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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

TAURAU née BÉAL Léonie  Thérèse

Nous sommes à la recherche d'une copie de sa carte de Déporté. Nous contacter: afmddelallier@orange.fr



est née le 22 février 1908 au domicile de ses parents au lieudit La Condamine à Noirétable (42). Son père Jean est journalier et sa mère Marie née COLLOMBAT est ménagère.

Le 13 février 1925 elle épouse Annet CHABRIER à Noirétable.

Source de la photo ci-contre: Archives Départementales de l'Allier 1799 W 2842.07/172.

Repasseuse elle est veuve domiciliée rue Henriette à Vichy (03) quand le 4 mars 1929 elle épouse René TAURAU dans cette même ville.

Le 6 juin 1941, elle est condamnée à 6 semaines de prison avec sursis pour un délit mineur.

Veuve de René TAURAU, elle vit maritalement avec André CHARDON. Ils sont domiciliés au N° 15, Boulevard Alexandre 1er à Vichy. Ayant proféré "des injures et des menaces à l'égard du Chef de l'Etat ainsi qu'à l'égard des Membres du Gouvernement" selon une note de la police, ils  doivent quitter le département de l’Allier suite à l'arrêté d’éloignement du 30 juin 1942 qui leur est notifié le 4 juillet. Ils vont alors s’installer à Saint-Pourçain-sur-Sioule (03)  où elle trouve un emploi de blanchisseuse et son ami est employé comme bûcheron.

Ils sont arrêtés quelques jours plus tard par la Gendarmerie de Saint-Pourçain-sur-Sioule suite à la dénonciation d’une ex-voisine selon ses dires. Selon le Commissaire Divisionnaire, ils sont arrêtés à Vichy le 27 juillet 1942. Le 9 septembre 1942 elle est condamnée à 15 jours de prison pour infraction à l’arrêté d’éloignement.

Ils vont ensuite séjourner à Tours-sur-Meymont (63). Lors de courses à Clermont-Ferrand, ils sont arrêtés par la police allemande le 17 juillet 1944 vers 18 heures. Elle est conduite à la prison du 92ème Régiment d’Infanterie  et est interrogée le lendemain à Royat (63).

Selon son témoignage, « Cet interrogatoire a été conduit par deux Allemands et a duré 12 heures. J’ai été sauvagement frappée sur tout le corps avec une matraque en caoutchouc et ensuite mise en cellule. Les Allemands voulaient me faire dire que je faisais partie du Maquis et que je recevais des réfractaires chez moi. N’ayant rien à me reprocher, je n’ai donc rien pu avouer.

Par la suite, j’ai encore été frappée et plongée dans un bain glacé pendant quelques minutes, puis voyant que je ne pouvais rien dire ils m’ont remis à la caserne du 92ème ».

Deux semaines plus tard elle est transférée au Fort de Romainville.

Le Fort de Romainville: Ce fort militaire est situé sur la commune des Lilas en Seine-Saint-Denis au nord-est de Paris. Il accueille d'abord des prisonniers de guerre et des otages, dont certains seront fusillés au Mont-Valérien. Puis à partir de 1943 il devient l'antichambre de la déportation avant de servir de prison pour femmes en 1944.

Photographie, prise à la Libération, des casemates où étaient enfermés des détenus. Source: Les oubliés de Romainville un camp allemand en France (1940-1944) par Thomas Fontaine Editions Taillandier mai 2005


Le 15 août 1944 elle est déportée de la gare de Pantin au camp de concentration de  Ravensbrück dans le convoi N° I.264. 


Ce convoi a ceci de particulier qu'il est Le dernier train à partir de Paris et qu' il est mixte, car il emmène 1654 hommes et 546 femmes, soit un total de 2200 personnes. Malgré les tentatives de la Résistance pour arrêter le train, malgré l'accord signé entre le consul de Suède Raoul NORDLING et le major allemand HUHM (selon cet accord les déportés sont placés sous la protection du consul de Suède) le chef de train SS refuse. Les hommes descendent à Buchenwald le 20 août. Les femmes arrivent à Ravensbrück le 21 août.

Léonie TAURAU y reçoit le matricule N° 57925. Après la quarantaine elle est transférée le 2 octobre au Kommando de Torgau.

Torgau: Kommando du KL Buchenwald. Ce Kommando de femmes, situé à 50 km au nord-est de Leipzig, ouvert en septembre 1944, travaille pour une usine de munitions et d'explosifs. 250 détenus s'y trouvent en janvier 1945. Il est évacué sur Ravensbrück.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Puis elle est affectée le 19 octobre au Kommando d'Abterode. 


Source du document ci-dessus : Service International de Recherches d’Arolsen 7740011.


Abterode, Abteroda ou "Anton": Kommando du KL Buchenwald. Ce Kommando situé à 40 km au nord-ouest d'Eisenach en Thuringe est créé en octobre 1944 pour accueillir, dans une ancienne mine de potasse, une usine BMW fabriquant des pièces de moteurs d'avions. Un Kommando de femmes ouvre également, fabriquant des explosifs. Le site est évacué en mars-avril 1945, principalement vers Buchenwald (212 hommes). L'effectif y est de 230 hommes et 250 femmes au 31 janvier 1945, dont quelques Français.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Elle y reçoit un nouveau matricule, le N° 31993.

Le 9 décembre 1944 elle est de nouveau transférée dans un autre Kommando, celui de Belzig.


Belzig : Kommando du KL Ravensbrück. Ce Kommando travaille pour une briqueterie. Il est situé à 30 km au sud de Brandenburg.
Source : Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Un autre matricule lui est attribué, le N°52228.

Elle est libérée à Belzig par les troupes anglo-américaines et est de retour à Vichy le 29 mai 1945.

Le 8 décembre 1945 elle épouse André CHARDON à Vichy, mariage dissous le 22 juillet 1953.

Elle décède à Roanne (42) le 27 mars 1954.

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1799 W 2842.07/172, 759 W 134,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 168

- Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains

- Etat civil de Noirétable (42) et de Vichy (03)

- Forissier Nathalie  La Déportation dans la Loire  1940-1944 Publications de l’Université de Saint-Etienne 2005

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial de Buchenwald Dora et Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- Service International de Recherches d’Arolsen 7740011

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