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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

BONNEAU Robert Marcel

est né le 3 octobre 1920 au domicile de ses parents rue Ampère à Yzeure (03). Son père René est parfumeur et sa mère Germaine née COUPIER est sans profession.

Expert géomètre il est domicilié 21, avenue Meunier à Moulins (03) avant d'aller résider au 18, rue Paul Arène à Perpignan (66) où il est employé au Commissariat de Reconstruction Immobilière dont le siège se trouve rue d'Alsace-Lorraine.

Source du document ci-contre: Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains.

Le 1er avril 1943 il épouse Blanca née BLANCO, sténodactylo domiciliée 15, rue des Augustins à Perpignan (66). 

Son père, Directeur Départemental de la Restauration Paysanne et de la Main-d'Oeuvre Agricole des Pyrénées-Orientales, a, selon le témoignage du chef d'Etat-major de l'Armée Secrète en Roussillon, "organisé une filière de passage en Espagne par OMS, permettant le passage en Espagne d'internés qu'il faisait sortir des camps d'Argelès et de Rivesaltes". C'est son fils Robert, géomètre  et bon dessinateur, qui fournit les faux papiers.

Son père René, né le 3 février 1890 à Amboise (37), carte d'Interné Résistant N° 1.211.01980, arrêté le même jour,  n'a sans doute évité la déportation que grâce à son internement à l'Hôpital Saint-Louis à Perpignan pour raison de santé.

Source du document ci-contre: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants du Puy-de-Dôme.


Si l'on se réfère à  sa carte de Déporté Résistant (voir ci-dessous), Robert BONNEAU est considéré comme ayant été arrêté  et interné le 3 juin 1943 à la Citadelle de  Perpignan.

Pourtant son nom figure encore sur la "Liste des jeunes gens réfractaires au S.T.O. faisant l'objet d'un Arrêté d'Internement du 1er juillet 1943".

S.T.O. : Le Service du Travail Obligatoire en Allemagne est instauré par Pierre Laval par la loi du  16 février 1943 qui impose aux hommes nés au 4ème trimestre 1919 et en 1920-21-22 d'aller travailler pendant deux ans en Allemagne. Bon nombre de réfractaires vont grossir les rangs de la Résistance.

Il y est même indiqué qu'il "se trouve en voyage de noces (sans adresse)".

Source du document ci-dessus: Archives Départementales des Pyrénées-Orientales 62 W 135.


Note: Il a également été recensé pour le S.T.O. à Yzeure (03).

Selon le témoignage de son épouse en date du 7 août 1943  pour l'enquête de la Gendarmerie d'Agen, " Je me suis mariée le 3 avril dernier, et, à la suite de mon mariage, mon mari et moi sommes partis en voyage dans la région de Limoges et Paris. Après quelques jours, nous sommes revenus à Agen. Nous sommes rentrés à Perpignan le 2 juin 1943.

A cette date mon mari a su par ses parents qui habitaient à Perpignan, 18, rue Paul Arène, qu'il était désigné pour partir  en Allemagne au titre du Service du Travail Obligatoire. Le 3 juin mon mari m'a quittée sans me dire où il allait. Depuis, je n'ai aucune nouvelle et je suis revenue à Agen le lendemain habiter avec mes parents". Source: Archives Départementales des Pyrénées-Orientales 62 W 135.

Source de la photo ci-dessus à droite: Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains.

Source du document ci-dessus: Archives Départementales des Pyrénées-Orientales 62 W 135.

Le 17 septembre 1943 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 18 dans le convoi N° I.136. Il reçoit le matricule N° 21702 et, après la quarantaine au Petit camp,  il est transféré au Tunnel de Dora.

Dora: Ce camp dépend à l'origine du KL Buchenwald qui n'est situé qu'à environ 80 km. Il a été créé en septembre 1943 pour accueillir dans ses tunnels l'usine de Peenemünde bombardée par la RAF le 17 août 1943. Les déportés travaillent en deux équipes de douze heures. Ils creusent des galeries dans des conditions inhumaines. Ils restent six mois sans voir le jour et couchent à même le sol. La mortalité est très élevée. Dora devient autonome en octobre 1944.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 
Très affaibli, il est transféré le 15 janvier 1944 au camp mouroir de Lublin Maïdanek (Pologne).
 
Source du document ci-dessus : Service International de Recherches d’Arolen 5580978.

 Source: Archives du camp de Lublin-Maïdanek transmises par Joseph Jazbinsek
 
 Il y décède fin mars 1944 selon l'état civil d'Yzeure et de Perpignan et le JO N° 242 du 18 octobre 2009.
 

Selon le Mémorial des Français Non-Juifs Déportés à Auschwitz, Birkenau et Monowitz Robert BONNEAU figure sur la liste des déportés transférés de Lublin-Maïdanek à Auschwitz où il reçoit le matricule N° 183148.

Il décède à Auschwitz le 25 avril 1944 selon le Mémorial des Français Non-Juifs Déportés à Auschwitz, Birkenau et Monowitz.
 
"Mort pour la France"
 
Selon le Service Historique de la Défense (GR 16 P 71221), il est homologué en tant que Résistant au titre des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

La carte de Déporté Résistant N°1.011.27861 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 3 décembre 1955.
 

Source: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat à la Défense en date du 8 septembre 2009 paru au Journal Officiel N° 242 du 18 octobre 2009.

Sources:

- Archives Départementales des Pyrénées-Orientales 62 W 135

- Archives Départementales de l'Allier Recensement S.T.O. classe 1940

- Archives Municipales de Moulins 5 H 80

- Archives du camp de Lublin-Maïdanek transmises par Joseph Jazbinsek

- Clogenson Henri et Le Goupil Paul Mémorial des Français Non-Juifs Déportés à Auschwitz, Birkenau et Monowitz publié à compte d'auteur

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Puy-de-Dôme

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains

- Etat civil d'Yzeure (03) et de Perpignan (66)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos  Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- MemorialGenWeb  site Internet

- Rogerie André Vivre c'est vaincre Imprimerie Ménard-Garnier Angers 2000

- Service Historique de la Défense (GR 16 P 71221)

- Service International de Recherches d’Arolen 5580978

 
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