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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

LASCROUX Renée Jeanne Léopoldine

est née le 11 août 1911 au domicile de ses parents au Pont de Bois à Yzeure (03). Son père René est clerc de notaire et sa mère Marguerite née SIMON est sans profession.

Professeur d’anglais dans un collège d’enseignement général, elle est domiciliée au N° 13, rue Juliette Lamber à Paris (17ème).

Source de la photo ci-contre: Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains.


Résistante de la première heure (octobre 1940) sous les  pseudos « Saint-Michel ou Thérèse Gagnard », elle est agent de liaison entre différents réseaux et mouvements : "Groupe XIII", "O.C.M. Maintenir", "Armée des Volontaires" et "le Bataillon de la Mort".

Selon une attestation d’un responsable  du "Groupe XIII", elle « s’est dépensée sans compter, a fait preuve d’un courage à toute épreuve et d’une abnégation totale. En 1941 organise le service d’évasion des prisonniers français et britanniques internés à la grande caserne de Saint-Denis ou évadés d’Allemagne. Fait de nombreuses filatures et amène la découverte de 14 bureaux secrets de la Gestapo. Est arrêtée par la Gestapo à son retour de mission en gare de Lyon le 21 septembre 1942. Incarcérée au secret à la Santé, puis à Fresnes, torturée, a gardé le silence complet sauvant ainsi les têtes des organisations de Résistance avec lesquelles elle était en contact. »

Elle est ensuite transférée de la prison de Fresnes au Fort de Romainville  où lui est attribué le matricule N° 1458.

Le Fort de Romainville

Ce fort militaire est situé sur la commune des Lilas en Seine-Saint-Denis au nord-est de Paris. Il accueille d'abord des prisonniers de guerre et des otages, dont certains seront fusillés au Mont-Valérien. Puis à partir de 1943 il devient l'antichambre de la déportation avant de servir de prison pour femmes en 1944.

Photographie, prise à la Libération, des casemates où étaient enfermés des détenus. Source: Les oubliés de Romainville un camp allemand en France (1940-1944) par Thomas Fontaine Editions Taillandier mai 2005


Transférée le 27 avril 1943 à Compiègne, elle est déportée le 28 à Ravensbrück où elle arrive le 30 dans le convoi N° I.95. Il s'agit d'un convoi mixte composé de 876 hommes et de 220 femmes, voyageant dans des wagons différents. A Berlin les hommes sont dirigés sur le camp de concentration de Sachsenhausen  et les femmes sur celui de Ravensbrück.


Le KL Ravensbrück est situé près de la ville de Fürstenberg à environ 50 kilomètres au nord de Berlin. Au total, plus de 120000 déportées d'une vingtaine de nationalités différentes sont passées par le KL Ravensbrück, le grand camp de concentration pour femmes du Reich. De là beaucoup d'entre elles sont transférées vers des camps et des centaines de Kommandos extérieurs disséminés dans toute l'Allemagne.
Les conditions d'existence à Ravensbrück sont tout aussi effroyables que dans les autres KL. De 1939 à 1945, on estime qu'environ 40000 déportées ont trouvé la mort dans ce camp.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Elle reçoit le matricule N° 19254 et reste au camp central de Ravensbrück où elle est affectée à des corvées journalières. Elle va y rester jusqu’au 27 février 1945, date à laquelle elle est transférée au camp mouroir de Bergen Belsen.

Elle y est libérée le 15 avril 1945 par l’Artillerie Royale de Londres et est  rapatriée le 1er juin 1945 après avoir été hospitalisée.

 Elle reprend son métier de professeur.

 Lui sont attribuées

- la Médaille de la Résistance  selon le JO du 13 juillet 1947

- la Légion d’Honneur selon le JO du 17 février 1948

- la Croix de Guerre avec Palme

- la King’s Medal for Courage

Selon le Service Historique de la Défense à Vincennes (dossier GR 16 P 340179), elle est homologuée en tant que Résistante au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la  Résistance).

La carte de Déporté Résistant N° 2.001.00501 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 18 juillet 1950.



Source du document ci-dessus: Archives de Paris 18 juillet 1950 3595 W 43.

Elle décède à Paris (10ème) le 21 août 2009.



Sources :

- Archives de Paris 3595 W 43

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains

- Etat civil d’Yzeure (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Service Historique de la Défense à Vincennes GR 16 P 340179

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