Err

Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
FRADIN Cécile née GAILLARD
 
Nous sommes à la recherche d'une photo et d'une copie de sa carte de Déporté. Nous contacter: afmddelallier@orange.fr.

est née le 13 avril 1897 au domicile de ses parents à Jujurieux (01). Son père Joanni-Pierre est menuisier et sa mère Marie née ROBERT est tisseuse en soie.

Le 7 août 1920 elle épouse Henri FRADIN à Saint-Eugène (Algérie). Ils n'ont pas d'enfant.

En 1943, avec son mari capitaine en retraite des Troupes Coloniales ils sont domiciliés à Saint-Martin-d'Estreaux (42). Elle seconde son mari, chef des Maquis de la Loire, dans ses activités de résistance. Elle fait partie des Mouvements Unis de Résistance en tant que Chargée de mission. Infirmière des maquis de Lavoine et des Biefs, elle est notamment «chargée de convoyer entre Roanne et Saint-Martin-d'Estreaux, deux fois par semaine, les camarades en difficulté» selon le témoignage de son mari.

Se sachant recherchés par la Gestapo de Roanne, Henri et Cécile FRADIN viennent résider à Billezois (03) au lieudit Falconnière près des époux Denis et Marie RAVAUD. C'est là qu'ils sont arrêtés par la Gestapo de Roanne. -ainsi que leurs voisins- le 21 mai 1944.

Selon une note du commissaire chef des Renseignements Généraux de la Loire, le capitaine FRADIN "aurait été trouvé porteur lors de son arrestation d'une somme de 200.000 francs.
Il aurait été dénoncé samedi 20 courant dans l'après-midi par M.BOULON, délégué à la Propagande et à l'Information".
 
Ils sont internés à la Caserne Combes à Roanne (42) avant d'être transférés à la caserne Grouchy à Saint-Etienne (42).  Cécile FRADIN est ensuite internée au Fort de Romainville.

 

Le Fort de Romainville

Ce fort militaire est situé sur la commune des Lilas en Seine-Saint-Denis au nord-est de Paris. Il accueille d'abord des prisonniers de guerre et des otages, dont certains seront fusillés au Mont-Valérien. Puis à partir de 1943 il devient l'antichambre de la déportation avant de servir de prison pour femmes en 1944.

Document de gauche: Photographie, prise à la Libération, des casemates où étaient enfermés des détenus. Source: Les oubliés de Romainville un camp allemand en France (1940-1944) par Thomas Fontaine Editions Taillandier mai 2005.

Document de droite: Fichier de Romainville où figurent, outre le nom, le N° de matricule 6654 et  la date de naissance. Source: D.A.V.C.C.

 
 
Le 15 août 1944 elle est déportée de Paris gare de Pantin à Ravensbrück où elle arrive le 21 août dand le convoi N° I.264. Le train met six jours pour arriver suite à des bombardements, des tentatives de la Résistance pour arrêter le train, des interventions de la Croix-Rouge, du consul de Suède Nordling et même… de membres du gouvernement Laval en partance pour l'Allemagne!

Elle reçoit le matricule N° 57830 et est transférée en septembre au kommando de Torgau.

Torgau: Ce kommando de femmes, situé à 50 km au nord-est de Leipzig, ouvert en septembre 1944, travaille pour une usine de munitions et d'explosifs. 250 détenues s'y trouvent en janvier 1945. Il est évacué sur Ravensbrück.

Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.


Elle est évacuée vers Ravensbrück en octobre 1944. Ensuite il existe deux versions.

1) Selon l'enquête de son mari à son retour de Buchenwald, elle "aurait été transférée au Petit Könisberg". 

Könisberg: Kommando du KL Ravensbrück. Ce Kommando , situé dans le Brandebourg, travaille pour une usine d'armement.


"Elle y serait restée jusqu'au 3 février 45 et a fait partie d'un convoi à pied se dirigeant vers la Pologne. Elles ont fait 100 kilomètres à pied par 6 28. Madame Fradin aurait été vue pour la dernière fois le vendredi saint 30 mars. Le lendemain elle serait partie en transport. Direction inconnue".

2) Selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, elle est transférée du Kommando de Torgau au camp central de Ravensbrück où elle reçoit un nouveau  N° de matricule, le 75483 et où elle est gazée le 6 avril 1945.

A la demande de recherche de déporté faite par son mari le 18 octobre 1945 auprès du Ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés, une enquête est ouverte par ce Ministère, mais n'aboutira pas.

Elle est homologuée en tant que Résistante pour son appartenance au M.L.N. (Mouvement de Libération Nationale).

La carte de Déporté Résistant N°2.015.26060 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 18 juillet 1955.

Elle décède le 6 avril 1945 à Ravensbrück selon le JO N°140 du 19 juin 2009.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 238734), elle est homologuée en tant que Résistante au titre de la R.I.F (Résistance Intérieure Française) avec le grade de Caporal et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

"Mort pour la France" suivant l'arrêté du 16 mai 1950 du Ministre de la Défense Nationale.

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat à la Défense en date du 7 avril 2009 paru au Journal Officiel N°140  du 19 juin 2009.


Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1580 W 8, 1756 W 1 N° 3595,
 
- Archives Départementales de la Loire 112 W 14

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 41

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 451 512

- Etat civil de Jujurieux (01)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- MemorialGenWeb  site Internet

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 238734)

- Tillion Germaine Ravensbrück Le Seuil 1988


© AFMD de l’Allier