Err

Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

LOEWENBERG Edouard


est né le 8 juillet 1899 au domicile de ses parents à Cayenne en Guyane. Son père Armand est chimiste-batteur d'or et sa mère Juliette née MAZARAKI est sans profession.

Ils rentrent en métropole et vont habiter à Levallois-Perret (92). Il fait des études de dentiste et s'installe à Argenteuil (95).

Le 28 mai 1936 il épouse Eugénie BILLAU à Paris (18ème).

Source de la photo ci-contre: Archives de Paris 3595 W 45.

 
Chirurgien-dentiste il quitte Argenteuil pour se réfugier à Saint-Pourçain-sur-Sioule (03) en juillet 1940 avec ses parents. Ils résident rue Paul Bert, puis Place Valette.

Ils se font recenser à Saint-Pourçain-sur-Sioule en tant que Juifs français conformément à la loi antisémite du 2 juin 1941 de l'Etat Français.


Source du document ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier 756 W 1.

Il est fiché par l'Etat Français en 1943 en tant que Juif français (Fiche orange).

Source du document ci-contre: Archives Départementales de l'Allier 996 W 778 W 112.

Il est arrêté avec son père dans la rafle du 21 mars 1944 à son domicile et transféré à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03).

Edouard LOEWENBERG est arrêté en tant que Juif, mais, n'ayant pas été circoncis à la naissance, son cas va être dissocié. Il va être déporté dans un camp de concentration et non d'extermination à la différence de son père qui sera déporté à Auschwitz le 30 mai.


Selon le témoignage écrit de Raphaël LASSANDRE qui partagea avec Edouard LOEWENBERG la chambre N° 2 à la Mal-Coiffée, «Il fut reproché à LOEWENBERG d'être juif de par son nom, mais il avait eu la chance à sa naissance de ne pas en porter la marque. A sa première visite, le médecin de la prison, le Dr VIRLOGEUX, un moulinois le confirmait. (…) Cela n'empêche pas que pendant quinze jours, deux fois par semaine, il a subi une visite en règle par des médecins allemands. Rien n'ayant été décelé, il fut sauvé d'AUSCHWITZ».

Le 1er mai 1944 il quitte la Mal-Coiffée avec ses camarades résistants et arrive à Compiègne en train.

Le 12 mai 1944 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 15 dans le convoi N° I.211. Il reçoit le matricule N° 51356 et après la quarantaine il est affecté au Kommando de Wieda.

Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 6511404.

Wieda: Kommando du KL Buchenwald. Situé dans le Harz, c'est le siège de la SS Baubrigade III, qui regroupe également les Kommandos Mackenrode, Nüxei et Osterhagen, et dont l'activité est la construction d'une voie ferrée qui doit passer par ces lieux (chantier du Helmetalbahn). Les détenus sont ensuite utilisés à la réparation des voies ferrées et au déblaiement des villes bombardées. A la fin d'août 1944, la Baubrigade III de Wieda avec ses trois Kommandos compte près de 1000 détenus. Elle est rattachée au KL Sachsenhausen en janvier 1945.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Puis il est transféré au camp de concentration de Dora.

Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 6511403.

Dora: Ce camp dépend à l'origine du KL Buchenwald qui n'est situé qu'à environ 80 km. Il a été créé en septembre 1943 pour accueillir dans ses tunnels l'usine de Peenemünde bombardée par la RAF le 17 août 1943. Les déportés travaillent en deux équipes de douze heures. Ils creusent des galeries dans des conditions abominables. Ils restent six mois sans voir le jour et couchent à même le sol. La mortalité est très élevée. Dora devient autonome en octobre 1944.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Le 5 avril 1945 il est évacué sur Ravensbrück au cours d'un périple en zigzag de 9 jours.


Le 5 avril, Le départ de Dora en train se fait sous les bombes, puis à Osterode un trajet de 38 km à pied jusqu'à Okker. Ensuite le reste du trajet se fait en train. La destination prévue est le camp de concentration de Sachsenhausen, mais à cause des bombardements le convoi se dirige finalement vers Ravensbrück où les déportés arrivent le 14 avril vers 13 H 30 sans avoir mangé. Comme l'indique Pierre SELLIER, «Depuis le départ de Dora, aucun ravitaillement n'est donné aux détenus jusqu'à Ravensbrück».

Source du document ci-contre: Sellier André Histoire du camp de Dora Editions La découverte 1998.


Edouard LOEWENBERG y est libéré le 30 avril 1945 et est rapatrié le 16 mai 1945.

Le 26 février 1949 il épouse Jeannine ALADENISE à Fouras (17).



La carte  de Déporté Résistant N° 1.001.02443 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 16 janvier 1951.

Source du document ci-dessus: Archives de Paris 3595 W 45.

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 996 W 270.01, 756 W 1, 996 W 778 W 112,

- Archives Nationales d'Outre-Mer Etat civil de Cayenne

- Archives de Paris 3595 W 45

- Etat civil de Paris (18ème)

- Lassandre Raphaël
Douze mois dans l'enfer nazi Imprimerie Grandjean 2ème semestre 1995

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos  Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- Sellier André Histoire du camp de Dora Editions La découverte 1998

- Service International de Recherches d'Arolsen 6511403, 6511404,

©  AFMD de l'Allier