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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
CARAYON Jean

Nous sommes à la recherche d'une copie de sa carte de Déporté. Merci de nous contacter: afmddelallier@orange.fr


est né le 29 décembre 1895 au domicile de ses parents au N° 26, rue Emile Jamais à Nîmes (30). Son père Armand est instituteur et sa mère Elodie née BARBIER est institutrice.

Cité à l'ordre de la 5ème Armée le 11 août 1918: "Officier audacieux et énergique; s'est distingué dans toutes les missions qu'il a accomplies. Au cours d'une récente liaison d'infanterie, attaqué par douze avions ennemis qui l'ont suivi au sol, a forcé l'un deux à piquer, désemparé. Bien que blessé, son avion ayant été abattu dans nos lignes, n'a songé qu'à porter de suite au Commandement, les renseignements importants qu'il avait recueillis dans sa mission périlleuse".

Source de la photo ci-contre: Fourcade Marie-Madeleine L"Arche de Noé Réseau "Alliance" 1940-1945 Plon.


Il est lieutenant au 56ème Régiment d'Artillerie détaché à l'Aéronautique  en garnison à Montpellier quand  il épouse Suzanne JACQUET à Nîmes le 24 septembre 1918.

Selon l'attestation  en date du 1er octobre 1950 de Marie-Madeleine FOURCADE, chef du réseau "Alliance", le général CARAYON fait partie du réseau "Alliance" en tant qu'agent P 2 depuis le 1er mars 1943. Il y occupe les fonctions d' 
"informateur et agent de renseignements sur les organisations de la D.C.A. allemande - Recruteur d'agents" sous le pseudonyme de "Phénix". 
« Le Général Carayon qui, en dehors des informations très précieuses qu’il nous transmettait très régulièrement, se livrait à une propagande active en faveur des Alliés au sein de l’Armée de l’Air, ne manqua pas d’être compromis assez rapidement, puis « brûlé » notamment lorsqu’il reçut par le canal du SR.Alliance l’ordre du Gal Giraud de mettre en route via les Pyrénées le plus grand nombre possible de spécialistes de l’Armée de l’Air, ce qui provoqua à son domicile et à son bureau une effervescence extraordinaire. Les services ennemis alertés arrêtèrent le Gal Carayon qui ne put évidemment fournir de justificatifs à cet état de chose et fut déporté en Allemagne jusqu’en mai 1945 ».


Réseau «Alliance»: cet important réseau de renseignement militaire- mais aussi filière d'évasion- est créé en avril 1941 par le commandant Georges Loustaunau-Lacau.

D'abord pétainiste, puis giraudiste, il va finalement se rallier au général de Gaulle début 1944. Il est dirigé par Marie-Madeleine Fourcade et le commandant Faye.

Source: Dictionnaire Historique de la Résistance.


Il est arrêté par la police française et la Milice le 12 avril 1944  à son domicile 23, rue Alquié à Vichy «  sur l’ordre du secrétaire général au maintien de l’ordre  en vue d’être traduit devant une cour martiale, décision transformée quelques jours plus tard en arrêté d’internement ».  Inculpé de "complot contre la Sûreté de l'Etat", il est interné à la prison de la Milice au Château des Brosses à Bellerive-sur-Allier (03), puis est remis le 4 mai à la Gestapo par la Milice. Sont impliqués dans la même affaire le Colonel CORNILLON et le Général LEFORT.

Il est transféré au Frontstalag 122, c’est-à-dire Compiègne où il va être interné du 6 au 19 mai.

Il fait partie des 10 hommes  déportés en tant que personnalités-otages le 19 mai 1944 de Compiègne.

Personnalités-otages : un certain nombre de personnes  occupant en général des postes à responsabilité civile, politique ou militaire voire religieuse sont arrêtées souvent de manière préventive à cause du danger qu’elles pouvaient représenter, puis déportées. Elles devaient servir le cas échéant de monnaie d’échange. Elles ont eu un sort enviable en comparaison des autres déportés. 

La destination est Bad-Godesberg en Rhénanie.

Bad Godesberg : Kommando du Kl Buchenwald. L'hôtel Dreesen, hôtel de prestige datant du XIXème siècle, situé au sud de Bonn à Bad Godesberg au bord du Rhin, est érigé en Kommando le 13 mai 1944. Il accueille notamment des officiers supérieurs français, déportés comme "Personnalités-otages" après le débarquement de Normandie. Il est évacué le 29 mars 1945.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la mémoire de la Déportation.


Il est transféré le 8 mars 1945 au Château d’Eisenberg en Bohême, transfert qui est motivé par l’évolution du conflit. En effet, les Alliés se rapprochent dangereusement pour les nazis.


Eisenberg: Le château d'Eisenberg est officiellement un Kommando du KL Flossenbürg créé en juin 1943. Il est situé dans l'ancienne Tchécoslovaquie et est chargé de recevoir des "Personnalités-otages".
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.


Il est libéré le 8 mai 1945 à Eisenberg et rapatrié au Bourget par avion américain le 11 mai.



La carte d'Interné  Résistant N° 1.201.04574  lui est attribuée le 25 juillet 1953.

Témoignage du Général de Division Aérienne Jean CARAYON le 1er septembre 1956 : «  Pendant la période de novembre 1942 à avril 1944, (…) mandaté par le réseau « Alliance », j’ai occupé à Vichy les fonctions d’adjoint au général Secrétaire d’Etat à la Défense Aérienne.
(…) Pendant cette période (…) j’ai eu à mener une action délicate, destinée
- à annihiler ou à ajourner les mesures d’ordre militaire prescrites par l’autorité occupante et ses partisans
- à reconstituer clandestinement notre potentiel aérien
- à préparer l’entrée en ligne d’unités combattantes constituées avec du personnel de l’Air ».


Il décède le 2 avril 1987 à Nîmes.


Sources :

- Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains

- Dictionnaire Historique de la Résistance sous la direction de François Marcot  Editions Robert Laffont  2005

- Etat civil de Nîmes (30)

- Fourcade Marie-Madeleine L"Arche de Noé Réseau "Alliance" 1940-1945 Plon

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Service Historique de la Défense 16 P 105847 transmis par François Romon

- Vergez-Chaignon Bénédicte Les Vichysto-Résistants de 1940 à nos jours Editions Perrin 2008

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