Err

Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
RAYNAUD Maurice
 
 
Archives de la famille

Est né le 9 février 1915 à Bekkaria commune mixte de Morsott (Algérie). Son père Jean et sa mère Marie-Louise née DAGUENET se sont installés comme fermiers en Algérie en 1909.


En 1914 son père est mobilisé et blessé à la guerre en 1915. Le reste de la famille revient en France peu de temps après la naissance de Maurice. 

Ses parents s’installent au lieudit « Le Pont » à Verneuil-en-Bourbonnais (03) en 1916.

 

 Photo: Archives de la famille.

Maurice RAYNAUD a quitté l’Algérie encore bébé, mais il va y retourner comme adulte. En effet, incorporé le 26 octobre 1936 il est affecté au 9ème Régiment de Zouaves à  Alger et Aumale (Algérie). Il reçoit le Brevet de Mitrailleur d’Elite en 1937. Il est rayé des contrôles le 14 octobre 1938.

Il est rappelé le 25 mars 1939 et affecté dans un premier temps au Régiment d’Infanterie à Agen. Il embarque à Bordeaux le 3 avril 1939  à destination de Casablanca (Maroc) et est affecté au 1er Régiment de Zouaves. Puis il quitte le Maroc pour la Tunisie  le 15 mars 1940 avant de partir pour Maison-Carrée en Algérie le 29 juillet 1940. Il rentre en France et est rayé des contrôles le 15 août 1940.

Photo: Archives de la famille.

 

 

Archives de la famille

Entre-temps la famille RAYNAUD s'est installée  en 1938  au lieu-dit "Cabrotte" à Bransat  (03) où Maurice exerce lui aussi le métier d'agriculteur.

Il entre au Maquis FTPF (Francs-Tireurs et Partisans Français) de Saint-Pourçain-sur-Sioule (03) le 1er juillet 1943 après avoir été contacté par Louis BAVAY dit «Robert» et Georges GAVELLE dit «BERTHON». Il est immatriculé sous le N° 12114 et sous le pseudonyme de «Marcel».

Maurice RAYNAUD commence par servir d'agent de liaison entre les différents groupes armés de l'Allier, puis comme chef d'un des 4 groupes du camp Hoche. Il a alors le grade d'adjudant. Ce groupe qui compte 15 hommes est situé au Bois de Bransat entre le lieudit Les Champs à Meillard et Chapillière à Lafeline. Il participe à des sabotages, par exemple la ligne électrique de Saint-Pourçain-sur-Sioule à Moulins, le transformateur du Theil, etc.

La rafle du 22 janvier 1944

L'activité grandissante des résistants dans la région, en particulier à Lafeline, finit par attirer l'attention de la Gestapo et le 22 janvier 1944, c'est la rafle.

Elle commence à 5 heures du matin chez les FORT à Montrousset. La ferme est cernée par les soldats allemands et la Gestapo. Sont arrêtés Louis (42 ans), Germaine (39 ans), Roger (19 ans), Georges BOURRIENNE (24 ans) réfractaire au STO ainsi qu'un voisin cultivateur Francis COLAS qui avait voulu prévenir les FORT et qui sera relâché.

L'opération continue et à 8 h30 c'est Georges BLANCHARD qui est arrêté par la Gestapo dans son bureau à la Mairie.

En passant par le Bois de Bransat ils arrêtent Maurice RAYNAUD (39 ans), cultivateur à Cabrotte. Selon Maurice «Deux de mes hommes se trouvaient avec moi. J'ai pu les faire fuir. Quant à moi je n'ai pas pu fuir, ayant des documents à détruire».
 
 

Ils sont transférés à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03) où ils seront rejoints par d'autres résistants arrêtés dans la rafle du 21 mars 1944 à Saint-Pourçain-sur-Sioule. A la Mal-Coiffée il est torturé et battu à coups de nerf d bœuf, mais il ne parle pas.

Le 1er mai ils sont tous emmenés en camion à la gare de Moulins d'où ils partent pour Compiègne en wagons de voyageurs, menottés deux par deux.

Le 12 mai 1944 ils font partie des 2073 hommes déportés de Compiègne à Buchenwald où ils arrivent le 14 dans le convoi N° I.211. Selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, «c'est quantitativement le plus important parti de France vers ce camp de concentration».


Source du document ci-dessus: Service International de recherches d'Arolsen 6904323.

Maurice RAYNAUD reçoit le matricule N° 51355 et après la quarantaine il est transféré, comme Georges BLANCHARD, au Kommando de la Mibau, une usine attenante au camp où sont fabriqués des composants de la fusée V2 . Selon son témoignage il était «responsable d'un groupe pour le freinage à la production et le sabotage».

Le 24 août l'usine Mibau est bombardée et quasi détruite. Ils sont alors employés au déblaiement, terrassement et réparation des voies ferrées.

A Buchenwald où ils sont restés, Maurice RAYNAUD et Georges BLANCHARD devaient faire partie  de la Brigade française d'action libératrice. C'est à ce  titre qu'ils ont pour mission avec d'autres d'essayer d'empêcher l'évacuation du camp qui peut se révéler meurtrière. Mais ils ne peuvent pas participer à cette libération, car, selon le témoignage de Georges BLANCHARD,  ils sont pris eux-mêmes au piège et ils font partie de la colonne d'évacuation du 8 avril: trajets en wagons découverts, marches forcées, bombardements, population hostile, pas de nourriture, c'est «marche ou crève». En effet les SS abattent d'un coup de pistolet ceux qui ne peuvent pas suivre. Ils sont enfin libérés le 23 avril à Posen/Pösing par les tanks de l'Armée américaine de Patton et rapatriés par Hayange (57) sur Paris le 12 mai 1945 à l' Hôtel Lutétia.

Source des documents ci-dessus: AFMD 75.


Le 22 décembre 1945 il épouse  Simone MACRET   à Noyon (60) et ils ont une fille, Danièle.

 

Il milite  au sein de la FNDIRP  (Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes) à Montluçon.


 

Il revient s'établir à Verneuil-en-Bourbonnais comme maréchal-ferrant/forgeron avant de créer une entreprise d'électricité-plomberie-chauffage-zinguerie et électroménager.

Il adhère à l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 501917), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

La carte de Déporté Résistant N° 1.011.11507 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du  25 juillet 1952.

Source du document de gauche: Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

Source du document de droite: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

Lui sont également attribuées :

- La Médaille Militaire par décret du 23 septembre 1967

- La Croix de Guerre avec Palme

- la Légion d’Honneur  en octobre 1976 remise par le lieutenant Georges Gavelle.

 

Il prend sa retraite en 1978  et la famille s’installe à Vence (06) où Maurice continue de militer pour la mémoire de la Déportation à la FNDIRP, à l’ANACR et au Concours de la Résistance.

 

Il décède le 15 juin 1990 à Nice (06).

 

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 41

- Archives de la famille

- Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier

- Blanchard Georges déporté à Buchenwald Témoignage écrit

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Bekkaria (Algérie) et de Nice (06)

- Fallut Robert Maquis Hoche 1939-1945 La Résistance du tract à la lutte armée en Allier Imprimerie Guériaud 2008

- Lassandre Raphaël Douze mois dans l'enfer nazi Imprimerie Granjean Avermes 1995

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 501917)

- Service International de recherches d'Arolsen 6904323,
 
©  AFMD de l'Allier