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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
BERNARD Emile

Nous sommes à la recherche d’une photo et d'une copie de sa carte de Déporté. Nous contacter: afmddelallier@orange.fr

est né le 17 septembre 1912 à l’Hospice Civil de Vichy (03). Sa mère Clémence BERNARD exerce le métier de  culottière et est domiciliée Boulevard Denière à Vichy.

Engagé volontaire par devancement d'appel au titre du 38ème Régiment d'Infanterie le 15 octobre 1932, il passe caporal le 15 avril 1933 et sergent le 15 octobre 1933. Il est rayé des contrôles le 15 octobre 1933. 

Il est préparateur en pharmacie domicilié au N° 30, avenue de Paris à  Roanne (42) quand le 21 octobre 1933 il épouse Simonne VAGINAY à Roanne (42).

Rappelé le 27 août 1939, il est affecté au 38ème Régiment d'Infanterie, puis au Dépôt N° 131 le 9 avril 1940. Il est démobilisé le 28 juillet 1940 au Puy-en-Velay (43) et se retire à Roanne.

Cité à l'ordre du Régiment du 3 août 1943: "Gradé très courageux. A peine rentré d'une patrouille dans les lignes ennemies qu'il avait effectuée comme volontaire a demandé à remplir une nouvelle mission alors que le bataillon décrochait.

A rempli sa mission en dépit du feu ennemi qui a brisé son arme. A rejoint le bataillon le lendemain ramenant plusieurs isolés et leurs armes. Croix de Guerre Etoile de Bronze".


Il est arrêté le 6 mars 1943 par la Gestapo pour « propagande antiallemande et fabrication de faux papiers pour le retour de prisonniers de guerre » selon la Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de  Lyon.

Il est interné au Fort de Montluc à Lyon, puis au Fort de Romainville.

Le Fort de Romainville

Ce fort militaire est situé sur la commune des Lilas en Seine-Saint-Denis au nord-est de Paris. Il accueille d'abord des prisonniers de guerre et des otages, dont certains seront fusillés au Mont-Valérien. Puis à partir de 1943 il devient l'antichambre de la déportation avant de servir de prison pour femmes en 1944.

Photographie, prise à la Libération, des casemates où étaient enfermés des détenus. Source: Les oubliés de Romainville un camp allemand en France (1940-1944) par Thomas Fontaine Editions Taillandier mai 2005

Le 25 juin 1943 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 27 dans le convoi N° I.110.  Il y reçoit le matricule N° 14167.  Après la quarantaine il est affecté au Kommando de Karslhagen.

Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 5525204.

Karlshagen / Peenemünde: Kommando du KL Ravensbrück. En 1935, l'Allemagne décide d'installer une base spéciale pour son programme sur les fusées. Un site approprié est acheté en 1936 dans la partie nord de l'île d'Usedom, sur la Baltique. Dès septembre 1939, 3000 personnes travaillent à Peenemünde alors que la guerre impose très vite un développement important du montage des fusées A4. Avec celui de Peenemünde, les sites de Friedrichshafen depuis fin 1941, et Wiener Neustadt, en mars 1943, sont utilisés dans ce but. Tous ont recours à la main-d'oeuvre concentrationnaire. La base de Peenemünde, à compter du 1er juin 1943 et pour préserver le secret de la production, prend le nom "d'Heimat-Artillerie Park 11" (HAP), que l'on situe à Karlshagen, un village au sud de l'île. C'est le nom du Kommando de détenus, officiellement rattaché au KL Ravensbrück. Mais ce secret n'empêche pas l'attaque aérienne britannique dans la nuit du 17 au 18 août 1943, qui fait de nombreuses victimes. Les dirigeants allemands décident alors de déplacer l'usine de production des A4 de Peenemünde à un nouveau site souterrain, dont la construction commence alors, Dora.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.


Le 30 octobre 1943 il est transféré à Dora où il reçoit un autre matricule, le N° 28001.

Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen   5525201.

Dora: Ce camp dépend à l'origine du KL Buchenwald qui n'est situé qu'à environ 80 km. Il a été créé en septembre 1943 pour accueillir dans ses tunnels l'usine de Peenemünde bombardée par la RAF le 17 août 1943. Les déportés travaillent en deux équipes de douze heures. Ils creusent des galeries dans des conditions abominables. Ils restent six mois sans voir le jour et couchent à même le sol. La mortalité est très élevée. Dora devient autonome en octobre 1944.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Les conditions matérielles s'améliorent: des baraques sont installées à l'extérieur du tunnel. Mais les pendaisons pour complot ou sabotage sont de plus en plus fréquentes: les SS ne supportent pas les bombardements!

Le 5 avril, départ de Dora en train sous les bombes. Arrivée à Ravensbrück vers le 14 pratiquement sans manger. Devant l'arrivée imminente des troupes russes un certain nombre de ses compagnons déportés  repartent sur les routes, encadrés par des SS. Emile BERNARD reste à Ravensbrück.

Source: André Sellier Histoire du camp de Dora Editions La Découverte 1998
 
 

Il est libéré le 30 avril 1945 à Ravensbrück et est rapatrié le 19 mai 1945 par le Centre de rapatriement d'Hazebrouck (Nord).


Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 51014), il est homologué en tant que Résistant au titre de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).


Lui sont attribuées
- la Médaille de la Résistance par décret du 3 août 1946
- l
a carte de Déporté Résistant N° 1.015.01929  par décision ministérielle N° 033 du 19 mai 1953.
- la Croix du Combattant Volontaire 1939-1945 par décision ministérielle N° 708 du 25 juin 1958
- la Médaille Militaire par décret du 7 mars 1959 ainsi que la Croix de Guerre 1939-1945 avec Palme.

Il décède à Roanne le 17 février 2000.


 

Sources :

- Archives Départementales de la Loire  1 R 1932.3854 transmises par l'Association "AGLoire"

- Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Lyon


- Etat civil de Vichy (03) et de Roanne (42)


- Forissier Nathalie  La Déportation dans la Loire 1940-1944  Publications de l’Université de Saint-Etienne 2005


- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004


-Mémorial Buchenwald Dora Kommandos  Association Française Buchenwald Dora et Kommandos


- Sellier André Histoire du camp de Dora Editions La Découverte 1998


- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 51014)


- Service International de Recherches d'Arolsen 5525201, 5525204,


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