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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

DELAIRE Victor Antoine

Nous sommes à la recherche d'une photo.

Est né le 21 juillet 1923 au domicile de ses parents aux Iles à Saint-Germain-des-Fossés (03). Son père François est jardinier et sa mère Marie née MAZUEL est sans profession.

Il exerce la profession de jardinier.

Le 24 octobre 1942 il épouse Marie Andrée SAUROU à Saint-Germain-des-Fossés.

Selon Paul CHAMPEAU, Victor DELAIRE rejoint le Maquis de Châtel-Montagne pour échapper au S.T.O. (Service du travail Obligatoire). Il fait partie des 23 hommes arrêtés au Maquis de la Pourrière  le 4 février 1944 par les GMR (Groupes Mobiles de Réserve) sur trahison du milicien infiltré Georges Gouverneur.

Il est interné à la prison de Cusset (03), puis de Riom (63) avant d'être transféré à Compiègne le 28 juin 1944.

Il est déporté le 2 juillet 1944 de Compiègne à Dachau dans le convoi N° I.240 dit Le Train de la Mort.

Selon le Mémorial annuaire des Français de Dachau rédigé par l'Amicale des Anciens de Dachau , «Lors d'un arrêt prolongé du train en gare de St Brice près de Reims, par temps orageux et quarante degrés à l'ombre, les wagons se sont transformés en véritables étuves…Plus de cinq cents jeunes hommes sont morts de chaleur, de manque d'eau, d'asphyxie. L'atmosphère (…) a été génératrice de délire et de folie collective, entraînant des scènes d'horreur.

La responsabilité en incombe aux S.S.de la garde. Au moment où la situation devenait intenable, malgré les appels de détresse des détenus, les S.S. ont refusé d'ouvrir les portes, d'aérer les wagons et de distribuer de l'eau, ce qui eut sauvé les mourants.

Il ne s'agit, en la circonstance, ni d'une«bavure» ni d'un accident, mais essentiellement d'une action entrant dans le cadre de «l'entreprise générale et délibérée d'élimination des ennemis du Reich, de caractère authentiquement criminel».

Les corps des 519 victimes recensées sont transférés directement au crématoire.

 Source des documents ci-dessus: Allach Kommando de Dachau Amicale des Anciens de Dachau Jouve mai 1985.

Quant à Victor DELAIRE il arrive vivant. Il y reçoit le matricule N° 77843. Après la quarantaine, il est transféré au Kommando de Neckarelz qui est un Kommando qui dépend du grand camp de Natzweiller.

Source du document ci-contre: Service International de Recherches d'Arolsen 96336274.  

Neckarelz: Kommando du KL Natzweiler situé près de Mannheim. Pendant la période transitoire, c'est-à-dire de début septembre jusqu'au 23 novembre 1944, le camp annexe de Neckarelz I, qui, avec Neckarelz II, est le plus grand des Kommandos extérieurs de la région, fonctionne comme siège régional de l'administration centrale restée au Struthof. Neckarelz est l'organe exécutif dans plusieurs domaines, par exemple, en ce qui concerne le déplacement de détenus entre les différents Kommandos extérieurs. Le 21 mars 1944 arrivent les 500 premiers détenus. On les loge dans l'école primaire de Neckarelz qui devient ainsi le premier camp de Neckarelz. Lorsque le nombre des détenus dépasse la capacité de ce « camp » qui est d'environ 1000 personnes, on crée un deuxième camp auprès de l'ancienne gare de Neckarelz. A partir de ce moment, l'école est désignée comme Neckarelz I et l'autre camp comme Neckarelz II. Officiellement, on réussit à y loger 2944 (fin septembre 1944) et 2841 (fin octobre 1944) détenus. Presque tous travaillent sur les chantiers des mines d'Obrigheim.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il y reçoit un nouveau matricule, le N° 21908.

Victor DELAIRE fait partie de ceux qui sont évacués le 28 mars: « Le même jour, 887 malades des camps du Neckar sont entassés dans un train qui se voit bloqué, le soir, en pleine campagne, près d'Osterbürken. La voie est coupée en amont et en aval par des bombardements aériens. Ils attendront encore quatre jours avant l'arrivée des troupes américaines» selon Robert Steegmann dans Le camp de Natzweiler-Struthof.

Il est libéré le 4 avril 1945 à Osterbürken selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Son premier mariage ayant été dissous le 10 mars 1948, il épouse Marguerite SUQUET à Briançon (05) le 7 mai 1949. Il est alors valet de chambre.

Bien qu'il ait rejoint le Maquis et qu'il ait été arrêté pour cette raison, la carte de Déporté Résistant lui sera refusée le 23 mars 1957 par la Commission Départementale en raison de ses liens antérieurs avec des éléments collaborationnistes et de sa responsabilité dans l'arrestation  de son beau-père Louis SAUROU et de son beau-frère Pierre SAUROU.

Il est agent hospitalier quand il décède le 28 novembre 1977 à Briançon.


Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1756 W 1  N° 7469,

- Archives du camp de Natzweiler sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 631 026

- Etat civil de Saint-Germain-des-Fossés (03) et de Briançon (05)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial annuaire des Français de Dachau  Amicale des Anciens de Dachau 1987

- Steegmann Le camp de Natzweiler-Struthof  Editions du Seuil 2009

- Sérézat André  Et les Bourbonnais se levèrent Editions  CRÉER  1986

-  Service International de Recherches d'Arolsen 96336274,

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