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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

JEANJEAN Henri Pierre Emile

Nous sommes à la recherche d'une autre photo, de renseignements complémentaires et d'une copie couleur de sa carte de Déporté.
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est né le 8 décembre 1917 à Sévérac-le-Château  (12). Son père Henri Antoine est cuisinier et est mobilisé au moment de sa naissance. Sa mère Marie née GROUSSET est sans profession. Ils sont domiciliés à Sévérac-le-Château.


Source de la photo ci-contre : ODACVG du Puy-de-Dôme.

 


Incorporé le 4 novembre 1938, il est affecté au Bataillon de l’Air N° 106, puis au Groupe d’Observation Aérien N° 518 et est transféré au Bataillon de l’Air N° 124 à Cazaux (65) le 16 août 1939. Il est démobilisé et rayé des contrôles le 6 août 1940.
 

Inspecteur de police domicilié à Thiers (63) il fait partie depuis le 1er juillet 1943 du Mouvement « Libération » et des M.U.R. (Mouvements Unis de Résistance).

Le 2 août 1944 il est arrêté en gare de Vichy (03) par 4 agents de la Gestapo de Vichy. Il est interné dans les sous-sols de la Gestapo avenue des Etats-Unis à Vichy avant d’être transféré le 10 à la prison du 92ème Régiment d’Infanterie à Clermont-Ferrand (63).

 

Témoignage d’Henri JEANJEAN, sur son arrestation : «  Arrêté le 2-8-44 en gare de Vichy par la section française de la Gestapo de cette ville, sous l’inculpation de relations avec le maquis et ses chefs, de complicité avec les évadés d’Allemagne ou les défaillants S.T.O. et Relève, je fus, après avoir été sauvagement frappé au cours de deux interrogatoires, enfermé dans la cellule 4 ».

 Le 20 août 1944 il est déporté de Clermont-Ferrand en direction de Natzweiler dans le convoi N° I.275. Henri JEANJEAN n’arrivera pas à destination, car il s’évade  près de la gare de Saint Maurice-Colombier (25).


Témoignage écrit d’Henri JEANJEAN sur son évasion : «  Je fus déporté sur l’Allemagne par le train parti de Clermont-Ferrand le 20-8-44. Après 8 jours passés en convoi dans un wagon à bestiaux, je réussis à découper un trou dans ce wagon malgré deux sentinelles en armes placées à l’intérieur et sautai du train en marche à la tombée de la nuit du 28 août dans le Doubs. Je vécus en premières lignes côté Allemand jusqu’au 25-9-44 et à cette date réussis à passer seul la ligne de feu. Je rentrai à Thiers le 28-9-44 et repris mon service en décembre après deux mois de convalescence nécessités par mon état de santé et les coups reçus » .

 

8 hommes de ce convoi dont Henri JEANJEAN s’évadent. Selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, « 5 réussissent, 1 est repris et emmené à Belfort, puis déporté à nouveau en septembre 1944 au KL Buchenwald, alors que les 2 derniers sont repris et fusillés en septembre 1944 ».


Le 18 novembre 1944 il épouse Odette DOURIS à Thiers (63).


Par le décret N° 47.1956 du 9 septembre 1947 il est homologué au titre de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française) comme « Isolé » avec le grade de Sergent.


Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 308244), il est homologué en tant que Résistant au titre de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française) et  des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).


Lui sont attribuées

- la Médaille des Evadés par décret du 5 mai 1950 paru au JO N° 113 du 12 mai 1950

- la Croix du Combattant Volontaire  1939-1945 par décision N° 3013 en date du 21 octobre 1970.


La carte d’Interné Résistant lui est attribuée le 29 novembre 1955.


Source du document ci-dessus: ODACVG du Puy-de-Dôme.

Par décision ministérielle N° 567625 PMAT/COAD/1 du 6 septembre 1965, « les sévices subis par l’intéressé ( coups de matraque et de nerfs de bœuf) lors de son arrestation  Vichy (Allier) le 2 août 1944 constituent une blessure de guerre ».

Grâce à la Loi N° 86-76 du 17 janvier 1986, il a droit à la carte de Déporté Résistant en raison de son évasion au cours du transport.

Code des Pensions militaires d'invalidité des Victimes de Guerre (articles L 272 et L 286).

Article L272 Le titre de déporté résistant est attribué à toute personne qui, pour acte qualifié de résistance à l'ennemi, a été ;

1° Soit transférée par l'ennemi hors du territoire national, puis incarcérée ou internée dans une prison ou un camp de concentration ;

2° Soit incarcérée ou internée par l'ennemi dans les camps et prisons du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle ;

3° Soit incarcérée ou internée par l'ennemi dans tous autres territoires exclusivement administrés par lui, notamment en Indochine, et sous réserve que ladite incarcération ou ledit internement réponde aux conditions qui sont fixées aux articles R. 286 à R. 297 ;

4° (depuis la Loi n°86-76 du 17 janvier 1986 - art. 19 JORF 18 janvier 1986) Soit emmenée par l'ennemi dans un convoi de déportés, vers une prison ou un camp de concentration visés aux 1°, 2° et 3° du présent article, puis, au cours de ce trajet, sont décédés ou se sont évadés.

 

Il obtient la carte de Déporté Résistant N° 1.012.37982 le 20 avril 1989.


Il décède le 2 décembre 2004 à Sète (34).



Sources :

- Archives Départementales de l'Hérault 1 R 1489

- Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains


- Etat civil de Sévérac-le-Château (12) et de Thiers (63)


- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004


- Office Départemental des Anciens Combattants et Victimes de Guerre du Puy-de-Dôme


- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 308244)


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