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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
BIDET Ernest
 
 
Archives de la famille
est né le 21 décembre 1917 au hameau de La Loge à Lapeyrouse (63). C'est le troisième garçon d'une famille de six enfants. Son père Albert travaille aux Chemins de Fer et sa mère Angèle née BIDEAU est mère au foyer. Ils sont domiciliés à Montluçon (03).
 
Photo: Archives de la famille.
 
Après une enfance et une adolescence passées dans la Creuse il fait son service militaire au Bataillon de l'Air 101 à Toulouse, puis à la Base Aérienne 109 à Tours, puis «en subsistance» à la Base Aérienne N° 145 à Colomb-Béchar à compter du 15 février 1940. Il est démobilisé le 16 août 1940.

Il devient ensuite apprenti boucher à Montluçon (03), puis à Durdat-Larequille (03) et rêve de s'installer à son compte.

Il fait partie du Corps Franc Patou à Montluçon  à compter du  1er février 1943 selon le témoignage d'Aimé CHICOIS , ex-chef de ce Corps Franc.
 
Photo: Archives de la famille. Ernest est le 3ème debout en partant de la gauche.
 
Archives de la famille
 

Refusant de partir travailler en Allemagne et ne voulant pas compromettre sa famille, il rejoint le maquis de Chatel-Montagne en Montagne Bourbonnaise début novembre 1943.

Selon une attestation du général Dejussieu-Pontcarral, il est affilé au réseau «Action.Région.6» à compter du 1er novembre 1943.

Il fait partie des 23 hommes arrêtés le 4 février 1944 au Maquis de la Pourrière par les GMR (Groupes Mobiles de Réserve) sur trahison de l'ex-maquisard passé à la Milice, Georges Gouverneur.

Interné à la prison de Cusset (03), puis de Riom (63), il est transféré en car à Compiègne le 28 juin 1944.

Il est déporté le 2 juillet 1944 de Compiègne à Dachau où il arrive le 5 dans le convoi N° I.240 dit Le Train de la Mort.
 

Selon le Mémorial annuaire des Français de Dachau rédigé par l'Amicale des Anciens de Dachau , «Lors d'un arrêt prolongé du train en gare de St Brice près de Reims, par temps orageux et quarante degrés à l'ombre, les wagons se sont transformés en véritables étuves…Plus de cinq cents jeunes hommes sont morts de chaleur, de manque d'eau, d'asphyxie. L'atmosphère (…) a été génératrice de délire et de folie collective, entraînant des scènes d'horreur.

La responsabilité en incombe aux S.S.de la garde. Au moment où la situation devenait intenable, malgré les appels de détresse des détenus, les S.S. ont refusé d'ouvrir les portes, d'aérer les wagons et de distribuer de l'eau, ce qui eut sauvé les mourants.

Il ne s'agit, en la circonstance, ni d'une«bavure» ni d'un accident, mais essentiellement d'une action entrant dans le cadre de «l'entreprise générale et délibérée d'élimination des ennemis du Reich, de caractère authentiquement criminel».

Les corps des 519 victimes recensées dans le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation sont transférés directement au crématoire.
 
Quant à Ernest BIDET il arrive vivant et reçoit le matricule N° 77817. Après la quarantaine il est affecté le 23 juillet au kommando de Neckargerach. Il y reçoit un nouveau matricule, le N° 21826.
 
Neckargerach qui est situé près de Mannheim est un kommando du camp de concentration de Natzweiler. La majorité des déportés travaille dans les mines ou dans les environs d'Obrigheim. A partir de l'automne 1944 il sert en partie comme camp de malades pour les camps du Neckar.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 

Selon des notes prises par Ernest BIDET sur son lit d'hôpital à Spire et transmises par la famille (voir ci-dessous) il entre au Revier (Infirmerie) le 31 janvier 1945 et n'en sort le 28 mars que pour être évacué. Il est libéré par les Américains le 4 avril 1945 à Osterburken et hébergé à l'école jusqu'au 9 avril. Il entre alors à nouveau au Revier en attendant le transport vers un hôtel de Mosbach transformé en hôpital le 15 avril. Le 19 avril il est transporté à l' Hôpital St Joseph à Spire.
 
Archives de la famille

«Notes faites à Osterburken par le prisonnier Bidet Ernest né à Lapeyrouse «Puy-de-Dôme» arrêté le 4 février 1944 à Châtel-Montagne et dirigé sur la prison d'arrêt de Cusset et transféré le jour même à Riom au siège de la P.J.Réveil à 3 heures du matin et transféré à 6 heures par cars par les Allemands le 28 juin à Compiègne et embarqué pour l'Allemagne le 2 juillet et arrivé à Dachau et embarqué pour Nékargérach le 23 juillet. Entré au Revier le 31 janvier et sorti le 28 mars pour raison d'évacuation lors de l'avance américaine et libéré par eux le 4 avril à Osterburken et hébergé à l'Ecole jusqu'au 9 avril et entré de nouveau au Revier en attendant le transport qui s'est effectué le 15 avril dans un hôtel transformé en hôpital à Mosbach et transporté dans un hôpital à Spyre le 19 avril en attendant le nouveau transport.»

"Le nouveau transport"  l'emmène  au pavillon des Diaconnesses du H.E.M. 411 (Hôpital d'Evacuation Militaire) à Spire.
 
Il y décède  le 15 mai 1945 selon l'état civil de Lapeyrouse et le JO N° 129 du 4 juin 2008.
 
"Mort pour la France"  selon le Journal Officiel du 15 avril 1947.
 
Son corps est rapatrié à Lapeyrouse le 20 février 1948.

Source du document ci-contre : Service International de Recherches d’Arolsen 78080315.


Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 58787), il est homologué en tant que Résistant au titre  des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

Hommages posthumes
 
Homologation au grade de sous-lieutenant par décret en date du 11 avril 1947

Lui sont attribuées à titre posthume

- la carte de Déporté Résistant N° 1.011.28987  sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 22 mars 1956 . Source: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

- la Légion d'Honneur par décret en date du 17 décembre 1959.
 
DIAC Clermont-Ferrand Archives de la famille
Source du document de gauche: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants et Victimes de Guerre de Clermont-Ferrand.

Source du document de droite: Archives de la famille.


"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat à la Défense en date du 23 mai 2008 paru au Journal Officiel N° 129 du 4 juin 2008.

 
Sources:

- Archives Départementales de l'Allier1580 W 7

- Archives Départementales de la Creuse 1 R 1937.7,

- Archives du camp de Dachau sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Archives de la famille

- Archives d'Aimé Chicois transmises par Alain Godignon

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Lapeyrouse (63)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004
 
- Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau 1987

- MemorialGenWeb  site Internet

- Sérézat André  Et les Bourbonnais se levèrent Editions  CRÉER  1986

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 58787)

- Service International de Recherches d’Arolsen 78080315

 
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