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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 Famille ZÉLIKOWSKI-GUTTEL
       
Adrien ZÉLIKOWSKI et son épouse Geneviève née KLEIN sont tous les deux originaires de la région parisienne et  obtiennent l’autorisation de résider dans l’Allier avec leurs quatre enfants (Michèle, Janine, Jean-Pierre et Yves)
en janvier 1941. 

Geneviève arrive dans la commune de Laprugne (Allier) en février 1941 avec les enfants alors que son époux qui exerce la profession d’instituteur n’arrive qu’en juillet de la même année. Ils sont d’ailleurs recensés dans cette commune. Ils ont choisi cette commune parce que Madame MERZBACH, qui est  la tante maternelle de Madame ZÉLIKOWSKI, y habite déjà avec son mari le docteur Charles MERZBACH.

  Recensement des Juifs en 1941. Source : Archives Départementales de l’Allier 756 W 1


Famille Zelikowski
Photo prise en septembre  1943. Source : Archives de la famille
De gauche à droite : Jean-Pierre, Michèle, Geneviève avec Bertrand sur les genoux, Adrien (debout), Yves et Jeanine.



« Autoritaire à l’excès » selon Katy HAZAN il fait régner une discipline quasi militaire aux Morelles. C’est d’ailleurs en tenue d’officier qu’il accueille les gendarmes de la brigade d’Escurolles lors de leurs tournées. Mais c’est aussi « un moyen d’entretenir d’utiles rapports de bon voisinage » selon Katy HAZAN. Utiles en effet, car selon le témoignage d’Yves GUTTEL-ZÉLIKOWSKI des listes avec des noms de personnes à arrêter étaient « oubliées » par les gendarmes sur le bureau du directeur. Les personnes visées par ces arrestations étaient alors prévenues- la plupart du temps par Henri KLEIN, beau-frère du directeur.
         A la fermeture de la Maison d’Enfants des Morelles le 10 février 1944 Adrien ZÉLIKOWSKI loue une petite maison près de la Place de la Mairie pour s’y installer avec sa famille qui s’est agrandie. En effet deux garçons sont nés  Bertrand  en 1942 et Didier en janvier 1944. Et, ajoute Yves GUTTEL, « Croyant encore qu’il nous serait donné de vivre là tranquillement notre père avait envisagé la location d’un lopin de terre pour en faire un jardin potager. Mais mon père fut averti que la Gestapo était à sa recherche et qu’il fallait donc ne pas rester là. Ses jours, comme les nôtres d’ailleurs étant en danger, il fallait se cacher. Le seul endroit sûr était la Suisse ».
        Adrien ZÉLIKOWSKI s’adresse alors à Georges LOINGER, responsable du réseau d’évacuation vers la Suisse, avec qui il avait été en contact pour le transfert d’enfants de Broût-Vernet vers ce pays. 
       Pour éviter que toute la famille ne soit arrêtée en même temps  il est décidé de faire passer celle-ci en trois groupes, d’abord les deux garçons Jean-Pierre et Yves le 14 avril, puis les deux filles aînées Michèle et Jeanine le 28 avril et enfin les parents et les deux petits derniers Bertrand et Didier le 7 mai 1944. Tout se passe bien, mais la famille ne sera réunie au complet que pendant l’été 1945 après quinze mois de séparation pour certains.




Sources :
- Archives Départementales de l’Allier 996 W 254.02, 756 W 1
- Archives d’Etat de Genève 
- Archives de la famille
- HAZAN Katy Le sauvetage des enfants juifs pendant l’Occupation dans les maisons de l’OSE 1938-1945 Somogy Editions d’Art novembre 2008
- Témoignage d’Yves GUTTEL


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