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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier

TALON Jean

Archives de la famille

est né le 6 novembre 1912 au domicile de ses parents au bourg de Sorbier (03). Son père Claudius est mineur et sa mère Claudine née BEGUIN est sans profession.

Maréchal-ferrant depuis l'âge de 14 ans, il travaille dans plusieurs communes avant de s'installer à son compte à Saulzet (03) en 1935.

Photo: Archives de la famille.

Incorporé le 28 octobre 1933 il est affecté au 1er Régiment de Zouaves au Maroc, puis au 14ème Régiment de Tirailleurs Algériens en décembre de la même année. Il est rayé des contrôles le 15 octobre 1934.

Le 26 novembre 1936 il épouse Denise BRIZARD à Saulzet et ils ont trois enfants. Il est artisan forgeron à Saulzet depuis 1937.

Rappelé le 27 août 1939 il est affecté au Dépôt d'Infanterie N° 92 bis. Il est démobilisé le 13 juillet 1940 à Guéret (23).

Il est arrêté une première fois par la police française le 1er novembre 1942 comme communiste et interné d'abord à la prison de Riom (63), puis au Centre de Séjour Surveillé de Saint-Paul-d'Eyjeaux (87) N° 6699 à compter du 15 janvier 1943 pour le motif suivant:

« Recevait de BECQUET dit DIXOR le journal «Franc-Tireur». A la demande de ce même BECQUET a assisté le 17 octobre 1942 à une réunion (gaulliste) tenue dans l'atelier de SISSER au cours de laquelle le fonctionnement des explosifs lui a été exposé. Prétend ne pas avoir pris part aux divers attentats».(Source: AD87 185 W 3/81). Il s'agit de "l'affaire des explosifs de Limoges et de Vichy commise dans la nuit du 2 au 3 novembre 1942", à la suite de laquelle 11 hommes sont arrêtés  par la 6ème Brigade de la Police Mobile à Clermont-Ferrand.


Après avis favorable du Chef de Camp il obtient une permission agricole exceptionnelle  valable du 30 juin au 30 juillet 1943. Le même Chef de Camp donne également un avis favorable pour sa libération au mois d'août.

Mais le 9 juillet 1943  la Gestapo de Vichy vient l'arrêter sur dénonciation alors qu'il travaille dans son atelier. Il est interné un mois à Vichy et deux mois à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03).

Document ci-contre: Adhésion de Jean Talon le 1er juin 1945 à l'association "Ceux de la Mal-Coiffée"; association présidée par Maître Maurice Tinland, grand résistant moulinois. Source du document: Archives Municipales de Moulins 5 H 81.

Selon sa demande d'attribution du titre de déporté résistant au Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, il est déporté en novembre 1943 à Neue Bremm près de Sarrebruck.

Neue Bremm: C'est en mai 1943 qu'est décidée, par les services de la Police allemande, la construction d'un camp le long de la route menant à Metz, sur le lieu-dit "Neue Bremm", à Sarrebruck. Il est initialement constitué pour les hommes, mais, à partir de décembre 1943, un camp pour les femmes est installé. Le site est surtout utilisé pour des déportés "politiques" partis de Paris, et devant être ensuite transférés dans des KL.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.


Le 5 janvier 1944 il est  transféré à Buchenwald où il reçoit le matricule N° 29636.
 

Source du document ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen  1.1.5.3 / 7253521.

Il est affecté à l'usine Gustloff attenante au camp de Buchenwald . Dans cette usine sont fabriquées des armes légères.

Source du document ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen of 1.1.5.1 / 5321970.

Puis il est transféré au Struthof-Natzweiler le 5 juillet 1944. Il est ensuite affecté au Kommando d'Erzingen où il arrive le 17 juillet 1944.


Erzingen: Kommando du KL Natzweiler. Situé près de Balingen, ce Kommando extérieur a existé à partir du 1er mars 1944. Les premiers détenus sont arrivés des camps annexes des environs ainsi que, en grande partie, du camp principal . L'administration interne du camp d'Erzingen a longtemps pu être assumée entièrement par des Français.  L'effectif est d'environ 250. Différents nationalités son représentées (Français, belges, Allemands, Luxembourgeois, Polonais). Les détenus logent dans des baraques en bois. Le camp se trouve près du chemin de fer non loin des habitations de la localité. La plupart des détenus travaillent pour  l' "Untermehnen Wûst"; quelques-uns travaillent chez des habitants, d'autres doivent construire des abris antiaériens. Il est évacué le 17 avril 1945 par route et par train vers Dachau.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Source du document ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.29.2 / 3239165.

Il se voit attribué un nouveau matricule, le N° 19120 et, à  la date du 7 juillet 1944, il y subit une visite médicale ("untersuchungsbogen") par le médecin du camp ("lagerarzt").

Puis, à une date non connue, il est affecté ou transféré ou évacué vers le Kommando d'Allach dépendant du camp de concentration de Dachau selon son adhésion à l'association "Ceux de la Mal-Coiffée" (voir ci-dessus) et sa carte de rapatrié (voir ci-dessous).

Allach: Kommando du KL Dachau. Ce très important Kommando de Dachau, créé le 17 mai 1944, fait travailler les détenus à divers projets et productions: d'abord pour une manufacture de porcelaine, ensuite pour la firme BMW, enfin pour divers chantiers de l'organisation Todt. Il compte jusqu'à 3850 détenus.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.


Il y est libéré le 30 avril 1945 par l'armée américaine et est rapatrié  le 10 mai 1945 à Paris.


Source des documents ci-dessus: Archives de la famille.

Note: La photo à droite figure sur un document daté du 11 mai 1945.



Il passe par l'Hôtel Lutetia qui est chargé d'accueillir les déportés à leur retour de déportation.

Source des documents ci-dessus: © AFMD75.

Il s'installe à Paris pour raisons de santé et monte avec son frère Louis une usine de charpente.


Le 27 mars 1950 il est cité à l'ordre de la Division sur décision N° 857 du Ministre de la Défense nationale:
"Mobilisé en 1939 au camp d'Avord et démobilisé en juillet 1940, s'est immédiatement ms en service dans la Résistance, organisant dans sa région une vive propagande contre le régime de Vichy et contre les autorités d'occupation.
Il participa à deux attentats à la ligne de démarcation et fut finalement arrêté  en octobre 1942 comme appartenant à un groupe de passeurs clandestins.
S'étant évadé de la prison de Moulins, il fut arrêté par la Gestapo en février 1943. Incarcéré à Clermont-Ferrand, déporté en Allemagne comme N.N., il fut interné successivement au Struthof, Erzingen et Dachau".
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec Etoile d'Argent.

Son premier mariage ayant été dissous le 14 décembre 1948 par le Tribunal Civil de Cusset, le 8 juillet 1952 il épouse en secondes noces Carmen CORBERON à Paris (14ème).

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 561425), il est homologué en tant que Résistant au titre des D.I.R. (Déportés et Internés Résistants).

La carte de Combattant Volontaire de la Résistance lui est attribuée le 30 janvier 1958.


Archives de la famille

Source: Archives de la famille.

La carte de Déporté Résistant N° 1.001.22206 lui est attribuée  sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 17 mai 1954.

Source du document ci-dessus : Archives de Paris 3595 W 55.

Selon le registre matriculaire lui sont également attribuées

- La Médaille Militaire  par décret du 1er juillet 1958

- La Légion d'Honneur le 6 novembre 1958.

Il décède le 23 avril 1976 à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie).

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1289 W 91, JAL 102/3 30 mars 1946, 1 R 1932.1034.1350, 778 W 7.4,

- Archives Départementales de la Haute-Vienne 185 W 3/59, 3/73:3/81, 993 W 301,

- Archives de la famille

- Archives de Paris 3595 W 55

- Archives Municipales de Moulins 5 H 81

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 680 069

- Etat civil de Sorbier (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos   Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 561425)

- Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.5.3 / 7253521,  1.1.5.3 / 7253523, 1.1.5.1 / 5321970, 1.1.29.2 / 3239165, 1.1.29.2 / 3239165,

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