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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
JOANNON Marie Henri
 

est né le 17 avril 1901 au domicile de ses parents rue Nationale à Montmarault (03). Son père Eugène est pharmacien et sa mère Marie née PODEVIGNE est sans profession..
 
Il fait ses études au collège mariste Saint-Joseph à Montluçon (03), puis  des études de pharmacie à Lyon (69).
 
Source de la photo: Mairie de Murat (15). Remerciements.
 

Incorporé le 14 novembre 1921 à la 13ème section d'infirmiers militaires il est libéré le 1er novembre 1923.

Titulaire du diplôme de pharmacien, il prend la suite de son père à Murat (15) en 1928. Il est secrétaire du syndicat des pharmaciens du Cantal et s'implique également dans la vie catholique en particulier au Secours Catholique.

Le 8 février 1929 il épouse Charlotte ADMIRAL à Saint-Flour (15).

Rappelé le 26 août 1939 il est affecté à la 13ème section d'infirmiers militaires à Aurillac (15) et démobilisé le 12 juillet 1940.

Il est nommé conseiller municipal en 1940 et est révoqué en 1943.

Il est arrêté dans la rafle du 24 juin 1944 à Murat.
 

Rafle du 24 juin 1944 à Murat

Ce jour-là 132 (1) hommes sont arrêtés par les Allemands comme otages sans doute en représailles de l'affaire du 12 juin 1944 au cours de laquelle Hugo GEISSLER, le chef de la Gestapo de Vichy, fut tué par le maquis.
(1): 132 est le nombre donné par Henri Joannon.
 
Ci-dessous 2 photos tirées du livre d'Henri JOANNON, Remember! (Souviens-toi) .
 
Ces photos destinées à la propagande allemande sont extraites du journal «Die Wehrmacht» du 2 août 1944, journal rapporté par des prisonniers de guerre de Murat. Ces photographies ont été prises le jour de l'arrestation des otages. Elles sont suivies des légendes qui les accompagnaient dans le journal allemand.
 
 
Légende de la photo de gauche: «120 prisonniers au cours de cette action tombèrent dans les mains de la gendarmerie allemande. Suivis par leurs compatriotes avec des regards furieux, les terroristes marchent vers leur premier interrogatoire sous une forte escorte.»
 
Légende de la photo de droite: «Chaque maison est suspecte. Tous les immeubles où terroristes et armes sont dissimulés seront réduites en poussière.»
 
 
Les victimes de la rafle sont transférées dans la nuit du 24 au 25 juin à la prison du 92ème Régiment d'Infanterie à Clermont-Ferrand, puis à Compiègne en car menottées deux par deux.
 
Le 15 juillet 1944 il est déporté de Compiègne à Neuengamme où il arrive le 18 dans le convoi N° I.247. Il reçoit le matricule N° 36770 et après la quarantaine  il est affecté au Kommando de Hambourg, chargé "de détecter, de sortir de terre et de désamorcer les bombes d'avion non explosées».
 
Puis il est transféré au Kommando de Bremen Farge.
 
 

Bremen-Farge: Ce Kommando du KL Neuengamme est ouvert en juin 1943. Il travaille pour la Direction de la construction de la marine à l'édification de l'abri sous-marin «Valentin». Plus de 2000 détenus y travaillent.

Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 

Blessé au cours du travail il est renvoyé le 13 novembre au camp central de Neuengamme où il entre au Revier III, c'est-à-dire l'infirmerie des blessés. Il est ensuite employé aux tresses, puis il est affecté au laboratoire.

Le dimanche 8 avril 1945 il est désigné pour accompagner des malades et des blessés au camp de Bergen Belsen. Ce camp ayant été libéré par les troupes britanniques le convoi fait demi-tour et revient vers Hambourg pour arriver finalement à Sandbostel.

C'est atteint du typhus qu'il est finalement libéré le 29 avril par l'armée britannique.

Il est élu membre de la Première Assemblée Constituante en 1946.
 
La carte de Déporté Politique N° 1.111.06009  lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 3 juin 1953.

 
Source du document ci-dessus: Office Départemental des Anciens Combattants du Puy-de-Dôme.

Il décède le 10 mars 1985 à Saint-Flour (15).

La ville de Murat lui attribue un nom de rue entre la rue de la Haute Auvergne et la rue Marchadial.

 
Photo de la plaque de la rue Henri Joannon transmise par la mairie de Murat (15). Remerciements.

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1 R 1921.946.2469,

- assemblee-nationale.fr

- Etat civil de Montmarault (03)

- Joannon Henri Remember! (Souviens-toi) Imprimerie Moderne Aurillac juillet 2004

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial des Français à Neuengamme Amicale de Neuengamme

- Office Départemental des Anciens Combattants du Puy-de-Dôme

 
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