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RUBAN Robert
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est né le 26 mars 1912 au domicile de ses parents au N° 194, rue de Decize à Moulins (03). Son père Auguste est tailleur de pierres et sa mère Madeleine née RAY est sans profession.
Il exerce le métier de menuisier et est domicilié au N° 59, rue Gaspard Roux à Moulins.
Incorporé le 15 avril 1933 au 7ème Régiment du Génie il est démobilisé le 15 avril 1934.
Source de la photo: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand. |
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Rappelé au Centre Mobilisateur du Génie N° 7 le 3 septembre 1939 il est affecté à la 3ème Compagnie du Bataillon de Pontonniers N° 6. Il est démobilisé le 21 juillet 1940.
Il est recensé à Moulins en décembre 1942 dans le cadre de l'Opération Sauckel.
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Source du document ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier Opération Sauckel 778 W 5.
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Dans le cadre de cette opération, il est prévu que chaque ville ou village de Zone Occupée -dont Moulins fait partie à l'exception du Faubourg de La Madeleine- fournisse 1 % de sa population comme main-d'œuvre pour aller travailler en Allemagne. Ce 1% de la population totale est prélevé sur la population masculine âgée de 20 à 50 ans et reconnue apte après une visite médicale. Etant détenu par les autorités allemandes pour six semaines, il ne peut répondre à la convocation.
Il travaille ensuite comme ouvrier agricole dans diverses fermes.
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Il est arrêté sur dénonciation le 4 juin 1943 par la FeldGendarmerie. Selon la Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand les motifs sont multiples. Réfractaire au S.T.O. (Service du Travail Obligatoire) il se livre à une propagande antiallemande. De plus, la Feldgendarmerie lui reproche de s'être livré à des voies de fait sur un agent de l'Armée d'Occupation.
Il est interné à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins, et est ensuite transféré à Compiègne le 8 juillet 1943.
Le 2 septembre 1943 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 4 dans le convoi N° I.131 qui est composé de 943 hommes. Il y reçoit le matricule N° 20411.
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Source du document ci-dessus : Service International de
Recherches d’Arolsen 6966384. |
Après la quarantaine, il est "occupé à de très durs travaux de terrassement" selon son témoignage.
Le 22 janvier 1944 il est transféré au Kommando de Dora.
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Dora: Ce camp dépend à l'origine du KL Buchenwald qui n'est situé qu'à environ 80 km. Il a été créé en septembre 1943 pour accueillir dans ses tunnels l'usine de Peenemünde bombardée par la RAF le 17 août 1943. Les déportés travaillent en deux équipes de douze heures. Ils creusent des galeries dans des conditions inhumaines. Ils restent six mois sans voir le jour et couchent à même le sol. La mortalité est très élevée. Dora devient autonome en octobre 1944.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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Témoignages de Robert RUBAN sur Dora au journal "Valmy" le 15 juin 1945. Source: Archives Départementales de l'Allier Fonds Rougeron Valmy 26 J 228.
"Dora! Chantier de la mort... Les Boches perçaient là, en pleine forêt, sous la montagne, un tunnel aux multiples galeries, destiné à monter une usine de V1. Les travaux s'effectuaient en terrain à émanations ammoniacales, sans aération, ni assainissement. Ceux qui ne mourraient pas par asphyxie, sortaient de là, verts et sans force".
"D'autres horreurs s'ajoutent aux précédentes. Les malheureux sont restés là-bas six mois sans se laver, rongés par la vermine, revêtus de la tenue de forçat, à bandes rouges, le triangle à l'emplacement du cœur. Chaque matin, il leur fallait enlever les morts et entasser les corps d'où s'échappaient parfois des cris d'agonie, car les mourants comptaient comme morts, dans des wagonnets immédiatement dirigés sur les deux crématoires qui ne s'éteignaient jamais".
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Il est transféré au Kommando de Nordhausen à une date non connue.
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Nordhausen: Kommando des KL Buchenwald-Dora. Ce Kommando est situé à quelques kilomètres du camp de Dora et il fonctionne au service d'entreprises de la ville. Les détenus sont logé à la Boelcke Kaserne, où on regroupe de plus en plus, en 1945,des détenus inaptes au travail, extraits d'autres Kommandos, comme celui d'Ellrich. Un transport est ainsi formé vers Bergen-Belsen le 6 mars 1945 et aucun de ceux qui le forment ne revient de déportation.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
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Suite du témoignage de Robert RUBAN même source: " Il eut la grande chance d'être spécialiste carrossier de son métier et d'être affecté pour cette raison chez un civil allemand, propriétaire d'un garage. Pendant huit mois il connut une tranquillité relative et c'est cela qui l'a sauvé. L'industriel, accessible à la pitié, lui accordait certaines faveurs , surtout en ce qui concerne le ravitaillement".
" Le surlendemain de Pâques 1945, l'aviation américaine a complètement rasé la ville en 40 minutes. Sur 40.000 habitants, il y eut 22.000 morts. Les pertes furent cruelles au camp des déportés, ces derniers ayant été enfermés, dès l'alerte donnée, dans les ""blocs"" par les S.S. Je profitais, avec trois camarades, de la panique. Nous nous sauvâmes et nous cachâmes après avoir changé nos tenues de forçats contre des vêtements civils. Malgré les battues, nous demeurâmes évidemment introuvables. Et bientôt les Américains furent là... Nous étions sauvés!"
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Le Kommando de Nordhausen est libéré le 12 avril. Quant à Robert Ruban, il est rapatrié le 21 avril 1945.
Il adhère à l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier. La carte de Déporté Politique N° 1.163.0546 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 4 juin 1963.
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Source du document à gauche: Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.
Source du document à droite: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.
Il décède le 21 février 1968 à Moulins.
Sources:
- Archives Départementales de l'Allier 1864 W1, 1 R 1932.1034.1102, 778 W 5 Opération Sauckel, Fonds Rougeron Valmy 26 J 228,
- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 2330 W 103 transmis par l'ODAC 63
- Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier
- Archives Municipales de Moulins 5 H 80
- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand
- Etat civil de Moulins (03)
- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004
- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos
- Service
International de Recherches d’Arolsen 6966384,
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