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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

DÉCLODURE Henri


est né le 15 juin 1907 au domicile de ses parents au bourg d' Audes (03). Son père Toussaint et sa mère Marie née NÉNY sont cultivateurs.

Incorporé le 28 novembre 1927 il est affecté au 2ème Régiment de Zouaves et envoyé en Algérie et au Maroc. Il est libéré le 1er mai 1929.

Il exerce la profession de musicien.

Il est ouvrier à l'usine Dunlop, puis à la SAGEM. Il est domicilié 14, Place Jean Dormoy, puis rue Henriette Fournier à Montluçon (03).

Source de la photo ci-contre: Archives de la famille.
 

Le 22 février 1931 il épouse Henriette RICHARD à La Chapelaude (03) et ils ont quatre enfants.

Il appartient à la section de Montluçon de la C.G.T. de 1937 à 1938 sans occuper de fonction officielle.

Il est rappelé le 4 septembre 1939 et affecté au 614ème Régiment de Pionniers (Dépôt d'Infanterie N° 131) stationné à Briançon (05).

Selon le Commissaire de Police des Renseignements Généraux de Montluçon, il est "suspecté d'appartenir au parti Communiste clandestin" et "était plus spécialement chargé de la distribution de tracts appelant les ouvriers montluçonnais à la ""Résistance"" contre l'occupant".

Arrêté et interrogé en janvier 1942 pour distribution de tracts il est relâché. Il quitte la SAGEM et est employé par une entreprise qui travaille sur les voies ferrées.

Puis il va exploiter une ferme en métayage au lieudit Les Boutais à Vallon-en-Sully (03).

C'est là qu'il est arrêté le 21 décembre 1942 sur ordre du préfet de l'Allier. Il est d'abord interné à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03), puis au C.S.S. (Centre de Séjour Surveillé) de Saint-Paul-d'Eyjeaux (87) sur décision du chef du Gouvernement.

En effet selon une source aux Archives Départementales de la Haute-Vienne (cote 185 W 3/77) le motif de l'internement est le suivant: «DECLODURE Henri fut signalé en décembre 1941 comme ayant distribué des tracts. Interrogé en janvier 1942 il fut laissé en liberté. Récemment il se serait offert pour commettre des attentats et aurait été désigné par BOURDEAU, responsable de l'O.S. pour la Zone Libre, récemment arrêté, pour commettre un attentat contre le Président LAVAL. Il ignore d'ailleurs tout de cette décision, BOURDEAU ayant été mis hors d'état de nuire avant qu'il ait pu transmettre cet ordre.

L'activité de cet individu paraissant dangereuse pour la Sûreté Intérieure de l'Etat, il paraîtrait souhaitable qu'une mesure d'internement soit prise à son encontre».

Puis il est transféré le 22  octobre 1943 de Saint-Paul-d'Eyjeaux  au Centre de Séjour Surveillé de Saint-Sulpice-la-Pointe (81).
 
Sous la pression des Allemands l'Administration du camp de Saint-Sulpice-la-Pointe leur remet  plus de 600 détenus qui sont évacués vers la gare Raynal de Toulouse.

Le 31 juillet 1944 il est déporté de Toulouse à Buchenwald où il arrive le 6 août dans le convoi N° I.252. Il y reçoit le matricule N° 69991. Après la quarantaine, il est transféré le 26 septembre au Kommando de Langenstein où il est affecté au Block R.
 
"Langenstein ou ""Malachit"" ou ""Zweiberge"" : Kommando de Buchenwald. Ouvert en avril 1944 ce Kommando est installé près du village de Langenstein, à quelques kilomètres d'Halberstadt. Le chantier de Langenstein est le chantier B2 du Sonderstab Kammler. Les détenus creusent près de 10 km de galeries dans les collines du Thekenberg devant servir à enterrer les productions des usines Junkers. Au total, près de 7000 détenus y travaillent. 3000 détenus sont évacués le 9 avril 1945 et 1600 sont libérés le 13 avril 1945 par les Américains.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 
Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 5732961.

Il décède de "herzkollaps" (crise cardiaque) selon le Service International de Recherches d'Arolsen 5732960.

- le 6 février 1945 à Langenstein selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation,  les archives du Kommando de Langenstein transmises par l'Amicale de Langenstein (Voir document ci-dessous) et le Service International de Recherches d'Arolsen 5732961 (Voir le document ci-dessus).

- le 13 février 1945 à Buchenwald selon l'état civil d'Audes et le JO N° 52 du 2 mars 1988.
 
Document ci-dessus: Extrait de la liste alphabétique des Français à Langenstein-Zwieberge transmise par l'Amicale de Langenstein.

Dans la colonne N° 7 du document ci-dessus, figure la date de décès "45-02-06": 6 février 1945.

"Mort pour la France"
 
La carte de Déporté Politique N° 1.111.30551 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 5 octobre 1964.

 

DIAC Clermont-Ferrand

 Source: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

 
Son nom figure sur la plaque à l'entrée de l'usine de la  SAGEM.
 

Photo: Marie-Elisabeth Tuncel-Rat.

 
"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants en date du 15 décembre 1987 paru au Journal Officiel N°52 du 2 mars 1988.

Son nom figure également sur la plaque apposée en 2003 par la municipalité au crématorium de Quedlindburg où son corps a été transféré pour y être incinéré.

Au début les corps des déportés décédés au Kommando de Langenstein étaient acheminés à Buchenwald pour être incinérés dans les fours crématoires.

A partir de 1945, et jusqu'au début du mois de mars 1945, ils sont transportés avec une carriole à cheval jusqu'au crématorium de Quedlingburg.

Ensuite, des fosses seront creusées au Kommando même de Langenstein.

Le nom d'Henri DÉCLODURE figure dans la colonne de gauche de la photo ci-dessous.


 

 .Photo: Marie-Thérèse Chaumont

 

Sources:

- Archives de la famille

- Archives Départementales de l'Allier 1 R 1927.995.1234, Internés Camp d'Internement 1944-46, Police Internés Administratifs Dossiers individuels 996 W 63.02,
 
- Archives Départementales de la Haute-Vienne (87) 1374 W 17, 1621 W 20, 185 W 3/77,
 
- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 171, 2330 W 38,

- Archives Départementales du Tarn 493 W 105 et  493 W 48 (transmis par Jean-Philippe Lantes)

- Archives du Kommando de Langenstein sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 441 443

- Etat civil d'Audes (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos  Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- MemorialGenWeb  site Internet

- Mémorial de Langenstein transmis par l'Amicale de Langenstein.

- Service International de Recherches d'Arolsen 5732960, 5732961,
 
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