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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
  THÉBAUD Jean Henri

DIAC Clermont-Ferrand
Est né le 24 juin 1920 au domicile de ses parents au 11, rue Henriette Fournier  à Montluçon. Son père Antonin  est coiffeur et sa mère Marie née BRISEBARRE  est sans profession.

Il exerce lui-même la profession de coiffeur.

Du 23  mars 1941 au 17 octobre 1941 octobre, il est appelé aux Chantiers de Jeunesse au Groupe N° 34, sorte de service militaire déguisé sans armes.

Source de la photo: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.


En 1942, ouvrier coiffeur dans le quartier Bretonnies, il commence à distribuer des tracts pour la Résistance, puis il entre avec Louis BAVAY dans les F.F.I. (Forces Françaises de l’Intérieur).

A la fin de 1942, il reçoit sa feuille de réquisition pour aller travailler en Allemagne, mais il ne part pas, car  - et devant la Gare SNCF de Montluçon, un monument en témoigne- le 6 janvier 1943, les civils couchés sur la voie s’opposent au départ du train.

Il va alors se cacher quelque temps chez un oncle à Cosne-d’Allier, puis, conseillé par la Résistance, il part avec son ami Maurice  TOURONDEL vers le sud pour rejoindre les Forces Françaises Libres en Afrique du Nord.


Le 3 mars 1943, il est arrêté  avec son ami Maurice en gare de Cerbère (66). Selon le procès-verbal de la gendarmerie, des gendarmes de service en gare de Cerbère remarquent « la présence d’un groupe de jeunes gens que les autorités de police et de douanes allemandes venaient de découvrir cachés dans les wagons d’un train de marchandises en partance pour l’Espagne et qu’ils gardaient à leur disposition pour les conduire à Perpignan ». Les gendarmes dressent un procès-verbal pour circulation en zone interdite sans laisser-passer. 

Jean THÉBAUD est ensuite  conduit par les Allemands à la prison de Cerbère. Il y reste 8 jours avant d’être transféré à la citadelle de Perpignan où ils sont interrogés brutalement par la Milice. Puis départ en train pour Paris et la rue des Saussaies, siège de la Gestapo. Après quelques interrogatoires « musclés », il part pour Compiègne.

A Compiègne au Block 6 où ils sont enfermés, ils réussissent à creuser un tunnel de 23 mètres de long ! Malheureusement, la veille de partir, ils sont dénoncés et c’est le départ immédiat pour l’Allemagne le 28 avril par le convoi N° I.95.

Ce convoi a ceci de particulier  qu’il est composé  de deux groupes : 876 hommes et 220 femmes, déportés dans des wagons différents. A Berlin les femmes prennent la direction de Ravensbrück et les hommes  celle de Sachsenhausen.

Jean THÉBAUD et Maurice TOURONDEL arrivent le 30 avril à Sachsenhausen. Jean Reçoit le matricule N°65235 et Maurice le N° 65226. Après la quarantaine, Jean est envoyé au camp de Staaken où il travaille pour l’usine Demag sur des chantiers de construction pendant 3 mois.

De Staaken il envoie une lettre à ses parents.


Source des documents ci-dessus: Mémoires de déportation  Jean Thébaud.

Il est ensuite transféré de Staaken à Falkensee pour la même usine qui fait partie du groupe Hermann Goering.

Falkensee : Kommando du KL Sachsenhausen. La création de ce Kommando est décidée en janvier 1943 pour fournir de la main-d’œuvre à l’usine Demag, appartenant au groupe Hermann-Göring et fabriquant à Falkensee, à 25 kilomètres de Berlin, du matériel ferroviaire, des chars de combat « Tigre », des obus, des pièces détachées d’armement. Des Français participent à la création de ce Kommando et ils sont d’abord installés à Staaken dans un camp désaffecté de travailleurs civils. Le 10 juillet 1943 l’installation définitive  à Falkensee a lieu. Les déportés encore présents en 1945 sont libérés sur place.
Source : Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Dans les deux camps, c’est le même acharnement sur les déportés, les coups de pied, de matraque, la sous-alimentation, l’esclavage : 84 heures de travail par semaine, le froid, les morts, les pendaisons au son d’un orchestre qui joue « Lili Marlene », tout concourt à ce que  Primo Levi appelle « la démolition de l’homme ».

Avril 1945, les bombardements s’amplifient. Le camp se trouvant tout près de Berlin, les déportés sont pris entre deux feux : d’un côté, les Russes, de l’autre les Alliés.

Le 26 avril 1945, les Russes entrent dans le camp, liquident les bourreaux et brûlent le camp.

Enfin c’est le retour en train par Valenciennes et il passe à l'Hôtel Lutétia à Paris le 1er juin 1945.

Le 15 juin 1946 il épouse Yolande VERGNAL à Montluçon.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 566768), il est homologué en tant que Résistant  au titre des D.I.R.  (Déportés et Internés Résistants).

La carte de Déporté Résistant N° 1.011.20064 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 9 octobre 1953 et la carte de Combattant Volontaire de la Résistance N° 053680 le 30 novembre 1953.

Source du document de gauche: Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

Source du document du milieu: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

Source du document de droite: Archives de Jean Thébaud.

Il adhère à l 'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

En 2000, il fait le récit de son parcours de résistant et de déporté dans "Mémoires de déportation" qu'il publie à compte d'auteur.

Source du document de gauche: Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.     

Source du document de droite : Couverture du livre de Jean Thébaud.



Il décède le 17 janvier 2014 à Désertines (03).

Sources :

- Archives Départementales de l’Allier 1864 W 1,  1 R 1940.1082.2034, 778 W 19,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 171

- Archives Départementales des Pyrénées-Orientales 134 W 466

- Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Montluçon (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Office Départemental des Anciens Combattants de l’Allier

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 566768)

- Thébaud Jean Mémoires de déportation  publié à compte d'auteur 2000

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