Résistant  au titre  des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur).

Honneurs posthumes

Le 22 juin 1946, une stèle est érigée à la Base Aérienne 277 de Varennes-sur-Allier en l'honneur de Claudius TURY et de Georges HUSSON fusillé le 1er août 1944 à St- Yorre.

Ci-contre: Stèle à la Base Aérienne 277 à Varennes-sur-Allier. Photo: BA 277.

Le 17 juin 1947 il est homologué dans le grade de sergent des FFI (Forces Françaises de l'Intérieur).

Son corps est rapatrié et inhumé au cimetière de Varennes-sur-Allier le 6 novembre 1954 en présence de toutes les autorités civiles et militaires et une foule estimée à deux mille personnes.


"Mort en déportation"  suivant l'arrêté du Secrétaire d'Etat à la Défense chargé des Anciens Combattants en date du 13 février 2001 paru au JORF n°129 du 6 juin 2001 page 8942.

 

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1 R 1931.1029.2745, 1756 W 2  N°6404,

- Archives du camp de Flossenbürg sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Archives de la famille

- Base Aérienne 277 à Varennes-sur-Allier (03)

- Clogenson Henry et Le Goupil Paul Mémorial des Français non-juifs déportés à Auschwitz, Birkenau et Monowitz publié à compte d'auteurs

- Etat civil de Saint-Gérand-de-Vaux (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- MemorialGenWeb  site Internet

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 580531)

- Service International de Recherches d'Arolsen 7316404,


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