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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

DRAVERT Joseph


est né le 15 mai 1914 au domicile de ses parents au lieudit Bellevue à Langy (03). Son père Jean et sa mère Marie née GIMET sont agriculteurs.

Le 26 janvier 1935 il épouse Raymonde FLAHAUT à Boulogne-Billancourt (92) et ils ont un fils.

Il est garçon de restaurant et est domicilié au N° 30, Boulevard Diderot à Paris (12ème).

Source de la photo ci-contre: Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 636 791.

Incorporé le 22 octobre 1935 il est affecté au 3ème Groupe d'Escadron d'autos-mitrailleuses de cavalerie. Il est rayé des contrôles le 15 octobre 1937.

Rappelé le 28 août 1939 il est affecté au 23ème Groupe de Reconnaissance de Corps d'Armée à Moulins (03) et attaché au Dépôt de Cavalerie N° 29. Il est démobilisé le 19 août 1940 à Pierre-Buffière (87).

Il est chauffeur aux usines Renault de Boulogne-Billancourt où il est domicilié.

Il est arrêté à Boulogne le 16 août 1941 par le Commissariat de Police de Boulogne-Billancourt et est condamné par la Section Spéciale de la Cour d'Appel de Paris à 18 mois de prison et à 100 francs d'amende le 19 novembre 1941.

Selon l'attestation en date du 2 juin 1950 du Front National de Lutte pour la Libération, l'Indépendance et la Renaissance de la France, Joseph DRAVERT " a fait partie de la Résistance dès janvier 1941. Il participa activement à la formation de notre Mouvement à l'intérieur des usines Renault où il était employé. Monsieur DRAVERT fut particulièrement chargé de la propagande, de la diffusion des tracts et des affiches édités par notre mouvement ainsi que du sabotage à l'usine. Monsieur DRAVERT fut arrêté le 16 août 1941 après une distribution massive de tracts sur le lieu du travail. Il fut incarcéré à La Santé, Fresnes, Clairvaux, Chalons et déporté de Compiègne pour Mauthausen, Reilzip, Villerneustadt, Ebensee et libéré le 6 mai 1945".

Le 16 avril 1943 il est déporté de Compiègne à Mauthausen (Autriche) où il arrive le 18 dans le convoi N° I.93. Il reçoit le matricule N° 26756 et après la quarantaine il est transféré au Kommando de Wiener Neustadt.

Wiener Neustadt: Kommando du KL Mauthausen.
Ce Kommando situé dans l'usine ""Rax Werke"" à Wiener-Neustadt, en Basse-Autriche, connaît deux temps distincts. D'abord, le 8 août 1943, des détenus arrivent pour commencer la production en série d'éléments des fusées V2. Après les bombardements alliés, le camp est évacué le 17 novembre 1943, vers les Kommandos de Dora et Redl-Zipf. Ensuite, le 5 juillet 1944, de nouveaux détenus sont employés par la "Wiener Lokomotiv Fabrik" à la construction de tenders. Le camp est évacué le 1er avril 1945."
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il fait partie de ceux qui sont évacués le 17 novembre 1943 et il est transféré au Kommando de Schlier ou Redl-Zipf.

Schlier ou Redl-Zipf: Kommando du KL Mauthausen.
Ce Kommando est situé à Redl-Zipf, petit bourg agricole dépendant de la commune de Neukirchen-an-der-Vöckla, en Haute-Autriche. Les caves d'une brasserie réputée localement, se révèlent le lieu favorable pour l'implantation d'une usine secrète pour la production de carburant pour les fusées V2, mais aussi pour la construction d'un centre d'essais, capable de tester les performances de chaque réacteur, avant de les expédier par le train vers les zones de tir sur les côtes nord-ouest de l'Europe. "Schlier" est le nom de code secret du site, ouvert en septembre 1943 et évacué le 3 mai 1945."
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.








Son épouse écrit à de Brinon sans doute pour solliciter son intervention auprès des autorités nazies. Fernand de BRINON, secrétaire d'Etat né à Libourne le 25 août 1885, partisan de la collaboration avec les nazis, n'intervint que très rarement auprès de ceux-ci.

Réfugié à Sigmaringen (Allemagne), de BRINON revient en France, y est jugé et condamné à mort le 6 mars 1947. Il est exécuté le 15 avril 1947 au fort de Montrouge.

Source du document ci-contre: Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 636 791.
Joseph DRAVERT est évacué sur le Kommando d'Ebensee.

Ebensee: Kommando du KL MauthausenLe village d'Ebensee est situé sur le lac Traunsee, entouré de grands massifs montagneux. Implanté le 18 novembre 1943, le camp qui y est installé fonctionne pour la création d'usines souterraines creusées dans la montagne devant produire de l'essence synthétique et des armes secrètes. Le projet reçoit comme nom de code "Zement". 14 tunnels sont engagés, et 10000 détenus travaillent au camp à la fin de l'année 1944. Le 6 mai 1945, date de sa libération, il compte même plus de 16000 personnes, venues de différents camps évacués devant l'avance alliée.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.



Source du document ci-contre: Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

Il y  est libéré le 6 mai 1945 par les Américains et  est rapatrié le 24 mai par Longuyon (54). En août 1946 il trouve un emploi comme serveur à la Compagnie Internationale des Wagons-Lits.

Bien que le Certificat d'Appartenance à la R.I.F. (Résistance Intérieure Française) avec le grade fictif de sergent lui ait été attribué pour son appartenance au Front National  suite au décret N° 47.1956 du 9 septembre 1947 paru au J.O. du 9 octobre 1947 et qu'il ait été homologué comme Résistant au titre de la R.I.F. par le Secrétariat d'Etat aux Forces Armées (Dossier GR 16 P 192 005), la carte de Déporté Résistant lui est refusée et il obtient la carte de Déporté Politique N°1.102.27187  sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du  21 septembre 1953.

Source du document ci-dessus: Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 636 791.

Il décède le 22 décembre 1982 à Saint-Gérand-de-Vaux (03).



Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1 R 1934.1046.119,

- Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 636 791

- Etat civil de Langy (03) et de Boulogne-Billancourt (92)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mauthausen le Troisième Monument  site Internet

- Service Historique de la Défense GR 16 P 192 005

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