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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

MIZRAHI Lucien Jacky


Est né le 5 septembre 1934 au domicile de ses parents 5, rue de Bretonnie à Montluçon (03).  Son père Simantov est marchand forain et sa mère Sophie née HILLEL est sans profession. Simantov y est naturalisé français le 30 mars 1938.

Source du document ci-contre: Photo transmise par le journal "Sud Ouest". Remerciements.

En juin 1939 la famille MIZRAHI quitte Montluçon 4, rue Desaix pour La Rochelle (17) où ils résident au N°34, rue Saint-Yon. La ville de La Rochelle étant située en Zone Côtière, donc Occupée, la famille subit les mesures discriminatoires inhérentes à cette zone. Première mesure, les Juifs " reconnaissent avoir été informés qu'ils doivent, avant le 15 décembre 1940, faire une déclaration conformément aux dispositions des Ordonnances Allemandes des 27 septembre et 18 octobre 1940".

Source du document ci-contre: Archives Départementales de Charente Maritime 1288 W 5.


Seconde mesure, la famille reçoit « de la Police 3 spécimens sur étoffe jaune de l’étoile juive pour chacun des membres de leur famille âgé de 6 ans et au-dessus en échange d’un point de textile par personne ».

Troisième mesure, ils sont

« astreints à ne pas s’absenter de leur domicile entre 20 heures et 6 heures ».

Quatrième mesure, en juillet 1942 Simantow se présente « au commissariat de police pour signaler que deux de ses enfants

MIZRAHI Rachel née le 6 avril 1930

MIZRAHI Jacky né le 5 septembre 1934

allaient quitter La Rochelle le 15 juillet 1942 pour se rendre à Pons (Charente Maritime) avec une colonie de vacances laïque ».

Il doit alors « se munir d’une autorisation délivrée par le service des Israélites de la Préfecture de la Charente Maritime ».

Le 1er septembre 1942 il signale au Commissariat que « ses deux enfants MIZRAHI Rachel et Jacky qui étaient partis en vacances scolaires sont rentrés hier 31 août courant ».

En plus des mesures discriminatoires énumérées ci-dessus, l'entreprise de son père avait été placée sous administration provisoire suite au décret paru au Journal Officiel de l'Etat Français N° 260 du 30 octobre 1942 page 3606 avec effet rétroactif au 21 décembre 1940.



Source du document ci-dessus: Bibliothèque Nationale de France sur site Internet Gallica.

Jean-Pierre AZÉMA et Olivier WIEVORKA expliquent l' "intérêt" pour l'Etat Français de  mettre les entreprises juives sous administration provisoire: « Pour rompre leur  influence économique supposée, Vichy, désireux d’aligner le Sud sur les mesures prises dès le 18 octobre 1940 par les Allemands, aryanise les entreprises (22 juillet 1941). Les propriétaires juifs sont dépossédés de leurs biens, confiés à des ¨¨administrateurs-gérants¨¨ qui réalisent souvent de fructueuses affaires. Pour un bien aryanisé, les services français reçoivent couramment de 10 à 15 demandes émanant de bons Français… Ces dispositions ont un but affiché : marginaliser. De fait on estime qu’à l’été 1941, plus de la moitié de la communauté se trouve privée de tout moyen d’existence ».

Source : Vichy, 1940-1944 Jean-Pierre Azéma Olivier Wievorka Editions Perrin 2004.


Jacky est arrêté le 30 janvier 1944 à Saint-Jean-d'Angély et interné à Lafond, prison militaire allemande à La Rochelle. Il est transféré le 3 février 1944 à Drancy où il reçoit le matricule N° 13833.

Le 10 février 1944 il est déporté de Drancy à Auschwitz par le convoi N° 68.

Document ci-dessus extrait de la liste du convoi N° 68. Source: Mémorial de la Shoah C 68_41.

Dans Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Serge Klarsfeld écrit à propos du convoi N° 68: " Ce convoi est constitué de 1500 déportés: 674 hommes, 814 femmes et 14 indéterminés. 279 moins de 18 ans. (...) A l'arrivée à Auschwitz le 13 février, 210 hommes sélectionnés reçurent les matricules 173708 à 173917 ainsi que 61 femmes (75340 à 75400). 1229 personnes furent aussitôt gazées. En 1945 on comptait 42 survivants dont 24 femmes."

Il décède le 15 février 1944 à Auschwitz selon l'état civil de Saint-Jean-d'Angély et le JO N° 59 du 11 mars 2010.

"Mort pour la France"

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat à la Défense en date du 27 novembre 2009 paru au Journal Officiel N° 59 du 11 mars 2010.

Note de l'AFMD de l'Allier

Sa mère Sophie, ses sœurs Victoria et Rachel et son frère Jean-Claude sont arrêtés à Saint-Jean-d'Angély le 30 janvier 1944. Son père Simantov est arrêté le même jour à La Rochelle en raison de «sentiments de français résistant et de son origine israélite». Tous sont transférés à Drancy le 3 février 1944 et déportés à Auschwitz par le convoi N° 68. Seul Simantov est rentré.

Son frère Albert, né le 22 juin 1937 à Montluçon, et sa sœur Josette, née le 14 décembre 1938 à Montluçon, ont été cachés en Zone Libre et ont échappé à la déportation.

Son nom figure au Monument aux Morts de La Rochelle.

Source du document ci-dessus: Crédit photo "Sud Ouest" Dominique Jullian. Remerciements.

 
Sources:

- Archives Départementales de Charente-Maritime 1288 W 5, 1350 W 152, 15 J 9,

- Centre de Documentation Juive Contemporaine

- Etat civil de Montluçon (03) et de Saint-Jean-d'Angély (17)

- Journal "Sud Ouest" du 22 décembre 2011 et du 12 novembre 2013

- Klarsfeld Serge Mémorial des Enfants Juifs Déportés de France octobre 1994

- MemorialGenWeb  site Internet

- yadvashem.org

 
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